L’édito de Dominique Gobert : tout est dit !
Voilà un texte qui me laisse penser que cette profession est non seulement mature mais également extrêmement présente dans le fonctionnement de notre monde.
Le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) publie régulièrement un excellent bulletin d’information à l’attention de ses membres. Je suis tombé (même pas mal) sur le remarquable éditorial de son président René-Marc Chikli. Quand c’est bien et intelligent, il faut le dire, ce que je fais ce week-end avec un plaisir non dissimulé. Sans cirage de pompes, c’est vraiment pas mon style, d’autant que je suis quasi certain que le bon Chikli sait se servir de ChatGPT, cette « intelligence » qui veut me piquer mon boulot !
Or donc, dans son édito, RMC y va franco, je le cite : « Une fois de plus, la géopolitique et le tourisme ne font pas bon ménage. L’horreur de ce qui s’est passé en Israël, et la terrible guerre qui se propage au Proche-Orient, ne peuvent évidemment laisser personne indifférent. (…) En toute logique, la guerre entre Israël et le Hamas a des répercussions sur les destinations touristiques de la région.
Annulations et reports ont été rapidement observés sur les prochains départs mais également sur les réservations futures. Nous avons toujours su apprécier la sûreté d’une destination en nous tenant informés en permanence des risques. C’est notre métier. Et le matin même de l’attaque terroriste du 7 octobre, nous avions recommandé à nos adhérents d’interrompre tous les départs vers Israël. Mais alors que les médias répétaient en boucle, images à l’appui, que la région était devenue risquée – ce que tout le monde avait bien compris -, il a fallu attendre le 17 octobre pour que le quai d’Orsay « déconseille (enfin) aux Français de se rendre en Israël et à Jérusalem ». Pendant ce temps, nous devions maintenir les conditions générales de vente pour des voyages vers ces destinations. Une fois de plus, la géopolitique nous dépasse et ne facilite pas nos décisions présentes et futures. Entre l’angoissante couverture des médias, les tergiversations du ministère des Affaires étrangères et les inquiétudes légitimes de nos clients, nous sommes confrontés à des choix qui nous échappent. Heureusement, depuis maintenant de nombreuses années, pour faire face à tous ces événements qui impactent notre activité, notre profession sait se concerter, se mobiliser et rester unie. C’est notre force. Aujourd’hui, afin d’éviter d’amplifier un mouvement de désengagement de la part de nos clients, nous devons limiter les interventions dans les médias. Le silence est parfois plus sage que la parole. »
Je crois qu’il a tout dit.
Je pense même que plusieurs compagnies aériennes ont lu attentivement ce texte. Vous le savez bien sûr, nombreux sont les voyageurs, craintifs, à avoir annulé leurs voyages vers les pays du Moyen-Orient. Comme l’écrit RMC, dans le cas de voyages à forfait, la plupart des voyagistes remboursent ou du moins proposent des reports. Or, c’est l’ECTAA qui monte au créneau, « Comme ce fut le cas durant la pandémie, certaines compagnies aériennes – faisant preuve d’un « manque absolu de fair-play » – proposent des bons pour les vols qui ne sont plus opérés à la place d’un remboursement. Pour éviter cela, une obligation de remboursement devrait s’appliquer aux prestataires de services qui détiennent les prépaiements. Il faut de toute urgence une meilleure harmonisation entre la directive sur les voyages à forfait et le règlement européen sur les droits des passagers aériens. (…). Si la Commission européenne veut protéger efficacement les voyageurs, une telle harmonisation devrait être une priorité dans les prochaines révisions. »
Là aussi, tout est dit !
