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« La tourismophobie augmente dans les villes » selon TCI Research

Les signaux sont au vert dans l’industrie du voyage, mais aussi parfois au rouge, estime le chercheur Olivier Henry-Biabaud.

En cette période post-Covid, entreprises et destinations se gargarisent de retrouver les niveaux pré-Covid. Alors que le désir de voyage les aide à reprendre des couleurs, les habitants tirent la sonnette d’alarme en nombre croissant. C’est l’avertissement d’Olivier Henry-Biabaud, directeur général de TCI Research, lors de la récente convention d’ADN Tourisme à Tours.

Le taux de tourismophobie moyen n’est que de 4% en Europe, tout type de destinations confondues. Mais cette moyenne cache d’importantes disparités selon les pays et les territoires. Les grandes villes européennes font face à une accélération de la tourismophobie, assure le chercheur. Dans ces destinations, « 8% des habitants en ont ras le bol du tourisme, a-t-il expliqué. Ce sont des personnes qui n’en peuvent plus de supporter les touristes. » Or au-dessus du seuil de 10%, les destinations sont « un peu dans une zone un peu rouge ».

France : une tourismophobie de 2% à 19%

Quelle est la situation en France ? Le taux de tourismophobie demeure stable, il peut varier de 2% à 19%, ajoute Olivier Henry-Biabaud. Mais dans l’Hexagone aussi, « la tourismophobie monte dans les villes ». Et dans certains haut lieux du tourisme, comme Etretat que la série Lupin a fortement popularisée.

Olivier Henry-Biabaud à la convention d’ADN Tourisme © Linda Lainé

Il faut néanmoins rester positif. « Une grande majorité des habitants estiment que le tourisme génère plus de retombées positives que négatives, en Europe. Toutefois, des antagonismes se créent dans les territoires. Ceux qui sont contre sont de plus en plus contre, en porte-à-faux avec les autres, ce qui peut créer des tensions à l’intérieur des communautés. » Notamment en haute saison.

A Amsterdam, un tiers des résidents sont tourismophobes, assure TCI Research. Si vous demandez votre chemin sur place, pas sûr qu’on vous aide… La ville a d’ailleurs multiplié les initiatives afin de limiter l’affluence des visiteurs. Comme cette campagne « Stay home » contre les jeunes visiteurs britanniques.

A l’image d’Amsterdam, « des destinations réfléchissent à des stratégies de décroissance, face aussi à l’urgence climatique. D’autres se contentent de quotas ou de jauges.

Impliquer les populations

TCI Research a aussi étudié les facteurs de satisfaction des voyageurs, en s’appuyant sur ses données Travelsat. Résultat : l’accueil de la population locale constitue le 1er facteur qui influence la satisfaction des touristes.

Afin de limiter le sentiment anti-touriste, il est important d’impliquer les locaux dans la dynamique touristique en les informant et en les consultant. Pour Olivier Henry-Biabaud, les recettes de la taxe de séjour peuvent même servir dans certains cas à financer des projets de la ville.

Il faut également se montrer attentifs aux jeunes générations. 16% des jeunes travaillant dans le tourisme « ne sont pas fiers » d’être dans le secteur. « C’est donc compliqué de développer l’hospitalité dans un tel contexte. » 

Chouchouter les saisonniers

Parmi les initiatives relayées à la convention d’ADN Tourisme, nous avons particulièrement aimé le pass saisonnier présenté par Emrick Herbaut, le directeur adjoint de l’Office de Tourisme de Marennes-Oléron.

Du 1er avril au 30 septembre, ce pass rassemble 75 offres de gratuité et de réduction dans des musées, des restaurants et des discothèques. Plus de 1000 pass sont déjà activés depuis le début de l’année 2023. Ce qui permet « de fidéliser et d’être attractifs auprès de cette population de 3000 saisonniers », explique Emrick Herbaut. Et, dans une logique vertueuse, d’en faire des ambassadeurs potentiels du territoire.

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