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Boeing : 636 millions de dollars de perte nette en 2019

Cloué au sol depuis dix mois, le 737 Max a plongé dans le rouge les comptes de Boeing, qui enregistre pour 2019 son quatrième exercice déficitaire… en 104 ans.

« Ca va être un désastre absolu », lâchait un analyste de Vertical Research, peu avant que ne soient connus les résultats annuels de Boeing. Les chiffres qui viennent d’être dévoilés lui donnent raison. L’avionneur Boeing a annoncé mercredi une perte nette de 636 millions de dollars pour 2019. Et Boeing n’a pas l’habitude de voir ses comptes dans le rouge : l’année 2019 est seulement le quatrième exercice déficitaire en 104 ans d’histoire pour le constructeur aéronautique américain. Le dernier remontait à 22 ans. En 2018, le géant de Seattle avait dégagé un bénéfice net de 10,5 milliards de dollars. C’était avant le cauchemar du 737 Max. L’année 2019 a en effet commencé avec le crash d’un avion d’Ethiopian Airlines, quelques mois après celui de Lion Air. Deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts avec un point commun : le modèle de l’appareil. Les 737 MAX se sont trouvés cloués au sol à partir du 13 mars ; le système anti-décrochage MCAS ayant été mis en cause dans les deux tragédies. D’autres problèmes, dont un défaut sur un microprocesseur, un autre sur des câblages électriques et un troisième lié au logiciel s’assurant du bon fonctionnement du MCAS au démarrage, ont été détectés.

Détrôné par Airbus

Auparavant avions vedettes de Boeing, les 737 Max n’ont toujours pas repris du service à l’heure actuelle et ce ne sera pas le cas avant la mi-2020. Les livraisons, puis la production des nouveaux appareils ont également été suspendues. Une situation qui a entraîné des charges supplémentaires de 9,2 milliards de dollars. La facture s’élève désormais à 18,4 milliards de dollars pour Boeing, dont près de la moitié porte sur les indemnisations des compagnies aériennes qui ont dû annuler des dizaines de milliers de vols. Mercredi matin, Ryanair annonçait ainsi son intention de supprimer des emplois et de fermer des bases en raison du retard de livraison des appareils, qui entrave ses projets de développement. 

L’ardoise reste  néanmoins dans la fourchette des analystes qui était de 16 à 25 milliards de dollars, ceux-ci anticipant des coûts additionnels liés à la formation des pilotes qui devrait se faire désormais sur simulateur. Elle ne comprend en revanche pas les accords potentiels avec les familles des victimes. Boeing a perdu sa couronne de premier avionneur civil mondial, désormais détenue par Airbus, après avoir enregistré un carnet de commandes dans le rouge (-87 appareils nets) et un plongeon de 53% des livraisons en 2019. Pour faire face, Boeing est parvenu à sécuriser un prêt d’au moins douze milliards de dollars auprès de grandes banques américaines.

Impact sur le PIB américain

La situation de Boeing risque d’avoir un impact directe sur l’économie américaine. Le cabinet IHS Markit anticipe en effet une baisse du PIB de 0,1 point si le 737 MAX reste cloué au sol jusqu’en juin, et de 0,2 point s’il ne vole pas du tout en 2020. Selon le cabinet Oxford Economics, les effets sur l’investissement, le commerce et les stocks, accumulés au premier trimestre 2020, pourraient représenter un impact sur le PIB d’environ 0,5% en chiffres annualisés. La majeure partie de cet impact proviendrait des exportations, Boeing, qui  exporte les trois quarts de sa production, représentant une part importante du commerce extérieur américain. Au-delà du PIB, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés chez les sous-traitants.

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