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HomeExchange : « Notre ambition en 2024, c’est d’encourager à voyager local »

La plateforme mondiale d’échanges de maisons a réalisé une excellente année 2023. Mais avec un peu trop de voyages à l’étranger, selon son cofondateur Charles-Edouard Girard qui milite pour le voyage local.

L’Echo touristique : Quel est le bilan de HomeExchange en 2023, année marquée par le rachat de votre concurrent britannique Love Home Swap ?

Charles-Edouard Girard : Nous avons enregistré 5,7 millions de nuitées*, contre près de 4 millions en 2022. Nous rassemblons 152 000 membres dans 145 pays, un nombre en croissance de plus de 50%. Il s’agit majoritairement de familles avec de jeunes enfants ou des adolescents. Nous sommes très satisfaits de l’année 2023, pendant laquelle nous avons mené une importante campagne TV, de 1,7 million d’euros sur le marché français. Le début du mois de janvier s’annonce dans la même veine. Nous visons 200 000 membres d’ici fin 2024.

En termes de membres, la France continue de très bien marcher, l’Espagne encore plus. Les Etats-Unis, un peu moins. Au niveau des destinations, avec le Travel Revenge, nous avons constaté une envie de voyager un peu plus loin. Chez HomeExchange, 55% des Français ont voyagé local l’an passé, soit en France, contre 60% en 2022. Sur le territoire français, nos membres proviennent surtout de France, d’Espagne et des Etats-Unis. Nous souhaitons que les gens privilégient davantage le local. C’est une priorité en 2024.

Comment inciter les voyageurs à privilégier le local ?

Charles-Edouard Girard : Nous souhaitons convaincre notre communauté que partir loin n’est pas une nécessité pour vivre des vacances de rêve. Nous nous organisons en ce sens. En France, en Espagne et aux Etats-Unis, nous disposons de suffisamment d’offres pour inciter à voyager localement. Dans d’autres pays comme l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas, nous allons les développer dans le même objectif. Ensuite, nous poursuivrons cette logique dans 10 autres pays.

Pour nous, l’avenir du tourisme sera beaucoup plus lent et local qu’aujourd’hui. Ceux qui n’auront qu’une offre internationale ne s’en sortiront pas. Ce qui va dans le sens de notre stratégie et de l’histoire. L’international sera surtout progressivement réservé à des voyageurs plutôt riches. Il faut déconstruire l’image de la plage paradisiaque avec des palmiers, qui serait forcément à l’autre bout du monde.

Vous aviez lancé au printemps dernier WelcomeClub, un service de locations saisonnières ouvert aux seuls propriétaires. Vous l’avez stoppé ?

Charles-Edouard Girard : Oui, il y a trois mois. Nous avons connu un beau succès en termes d’offres. Les membres ont mis en ligne 1500 maisons. Nous voulions juste être leur tiers de confiance, et ne pas devenir un nouvel Airbnb, d’où ce club fermé. Nous avons finalement choisi de nous recentrer sur notre coeur de métier. Mais nous avons beaucoup appris de cette expérience, sur notre capacité à créer en interne un tout nouveau produit.

« Si nous ne parvenons pas à convaincre suffisamment de jeunes, par exemple, nous pourrions tout à fait envisager de créer un site différent pour eux », avez-vous déclaré en 2022. Avez-vous des projets de croissance externe ?

Charles-Edouard Girard : Nous regardons des opportunités de rachat pour travailler sur la cible des jeunes. Plutôt que de développer un site en interne, nous privilégions la logique de la croissance externe. L’intégration de Love Home Swap s’est très bien déroulée, nous avons acquis une vraie compétence suite à nos différents rachats. J’aimerais que HomeExchange finalise une acquisition d’ici la fin de l’année.

Quel sont vos autres projets ?

Charles-Edouard Girard : Nous allons continuer de travailler sur l’écologie. Nous allons mieux estimer le bilan carbone des voyageurs, notamment au niveau des transports qu’ils empruntent. Sur nos trois principaux pays, à travers nos newsletters, nous allons uniquement promouvoir les destinations locales, ou bien facilement accessibles en train. C’est un vrai engagement de notre part, que nous poursuivrons sur les autres pays.

*pour 295 000 séjours réalisés en 2023

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Quel modèle économique ?

Les membres de HomeExchange paient un abonnement pour échanger leurs maison entre eux. L’échange peut être réciproque, ou sur la base de leurs « GuestPoints » accumulés au fil des transactions. Selon un sondage réalisé auprès de ces membres, les motivations principales sont d’ordre économique (44%), la volonté de voyager de manière plus authentique et locale (39%) et l’opportunité de voyager plus longtemps et/ou plus souvent (33%).

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