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ADN Tourisme et la CAT militent pour un Plan Destination France bis

1,9 milliard d’euros, c’est l’enveloppe du Plan Destination France lancé en pleine crise sanitaire. Les acteurs du tourisme militent pour un nouveau plan afin de soutenir activement la filière, et mieux résister face à la concurrence.

Le 20 novembre 2021, Jean Castex dévoilait le plan de « reconquête et de transformation du tourisme » de la destination France. Un programme très ambitieux  doté de 1,9 milliard d’euros. En résumé, le gouvernement s’est alors engagé à 1,3 milliard d’euros de prêts et 600 millions d’argent frais. 

Ce plan Destination France court seulement jusqu’en 2024.« Nous avons déjà soulevé ce problème auprès du ministère, et nous attendons une réponse claire, a relevé François de Canson, lors d’une conférence de presse le 11 mai à la Convention d’ADN Tourisme à Tours. Que sera passera-t-il après le plan de relance ? Le tourisme n’est pas une rente, il demande beaucoup de travail. Les moyens financiers, il faut qu’ils continuent. »

Une transformation à à financer

A lors que l’activité touristique reprend fortement, les professionnels du secteur craignent d’être oubliés des pouvoirs publics, même si la ministre déléguée en charge du Tourisme Olivia Grégoire se montre à l’écoute. L’Etat pourrait être tenté de considérer que le tourisme peut prospérer sans aide gouvernementale. Pour François de Canson et Jean-Virgile Crance, président de la Confédération des acteurs du tourisme (CAT), ce serait pourtant une ineptie. Car si la « reconquête » est acquise, la transformation reste à faire, à l’heure où les entreprises ont brûlé leur trésorerie, avec éventuellement un Prêt garanti par l’Etat à rembourser. 

« La concurrence européenne et internationale est très vive, souligne Jean-Virgile Crance. Dans l’hôtellerie par exemple, nous avons des investissements colossaux à faire au niveau du développement durable, dans les bâtiments. En termes de dispositifs d’aide en la matière, nous sommes très loin derrière l’Espagne et l’Italie. Or si on loupe le virage de la destination durable, ce sera extrêmement préjudiciable à notre économie. » 

La France aspire à devenir la première destination pour le tourisme durable en 2030. Et sur ce thème, la concurrence mondiale s’accélère.

Dans l’attente d’un « plan interministériel »

C’est donc un plan Destination France pérenne qu’entreprises et institutionnels appellent de leurs voeux. « Nous avons besoin d’un vrai plan interministériel. Avec une enveloppe et une gouvernance », renchérit Jean-Virgile Crance. Sans pour autant prétendre à un budget de 1,9 milliard d’euros bien sûr… Mais à des moyens à la hauteur de la première destination mondiale.

La CAT, qui travaille avec ADN Tourisme sur le sujet, remettra sa feuille de route et ses propositions à Olivia Grégoire le 19 juin à Saint-Malo, lors d’une rencontre avec la ministre. « On attend déjà que le tourisme soit reconnu comme une véritable industrie, de la bouche de la ministre, insiste le patron de la CAT. Le tourisme est une pépite pour notre pays à l’heure où le gouvernement se mobilise pour la réindustrialisation de notre pays. L’activité est non-délocalisable. Nous avons des enjeux pour les 10 ans à venir : le développement durable, l’emploi et l’attractivité, les logements, la gouvernance. »

Vous avez dit surtourisme ?

Des enjeux partagés par ADN Tourisme, qui anticipe une année record pour le tourisme en France.

Mais ne parlez ni de surfréquentation ni de surtourisme à François de Canson. Pour lui, les territoires souffrent de « pics de fréquentation », sur environ deux semaines par an. Des « pics » régulés par des quotas comme dans les Calanques ou sur l’île de Porquerolles qui instaure une jauge estivale de 6000 visiteurs par jour. Ces pics risquent toutefois de se multiplier, un peu partout en France. La tourismophobie progresse dans les villes, prévient Emmanuel Meunier, directeur général de TCI Research.

D’ailleurs, la désaisonnalisation était un fil rouge de la convention d’ADN tourisme se déroulant à Tours les 10 et 11 mai. « Plus personne ne fait de la promotion sur la haute saison », assure François de Canson.   

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