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Coronavirus : les comptes de Pierre et Vacances dans le rouge

La fermeture de la quasi-totalité des sites au printemps plombe les résultats de l’entreprise. Mais le groupe a assuré ses arrières et attend désormais le redémarrage.

Au terme de l’exercice 2019/2020 (clos le 30 septembre), Pierre et Vacances/Center Parcs a enregistré un chiffre d’affaires de 1,298 milliard d’euros, soit une baisse importante de 22,4%. « L’année se découpe en trois périodes. Pendant la première, du 1er octobre au 15 mars, nous avons enregistré une croissance de 6,7% de nos activités, un chiffre supérieur à nos prévisions », détaille Patricia Damerval, la directrice générale adjointe du groupe et directrice financière.

Puis survient la pandémie de coronavirus, le confinement dans de nombreux pays, et les restrictions de voyages qui en découlent. « La fermeture de la quasi-totalité de nos sites du 15 mars à la fin mai, avec une reprise progressive jusqu’à la fin juin, nous a fait perdre 325 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est environ un quart de notre chiffre d’affaires annuel », chiffre Patricia Damerval. La réouverture, elle, a été « remarquable, car l’avant-saison a été marquée par l’attentisme du marché.

Un résultat net en chute libre

Dès les doutes levés sur d’éventuelles restrictions pendant l’été, les réservations affluent et la clientèle locale permet au groupe d’afficher un « niveau d’activité remarquable, parfois meilleur que pendant l’été 2019 », selon Patricia Damerval. Center Parcs Europe (+1,4%) est tracté par la zone Belgique/Pays-Bas/Allemagne (+8,6%), tandis que Pierre & Vacances profite d’un intérêt nouveau pour la montagne (+9,4%) de la part de la clientèle française (30% de nouveaux clients pendant l’été).

En Espagne, les sites du groupe (Pierre & Vacances et Adagio), qui dépendent de la clientèle internationale, ont souffert et affichent une activité d’environ 40% du chiffre d’affaires du quatrième trimestre de l’exercice précédent. La baisse du chiffre d’affaires au 4ème trimestre de l’exercice s’établit donc à -63 millions d’euros. Au total, le chiffre d’affaires des activités touristiques plafonne donc à 1,023 milliard d’euros, contre 1,365 milliard d’euros en 2019.

Le résultat opérationnel courant (ROC), lui, est lourdement impacté par les effets de la crise du Covid-19, et s’établit à -171,5 millions d’euros (contre +30,9 millions d’euros en 2018/2019). « C’est une perte de 202 millions d’euros, essentiellement concentrée sur le volet « Tourisme » (185 millions d’euros) », chiffre Patricia Damerval. Le résultat net du groupe en est mécaniquement affecté, et chute, avant impôts, à -328,3 millions d’euros (contre +1,3 millions d’euros lors de l’exercice précédent).

Se mobiliser pour « faire une très belle saison » cet hiver

Pour autant, et malgré une dette qui s’est, elle aussi, creusée (+200 millions d’euros, à 330,6 millions d’euros), le groupe assure disposer d’assez de liquidités (450 millions d’euros) pour traverser une fin d’année sans activité, et même au-delà. La réorganisation du groupe, baptisée « Change Up », n’a d’ailleurs pas pris de retard sur son calendrier prévisionnel, malgré la fermeture des bureaux du groupe. Un plan qui prévoit une réorganisation sur le volet social. « Mais c’est également un plan de développement, basé sur deux axes : le focus sur la montagne pour Pierre & Vacances, et la montée en gamme de nos produits Center Parcs », rappelle Yann Caillère, le directeur général du groupe.

Ainsi, de nombreuses résidences Pierre & Vacances sont en travaux (Avoriaz, …) ou en développement (Aime 2000, Les 2 Alpes, Flaine, …), tandis que plusieurs projets Center Parcs sont maintenus (Landes de Gascogne, extension de Villages Nature Paris, …) et rénovés (Allemagne, Belgique, Pays-Bas), et ce malgré la déconvenue de Roybon. « Nous suivons toujours notre feuille de route, et ce malgré la crise », assure Yann Caillère.

Militer ensemble pour « obtenir la réouverture » dès Noël

Même si la priorité du groupe reste « de se mobiliser pour faire une très belle saison, sûrement en février, et être prêt à rouvrir nos portes dès la fin janvier. Nos études montrent que les clients ont le désir de partir, qu’ils sont très vigilants quant au contexte sanitaire, qu’ils veulent pouvoir annuler facilement leur réservation, et qu’ils ont envie de nature et de plein air. Nous pouvons satisfaire tous ces éléments, avec Pierre & Vacances en montagne ou avec Center Parcs », conclut Yann Caillère.

Gérard Brémond, président du groupe de résidences de vacances, estime pour sa part que les déclarations du président de la République, le 24 novembre, sont dommageables pour les perspectives à court-terme en montagne. Mais cette annonce « n’est pas définitive, la décision devrait être prise dans quelques jours, ajoute-t-il. D’ici là, c’est à nous, avec l’ensemble des acteurs de la montagne, de militer pour tenter d’obtenir la réouverture pour les vacances de Noël. D’autant plus qu’il y a quand même des perspectives encourageantes : d’abord, la lutte contre le virus commence à porter ses fruits ; ensuite, les vaccins devraient arriver en début d’année 2020. Cela pourrait être la fin du cauchemar, dans un délai plus court que ce qu’on prévoyait encore il y a quelques semaines.

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