L’édito de Dominique Gobert : j’irai pleurer sur Jérusalem

Pourtant, en ce samedi 7 octobre, le monde vivait sa vie de tous les jours. Du moins pour nous, privilégiés de l’Ouest de l’Europe. Notre gros problème, en France du moins, c’était la guerre contre les punaises de lit qui monopolisait l’attention de nos gouvernants.

Plus à l’Est, la guerre entre Ukraine et Russie ne paraissait dorénavant que d’une banalité routinière…

Un séisme en Afghanistan, 2000 morts quand même, ne suscitait de la part de la communauté mondiale qu’un apitoiement de bon aloi.

Comme à leur habitude et sans vergogne aucune, les contrôleurs aériens préparaient leur grève de vendredi prochain.

Bref, la routine d’un monde que, cyniquement, j’appellerais normal.

Notre principal salon du tourisme en France, IFTM venait tout juste de fermer ses portes et chacun se félicitait du succès de la manifestation. Avec lz Jordanie comme pays invité d’honneur.

Non seulement la saison estivale 2023 du tourisme avait enfin retrouvé les couleurs qu’elle avait avant 2019, mais les perspectives pour le tourisme s’annonçaient encourageantes.

Nous ne savions pas que, pendant que nous vaquions à nos activités respectives, à 4h30 de vol de Paris, un ignoble massacre se déroulait. Femmes, enfants, hommes, vieux, bébés, jeunes en mal de fête étaient impitoyablement décimés. Uniquement parce qu’ils étaient israéliens et juifs… Dont beaucoup étaient allemands, américains, asiatiques, français, anglais.

Qui aurait pu supposer, une seule seconde, lorsque Selectour avait organisé un de ses plus beaux congrès à Jérusalem, qu’une telle ignominie pourrait se produire ? Durant ce congrès d’ailleurs, nous avions eu l’occasion de franchir la barrière pour une courte découverte côté palestinien. Pour ma part, très impressionné, j’avais pensé que, malgré des différences flagrantes, le peuple palestinien aspirait, lui aussi, à la paix. Et je ne savais pas que ce peuple était déjà l’otage de ces dingos haineux, très intelligemment manipulés et aidés par le pays qui assassine ses propres femmes.

Bien sûr, la réplique va être terrible. Je doute même que la communauté internationale puisse intervenir d’une quelconque façon, à moins de provoquer un embrasement de cette partie du monde.

Et, encore une fois, le tourisme sera aussi affecté. Ce qui, pardonnez-moi, est un moindre mal en comparaison de toutes les souffrances que l’on découvre depuis quelques jours.

Pour le moment, les voyagistes maintiennent les départs vers les pays limitrophes, y compris vers le Liban et la Jordanie… En acceptant toutefois – c’est du moins le cas de Voyageurs du Monde – une annulation ou un report.

Jusqu’à quand ?

En ce qui concerne le futur congrès Selectour, prévu au début du mois de novembre en Jordanie, qu’en sera-t-il ? Je n’en sais rien et je ne crois pas que son président, Laurent Abitbol, le sache lui-même.

Personnellement, je me demande comment, devant une telle barbarie, on peut encore croire à quelque chose, à quelqu’un qui prône l’amour, la fraternité, la paix de l’humanité…

Mais, si cela peut contribuer, j’irai pleurer sur Jérusalem.