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Interview exclusive avec Natacha Rafalski, la présidente de Disneyland Paris

Concurrence, transformation de la destination et hôtellerie : Natacha Rafalski, la présidente de Disneyland Paris, fait le point sur l’actualité de la destination.

L’Echo touristique : Universal, l’un de vos plus grands concurrents, vient d’annoncer son arrivée en Europe, et plus précisément au Royaume-Uni. Comment appréhendez-vous cette future concurrence ?

Natacha Rafalski : Disneyland Paris a toujours accueilli la concurrence de façon positive. Cela prouve que le marché est très dynamique en Europe. Le secteur est en forme, et c’est bien pour nous, comme pour les autres opérateurs. Nous continuerons d’œuvrer pour que Disneyland Paris reste la première destination touristique d’Europe.

Comment comptez-vous faire ?

Natacha Rafalski : Notre force, c’est de savoir recréer des univers immersifs qui sont à la hauteur des films et des histoires racontées par Disney. Nous continuerons d’utiliser ce savoir-faire pour proposer des expériences que nos visiteurs ne trouveront nul part ailleurs.

La destination a entamé une large transformation en 2018. Où en est ce projet colossal ?

Natacha Rafalski : Ce projet de transformation – le plus ambitieux depuis l’inauguration de Disneyland Paris en 1992 – comporte en fait deux volets principaux. D’abord, il y a l’expansion du parc Walt Disney Studios. Nous avons transformé une zone thématique du parc pour en faire Marvel Avengers Campus (2022). Vient ensuite la deuxième phase, sur laquelle nos équipes planchent depuis plusieurs années. Il s’agit de la construction d’Adventure Way, une nouvelle artère qui structurera le futur parc.

Nos visiteurs veulent être acteurs des histoires.

Cette artère sera entourée d’une attraction inspirée de Raiponce, mais aussi d’une autre qui fera référence à Là-Haut, ce que nous n’avions pas annoncé jusqu’ici. Les visiteurs pourront découvrir des jardins d’inspiration européennes, jusqu’à leur arrivée sur un lac qui accueillera un spectacle nocturne innovant, avec des drones aquatiques spécialement développés pour Disneyland Paris. Toute cette zone sera inaugurée en 2026, en même temps que notre aire thématique dédiée à La Reine des Neiges. C’est à ce moment-là que les Walt Disney Studios seront renommés Disney Adventure World.

Chantier de World of Frozen à Disneyland Paris
© Disneyland Paris

Qu’est-ce qui vous a poussé à rethématiser ce parc ?

Natacha Rafalski : Lorsque le parc a ouvert ses portes, en 2002, il permettait à nos visiteurs de découvrir les coulisses du cinéma. C’est quelque chose qui a longtemps fasciné… mais cela ne marche plus. Notre ambition, c’est de répondre aux attentes de nos visiteurs. Ce qu’ils attendent, selon nous, c’est d’être plongés dans les univers de leurs films Disney préférés. Et même plus : ils veulent désormais être acteurs de l’histoire ! C’est ce que nous ferons avec ce futur parc. Par exemple, Studio 1, la zone d’entrée, a été totalement repensée. Nous inaugurerons, dans quelques semaines (le 15 mai, NDLR), World Premiere, notre nouvelle séquence d’entrée. Elle invitera nos visiteurs à participer à une avant-première de cinéma glamour. Jusqu’à ce qu’ils franchissent les portes de notre imposant théâtre pour, littéralement, entrer dans le film. Nous avons passé plusieurs années à refondre l’identité de ce parc. C’est un travail énorme.

Il y aura aussi la zone très attendue sur le Roi Lion. Pouvez-vous communiquer une date d’ouverture ?

Natacha Rafalski : Nous n’avons pas encore de date d’ouverture précise. Nous menons déjà de nombreux chantiers ! Mais nous commencerons les travaux de cette zone unique au monde dès la fin de l’année 2025. Quand elle sera terminée, nous aurons modifié 90% de l’offre d’origine des Walt Disney Studios.

Combien de visiteurs supplémentaires attendez-vous avec cette expansion ?

Natacha Rafalski : Nous ne communiquons pas ces chiffres. Mais nous sommes persuadés qu’en créant des expériences magiques, nous saurons attirer toujours plus de visiteurs.

Photo de World Premiere
La nouvelle entrée des Walt Disney Studios, World Premiere, sera inaugurée le 15 mai.
© Disneyland Paris

Vous avez investi plus de 2 milliards d’euros dans ce projet. C’est conséquent. Disneyland Paris devra-t-il réduire la cadence une fois les chantiers terminés ?

Natacha Rafalski : Je tiens à rappeler que notre transformation ne porte pas que sur l’expansion des Walt Disney Studios. Elle prévoit également la réhabilitation de nombreuses infrastructures, notamment pour améliorer l’expérience de visite des clients. Cela passe par exemple par la modernisation de Disney Village, par la couverture de files d’attente, de terrasses… Dans les parcs de loisirs, les investissements sont continus. Donc, même après l’achèvement de ce projet, nous continuerons d’investir.

Nous allons rénover le Sequoia Lodge.

Plusieurs hôtels ont été complètement rénovés pendant la période. Vous avez d’autres plans pour l’hôtellerie ?

Natacha Rafalski : Oui, nous pouvons annoncer qu’après les réhabilitations du Disney Hotel New York – The Art of Marvel (2021) et du Disneyland Hotel (2024), nous allons rénover intégralement le Sequoia Lodge. Cet hôtel de 1010 chambres, qui plonge nos visiteurs dans ces lodges typiques des parcs nationaux américain, a la particularité d’être organisé autour de sept bâtiments différents. Ce qui nous permettra de maintenir l’hôtel ouvert pendant les travaux. Nous allons y ajouter des références subtiles à la forêt et ses animaux, qui ont beaucoup inspiré Walt Disney. Nous allons aussi remplacer les 584 bungalows du Ranch Davy Crockett pour des modèles plus grands, plus confortables et plus responsables. Les premières livraisons sont attendues pour la rentrée 2025.

Aujourd’hui, que représente le parc hôtelier de Disneyland Paris ?

Natacha Rafalski : Disneyland Paris abrite sept hôtels, soit 5 700 chambres. Nous y employons 3 300 personnes. Nous sommes le troisième groupe hôtelier de France en « propriétaire exploitant », c’est-à-dire que nous possédons les murs. Cela nous permet surtout de maîtriser l’expérience proposée à 100%. De même, nous sommes la première chaîne hôtelière de France pour les familles. Et le premier groupe hôtelier d’Europe en ce qui concerne les destinations de parcs de loisirs.

De nombreuses locations touristiques type Airbnb fleurissent dans les environs de Disneyland Paris. Comment observez-vous cette nouvelle concurrence et avez-vous un plan pour y faire face ?

Natacha Rafalski : Nous n’avons aucun plan en ce qui concerne les locations touristiques. Je pense que le plus important, c’est que nos visiteurs aient du choix. Ces offres leur en donnent.

La plupart de vos concurrents en Europe ont des objectifs environnementaux chiffrés et ambitieux. Quels sont les vôtres ?

Natacha Rafalski : Nous sommes en ligne avec les objectifs exigés par The Walt Disney Company, notre maison mère. Qui sont, eux-mêmes, alignés sur les standards les plus crédibles en la matière : zéro émission nette d’ici 2030 pour les opérations directes, 100% d’électricité décarbonée d’ici 2030…). Nous ne communiquons pas beaucoup dessus, mais cette responsabilité environnementale fait partie intégrante de l’ADN de Disneyland Paris. Par exemple, notre station d’épuration est opérationnelle depuis 2013. Elle nous permet d’économiser l’équivalent de 120 piscines olympiques par an. Nous agissons sur les émissions, le traitement de l’eau, des déchets, le recyclage… une entreprise de la taille de Disneyland Paris se doit d’être engagée.

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