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Erminio Eschena (Clia France) : « L’avoir permettrait une reprise en douceur »

A quelques heures d’une réunion téléphonique entre tous les acteurs de l’industrie touristique, et le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne, la croisière demande, comme les autres, la mise en place d’un avoir pour rembourser les clients.

L’Echo touristique : Les acteurs du tourisme en France souhaiteraient pouvoir rembourser leurs clients avec un avoir. Les compagnies de croisières aussi ?

Erminio Eschena, président de Clia France : Nous sommes évidemment favorables à la mise en place d’une telle mesure. La croisière, par la voix de Clia France, se devait de contribuer à cette démarche commune, portée par toute l’industrie. La possibilité de ‘rembourser’ les clients en leur donnant un avoir nous semble indispensable. Cela préserverait, bien évidemment, la trésorerie de nombreux acteurs, à commencer par les agences de voyages et les tour-opérateurs, qui sont les plus exposés. Cela enverrait un message fort de soutien à l’économie en générale, et à l’économie touristique en particulier, en nous préparant à une reprise en douceur. Enfin, et c’est une dimension qu’il faut absolument prendre en compte, cela permettrait de rassurer une clientèle qui avait prévu, initialement, de partir en vacances.

Les compagnies de croisières croulent sous les demandes d’annulation ?

Actuellement, nous avons plus de demandes de reports que de demandes d’annulation. Cela tient notamment à la typologie de notre clientèle, qui sait à quel point les mesures sanitaires à bord des paquebots, peu importe leurs tailles, sont conséquentes. La confiance des croisiéristes demeure, et il faut la préserver. C’est un report que nous acceptons, donc, dans les faits, les compagnies de croisières sont moins exposées. Mais nous avons besoin de cette dérogation au Code du tourisme, qui offrirait un soutien juridique permettant l’émission de cet avoir. C’est ce que nous demandons, avec l’ensemble des acteurs de la filière touristique qui doivent, eux aussi, comme leurs clients, être rassurés. Il faut que le dossier avance vite, car le rayonnement économique de la croisière dépasse largement la vie à bord des bateaux.

C’est ce qui permettra la reprise ?

Entre autres, et il en va de la survie de nombreux emplois. Car la croisière ne concerne pas que l’outgoing, et notamment en France. Il y a les chantiers navals, évidemment, qui sont l’un des fleurons de l’industrie. Marseille, le port de croisière de référence pour notre industrie en France, accueille, à lui seul, 2 millions de passagers par an. Ce sont des passagers qui prennent un taxi, qui vont au restaurant, qui consomment dans les boulangeries. L’activité générée par l’industrie de la croisière en France dépasse largement celle générée par les 530 000 passagers français qui prennent part à une croisière chaque année. Cet avoir permettrait de protéger la chaîne touristique, directe ou indirecte, et l’ensemble de ses clients.

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