Irvin Rosental (Vision du Globe) s’explique
Le président du groupe Vision qui s’est déclaré en cessation de paiements le 22 avril dernier revient sur les circonstances de cette défaillance chiffrée pour l’instant par l’APST et le BSP à 3,2M€.
Irvin Rosental espérait sauver ce qui pourrait l’être. Finalement le dépôt de bilan du groupe Vision (Vision du Globe), intervenu le 22 avril, entraîne dans son sillage celui de Longs Courriers et de African Secrets (le réceptif basé au Kenya) qui se déclareront en cessation de paiements dans les tout prochains jours. L’ensemble sera liquidé. « Les trois sociétés étaient indépendantes, mais très liées les unes aux autres », indique Irvin Rosental, président et actionnaire des trois entités. Très affecté par ces défaillances, le chef d’entreprise explique que Vision du Globe a subi en un an une perte d’activité de près de 50% due à une baisse des ventes notamment vers l’Amérique du Sud. « Nous avons beaucoup moins vendu le Brésil, le Kenya lui-même était à la baisse et surtout les clients qui partaient en long-courrier se sont mis à acheter des week-ends à Berlin. Je n’ai sans doute pas été assez vigilant, et j’aurais dû baisser les frais en conséquence. Mais c’est la catastrophe japonaise qui a précipité les choses et nous n’avons pas pu régler le BSP du 15 avril d’un montant de 740 000€ ». Spécialiste des groupes, Vision du Globe encaisse pourtant les voyages avant le départ des clients. « Nous sommes payés de plus en plus tard », constate Irvin Rosenthal. Si certains m’avaient payé plus tôt, j’aurais pu régler le BSP. Par ailleurs, j’ai préféré régler les fournisseurs des pays où se trouvaient mes clients pour assurer leurs voyages. Du coup, je n’avais plus les sommes nécessaires pour le BSP ». La défaillance de Vision du Globe « qui va coûter cher à l’APST » sera fatale à Longs Courriers, déjà en difficulté. « Nous avons soutenu le TO depuis que nous l’avons repris en 2007, mais sans réussir à le rentabiliser, cela nous a aussi pénalisés ». Quant à African Secrets, société de droit kenyane, elle ne survivra pas à la défaillance de ses deux principaux clients. « C’est un sinistre en cascade. Mais certainement pas le coup monté que certains imaginent. Moi-même et tous les salariés de l’entreprise sommes très choqués. Le tsunami nous a pris par surprise ». Vision du Globe avait en porte-feuille 38 groupes à partir d’ici à fin mai, que l’APS s’emploie actuellement à reprotéger, 140 d’ici à 2012.
