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Desserte, décarbonation, nouveau terminal… à quoi ressemblera Orly en 2035 ?

Le groupe ADP détenu en majorité par l’Etat, lancera lundi 26 février trois mois de concertation sur son futur.

Mercredi 21 février, le Groupe ADP a présenté les grandes lignes de son projet d’aménagement de  l’aéroport de Paris-Orly à l’horizon 2035. Un projet qui s’inscrit dans la feuille de route 2025 Pioneers, qui définira le nouveau modèle aéroportuaire.

Car désormais, les aéroports deviennent des hubs de solutions de mobilité. Ils doivent dès aujourd’hui se projeter dans l’avenir grâce à une densification des infrastructures existantes.

Moins de voitures pour venir à l’aéroport, plus de confort pour les passagers et les salariés, plus d’énergies bas carbone produites à l’aéroport, mais pas plus de mouvements d’avion : le groupe ADP détenu en majorité par l’Etat, lancera lundi 26 février trois mois de concertation sur son futur.

104 communes questionnées sur le projet

Le Groupe ADP l’assure, « le dialogue territorial est une priorité ». C’est pourquoi le choix a été fait de lancer une concertation de manière volontaire sur ce projet : sur un périmètre élargi de 104 communes et collectivités réparties sur 4 départements. Les rencontres et ateliers se tiendront tout particulièrement dans les communes de première proximité de l’aéroport (Athis-Mons, Chilly-Mazarin, Morangis, Orly, Paray-Vieille Poste, Rungis, Thiais, Villeneuve-le-Roi, Wissous, Ablon-sur-Seine et Draveil).

L’idée est d’abord de réduire la congestion « récurrente » des voies d’accès au deuxième aéroport français par nombre de passagers, situé dans une zone très densément peuplée au sud de Paris. Aujourd’hui, pas moins de 70% des passagers et 90% des salariés y arrivent en véhicule individuel.

L’arrivée de la ligne 14 à Orly va tout changer

L’arrivée de la ligne 14 du métro, qui connectera en 25 minutes l’aéroport au centre de Paris, amorce un bouleversement total des accès à l’aéroport, qui offre l’opportunité de favoriser les transports collectifs, et de réduire au maximum la place de la voiture.

Aujourd’hui, plus de 40% des émissions au sol de CO2 de l’aéroport sont aujourd’hui liées aux accès routiers (source ACA 2022).

« Nous projetons de doubler la part de passagers accédant à l’aéroport par les transports collectifs et de quadrupler celle des salariés » d’ici au milieu de la prochaine décennie, a expliqué le gestionnaire.

ADP veut capitaliser sur l’arrivée prévue en juin du prolongement de la ligne de métro 14, offrant une liaison directe avec le centre de Paris. Elle accueillera 95000 voyageurs quotidiennement, à laquelle sera adjointe une gare routière plus capacitive. En 2027 est prévue l’arrivée de la ligne 18 (connexion à Massy, et à sa gare TGV), puis une connexion au plateau de Saclay et à Versailles en 2030. Un peu plus tard, en 2029, sera normalement terminé le prolongement du tramway T7 jusqu’à Juvisy-sur-Orge, et la mise en service du bus à haut niveau de service Senia-Orly à l’horizon 2030.

Ligne 14, nouveau terminal ,moins de voiture : à quoi va ressembler Orly en 2035
Crédit : Groupe ADP

ADP ne veut plus des voitures

Autre volonté importe d’ADP, tenir à distance les flux automobiles avec la création de quatre nouveaux parcs de stationnement et dépose-minute aux entrées de l’aéroport, où il sera possible d’enregistrer et déposer ses bagages. La fin du trajet s’effectuera par un « système de transport collectif propre », qui desservira aussi les zones commerciales et industrielles de la plateforme.

Est donc prévue la création de quatre parcs de stationnement et de dépose-minute aux entrées de la plateforme, distants de près d’un kilomètre du cœur de l’aéroport. Certains parkings à proximité des terminaux actuels seront réservés aux « publics prioritaires », comme les personnes handicapées, et d’autres ont vocation à être détruits, le nombre total de places restant stable, à 15000.

Le critère de verdissement du véhicule sera posé, comme discriminant ou non pour accéder au contact du terminal, en fonction de l’évolution de la flotte des véhicules. Concernant les taxis et les VTC : des travaux vont s’ouvrir avec les représentants des professions pour définir les règles de circulation départ/arrivée. Le Groupe ADP projettent « de doubler la part de passagers accédant à l’aéroport par les transports collectifs et de quadrupler celle des salariés.

Pas d’augmentation du trafic à Orly

Autres grands travaux en perspective, la création d’une nouvelle salle d’embarquement, excroissance du Terminal 2 et dotée de six passerelles, qui se substitueront à autant de postes actuellement desservis par bus.

Tous ces aménagements, qui comprennent aussi des installations énergétiques bas carbone et la mise en valeur du foncier pour attirer des entreprises ou des centres de formation, s’effectueront dans le cadre d’une « augmentation modérée » du trafic de passagers dans un aéroport où le nombre de décollages et d’atterrissage est plafonné et un couvre-feu s’impose entre 23h30 et 6h.

« Le défi (…) ce n’est plus de gérer la croissance à Orly, c’est de gérer la décarbonation », a résumé le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet. Son groupe prévoit certes en 2035 16% de passagers de plus que les 32,3 millions de 2023, mais une « stabilisation » du nombre de mouvements, à 229000 – fruit d’avions plus grands et mieux remplis -, tout en promettant des émissions sonores en baisse de 6 décibels entre 22h00 et 23h30 grâce à des appareils moins bruyants.

Un aéroport d’Orly toujours plus vert

Par ailleurs, le groupe souhaite accélérer sur les énergies renouvelables. Avec la création de nouvelles installations de production et de distribution d’énergies bas carbone, une station multi-énergies avec distribution d’hydrogène, de bio-carburant (HVO, produit à partir de matières végétales ou déchets), et la mise à disposition de recharge électrique. Mais aussi la construction d’une usine de méthanisation, à partir des biodéchets de l’aéroport, du marché de Rungis, et de dix communes riveraines. Elle permettra d’augmenter la part d’énergies propres dans le mix énergétique de la plateforme et de chauffeur les habitants des communes riveraines.

Sont enfin à l’étude la mise en service d’un second puit de géothermie, la réservation d’espaces pour le déploiement de l’hydrogène, soit environ 20 hectares, le développement des capacités et de la production électrique et le déploiement de panneaux photovoltaïques sur la plateforme.

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