L’édito de Dominique Gobert : l’acompte n’est pas bon
C’est reparti. Bruxelles, qui a fini par délaisser la taille des radis ou des courges, se penche à nouveau sur le tourisme. Après la directive sur les voyages à forfaits, les grosses têtes réfléchissent à limiter les acomptes pour ces mêmes voyages…
René-Marc Chikli, notre RMC qu’on a à nous, président du Seto, le syndicat français des de tour-opérateurs, est vent debout.
Bruxelles, dans sa grande ignorance du monde réel, après avoir pondu une « directive » sur les voyages à forfait pour le moins bancale, continue à polluer les professionnels du tourisme, au nom de la « défense absolue » du consommateur.
La Commission européenne veut en effet réviser la directive sur les voyages à forfait pour limiter voire de supprimer les acomptes versés par ces clients, afin de protéger les droits des consommateurs d’une éventuelle défaillance de leur voyagiste.

Ben voyons, comme dit l’autre pitoyable candidat…
En clair, si je comprends bien tous les méandres des pensées (?) de la commission, les voyagistes risquent, sans exception, de faire faillite et, par conséquent de planter leurs clients. D’où cette stupidité sans nom de les contraindre à ne pas réclamer d’acomptes à leurs clients afin de réserver leur voyage.
Donc, il faudrait que les professionnels, qui paient bien en avance certains prestataires, notamment les compagnies aériennes, les hôteliers ou les réceptifs, décaissent tous les frais. Quitte à ce que leurs clients annulent leur voyage au dernier moment.
Ben, si Bruxelles veut « protéger » le consommateur, elle risque de flanquer bas nombre d’entreprise du voyage.
C’est donc ça, l’Europe ?
Comme l’exprime fort judicieusement RMC, « ce projet représente un risque énorme pour notre modèle économique qu’il menace de déséquilibrer. Alors que le gouvernement a permis aux entreprises de survivre pendant la crise du Covid grâce aux aides et surtout à l’ordonnance du 25 mars 2020 sur les avoirs, va-t-il laisser la Commission européenne les précipiter dans une crise profonde ? ».
C’est quand même extraordinaire, cette méconnaissance absolue que montrent les commissaires européens sur ce sujet. Quand un consommateur, par exemple, fait appel à un artisan afin d’effectuer des travaux dans sa maison (mais ceci peut s’appliquer à n’importe quelle prestation), l’artisan va forcément demander, à juste titre, un acompte.
Pourquoi le monde du voyage serait-il différent ?
D’ailleurs, sans vouloir encore et toujours y revenir, quid des compagnies aériennes ? Celles qui se font payer dès la réservation et qui, on l’a vu combien de fois, plantent allègrement leurs passagers en déposant le bilan ?
Cela fait des années que les professionnels réclament à Bruxelles la mise en place d’une garantie pour les compagnies aériennes.
Assez de stupidités ! J’espère que la ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire va prendre les choses en main…
En réponse à AUTRET FRANCK
Sauf que le Tourisme dispose de garants financiers obligatoires, qui couvrent justement les acomptes de clients, qui sont donc déjà bien protégés…
« Quand un consommateur, par exemple, fait appel à un artisan afin d’effectuer des travaux dans sa maison (mais ceci peut s’appliquer à n’importe quelle prestation), l’artisan va forcément demander, à juste titre, un acompte. » … et si le dit artisan fait faillite, le client n’a que ses yeux pour pleurer puisque les artisans ou autres professions n’ont pas l’obligation de cotiser à une caisse de garantie.