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Fabrice Pannekoucke (Aura Tourisme) : « Nous voulons relancer les centres de vacances collectifs »

Bilan de l’hiver, tendances de l’été et relance des séjours collectifs : le président d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme balaie l’actualité de la région.

L’Echo touristique : la saison hivernale est désormais terminée. Quel bilan en dressez-vous ?

Fabrice Pannekoucke : En tenant compte de tous les paramètres, on peut dire que l’hiver s’est bien passé, voire très bien passé. Même s’il ne faut pas ignorer qu’il y a une grande diversité, en fonction des territoires. Et tout le monde ne s’en est pas sorti aussi bien. Le pouvoir d’achat resserré des Français a pu impacter la dynamique des réservations. Et puis la météo a été capricieuse. Pendant les vacances de Noël, une partie de nos stations n’ont pas pu ouvrir, faute de neige. Cependant, c’est une période où la priorité est mise sur la déconnexion en famille, les retrouvailles, plutôt que sur la pratique des sports d’hiver.

La suite de la saison a été meilleure ?

Fabrice Pannekoucke : Pendant le cœur de l’hiver, c’est-à-dire de la mi-janvier à la mi-mars, la météo a été très bonne, avec beaucoup de soleil, et des chutes de neige faibles mais suffisantes. Donc le bilan de la saison est positif, car les images que garderont les visiteurs sont positives. C’est du capital pour l’hiver prochain. Il y a également des éléments de satisfaction à retenir, comme le succès des Championnats du monde de ski (organisée du 6 au 19 février à Courchevel et Méribel, NDLR), qui a donné une très belle image de la montagne française, bien au-delà des seuls lieux de compétition. Le retour en force de la clientèle britannique constitue aussi une excellente nouvelle. Nous attendons les chiffres consolidés des remontées mécaniques et des écoles de ski, mais ils devraient n’être qu’en légère baisse, alors que 30 à 50% des domaines skiables étaient à la peine à Noël.

Quels sont les défis à venir de la saison estivale ?

Fabrice Pannekoucke : L’été, notre région propose une offre touristique d’une grande diversité. La montagne demeure, évidemment, l’un des terrains de jeux préférés des touristes, mais pas que. Nos volcans, nos lacs, nos centres urbains, notre ruralité, font qu’on peut répondre à toutes les attentes, ou presque. Ce qu’il est intéressant d’observer, c’est que sur les 65% de Français qui prévoient de partir en vacances cet été, 48% d’entre eux pensent voyager en France. Ce sont des chiffres encourageants, vu le contexte économique, et qui prouvent une certaine forme de résilience. C’est donc cette clientèle que l’on vise en premier, et c’est l’une des spécificités de l’Auverne-Rhône-Alpes : notre première clientèle sont des touristes habitant la région.

En 2021, vous avez lancé Partir ici. Où en est cette plateforme dédiée aux touristes domestiques ?

Fabrice Pannekoucke : Nous misons toujours sur cet outil, qui évolue constamment, qui n’est pas une langue morte. Il y a toujours des nouveautés, parce que nos « éclaireurs » sourcent de nouvelles expériences. Mais il y aussi des prestataires qui sortent de notre référencement. 

Le fait d’avoir autant de tourisme domestique fait notre particularité, et même notre fierté. C’est dû à l’immensité de notre région : quand on habite en Auvergne et qu’on va dans le sud de la Drôme, c’est un paysage totalement différent. Mais ça vient aussi des initiatives que nous mettons en place, au niveau régional, pour répondre aux attentes de cette clientèle, sans oublier d’aller chercher des clientèles étrangères : Royaume-Uni, Suisse, Allemagne.

Quels genres d’initiatives sont mises en place pour répondre à la clientèle locale ?

Fabrice Pannekoucke : Nous travaillons beaucoup pour faciliter l’itinérance en vélo et en train, autour de sites qui polarisent l’attention, comme la Cité de la gastronomie ou la ViaRhôna par exemple. L’itinérance, qui concernait initialement les routards, connaît une véritable révolution sociétale et culturelle. Donc nous devons favoriser l’émergence et la construction d’une offre touristique qui répond à ces attentes en apportant des éléments portant sur la mobilité, l’hébergement et, surtout, les activités. C’est l’un des défis que nous devons relever.

Il y en a d’autres ?

Fabrice Pannekoucke : Ils sont nombreux. Cet été, nous espérons par exemple que la relance structurelle des séjours en hébergements collectifs sera confirmée. C’est un secteur qui a été très sinistré pendant la crise sanitaire, et qui fait partie de l’identité de notre territoire. En Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme, nous comptons 570 centres de vacances. Ce sont des séjours essentiels, très formateurs pour les enfants, qui abordent les questions d’intégration, d’autonomie, d’ouverture aux apprentissages. Ce sont aussi des moments de découverte qui contribuent à la construction des visiteurs de demain. Et c’est un secteur qui, par ruissellement, bénéficie à tous les acteurs d’un territoire.

Comment accompagnez-vous la relance de ce secteur ?

Fabrice Pannekoucke : Le secteur a repris des couleurs en 2022, avec 4,2 millions de nuitées. Ce n’est pas tout à fait au niveau de 2019 (4,9 millions de nuitées, NDLR), mais c’est bien supérieur aux 2,4 millions de nuitées enregistrées en 2021. Bien sûr, nous n’avons pas la prétention de dire que cette reprise est due à notre action, mais nous prenons notre part. Nous conduisons une démarche d’activation, en démarchant les établissements scolaires, en utilisant des stratégies d’influence à destination du jeune public … Tout cela a très bien fonctionné, avec plusieurs millions d’impressions. Combiné à un contexte redevenu favorable à l’hébergement collectif nous rendent optimistes.

L’objectif, c’est donc d’aller reconquérir ces 700 000 nuitées manquantes ?

Fabrice Pannekoucke : Et le chiffre d’affaires qui va avec ! Mais, surtout, nous souhaitons conforter les centres dans leur existence. Un certain nombre était amené à disparaître il y a encore quelques mois, ou à être vendu à la découpe, ce qui revient à les tuer définitivement. La région ne peut pas se le permettre. Ce sont de véritables monuments de nos territoires. Ce sont des lieux générateurs d’émotion, et de construction pour la citoyenneté. Et, très souvent, lorsqu’on a visité un territoire enfant en séjour collectif, on finit toujours par y revenir une fois adulte.

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