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Coronavirus : plus de 185 000 vols annulés, les compagnies appellent à l’aide

Le secteur aérien est en première ligne face à la crise du coronavirus. Les compagnies aériennes du monde entier appellent à l’aide, et certaines ne survivront pas au choc.

La situation mondiale est « sans précédent » et « personne ne sait combien de temps cela durera et quel en sera l’impact », estime Brendan Sobie, un analyste indépendant du secteur, basé à Singapour. Entre sentiment de peur et interdictions de voyager, la baisse de la demande a entraîné la suppression de 185 000 vols. « D’ici fin mai 2020, la plupart des compagnies aériennes dans le monde feront faillite », a pour sa part mis en garde lundi la société d’analyse des marchés CAPA. Face à ces sombres perspectives, les compagnies se tournent vers les autorités, espérant être renflouées, comme nombre de banques lors de la crise financière de 2008, qui étaient alors au centre de l’ouragan. Le transport aérien américain a demandé des aides d’urgences pouvant aller jusqu’à 50 milliards de dollars au gouvernement fédéral pour survivre. Les compagnies britanniques auraient demandé au gouvernement plus de 9 milliards de dollars d’aides. « Nous devons soutenir les compagnies aériennes. Ce n’est pas de leur faute », a déclaré le président Donald Trump peu après lors d’un briefing à la Maison Blanche, sans annoncer de mesures concrètes. De son côté, le gouvernement italien est prêt à nationaliser la compagnie aérienne Alitalia. Selon des médias, Rome a prévu une enveloppe globale de 600 millions d’euros pour l’ensemble du secteur aérien national, dans lequel Alitalia représente la part du lion.

La course à la réduction des coûts

Mais de telles aides peuvent susciter la controverse, et les gouvernements devront établir des priorités parmi tous les secteurs touchés par la crise du coronavirus. Reste que le transport aérien est un acteur économique de poids et même vital pour des secteurs comme le tourisme, ou pour les ventes des géants de l’industrie comme Boeing, Airbus ou Rolls-Royce, qui pèsent très lourd dans les échanges commerciaux mondiaux. Sans compter le poids politique et symbolique attaché aux grandes compagnies historiques telles qu’Air France ou Lufthansa.

En attendant, les compagnies aériennes font la course à la réduction des coûts : suppression d’emplois, arrêts de certaines liaisons, renégociations des contrats des fournisseurs et utilisation d’avions plus petits et moins chers font partie des mesures prises. En Europe, Groupe ADP, qui gère les aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et d’Orly, prévoit un recul du trafic de 25% sur ses principales plateformes à partir de mars et sur les quatre ou cinq mois à venir. Cette crise pourrait également entraîner, sur le long terme, de grands changements pour les voyageurs et notamment « une hausse des tarifs car les compagnies vont tenter de rattraper leurs pertes », prévient Shukor Yusof, analyste de la société malaisienne de conseil aéronautique Endau Analytics.

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