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Crash d’un Boeing 737 MAX 8 : la liste des interdictions de vol s’allonge

L’onde de choc du crash de l’avion d’Ethiopian Airlines continue de se propager. Qu’elles émanent de pays ou de compagnies aériennes, les annonces de suspension de vols sur les appareils 737 MAX se multiplient.

Deux jours après le crash d’un avion d’Ethiopian Airlines (157 morts), un nombre de plus en plus important de pays et de compagnies aériennes prennent des mesures pour interdire les vols sur les appareils Boeing 737 MAX, dont la sécurité est mis en cause. S’il faut attendre les conclusions de l’enquête pour connaître les raisons du crash, la sécurité de l’appareil est d’ores et déjà mis en cause. Il y a quatre mois, un crash avait déjà eu lieu sur un avion du même type exploité par la compagnie indonésienne Lion Air.

Mardi, l’aviation civile de l’Australie a en conséquence interdit toute la gamme des Boeing 737 MAX dans son espace aérien avec effet immédiat. Aucune compagnie australienne n’exploite le Boeing 737 MAX mais deux transporteurs étrangers desservent l’Australie avec ces types d’appareils, SilkAir, filiale régionale de Singapore Airlines qui exploite six appareils, et Fiji Airways.

De son côté, Le régulateur de l’aviation civile de Singapour, un hub majeur en Asie, a annoncé « suspendre temporairement » à partir de mardi « les opérations de toutes les variantes des appareils Boeing 737 MAX à destination et au départ de Singapour au vu de deux accidents mortels impliquant des 737 MAX en moins de cinq mois ». Les compagnies concernées par cette mesure sont SilkAir, ainsi que China Southern Airlines, Garuda Indonesia, Shandong Airlines et Thai Lion Air, qui desservent également Singapour en Boeing 737 MAX.

Annonces en série

Lundi, la Chine avait également demandé que les Boeing 737 MAX 8 restent cloués au sol, jusqu’à confirmation par les autorités américaines et Boeing des « mesures prises pour garantir avec efficacité la sécurité des vols ». Un total de 76 Boeing de la famille 737 MAX ont été livrés à une dizaine de compagnies aériennes chinoises, dont Air China, Hainan Airlines et Shanghai Airlines, selon des informations publiées en janvier sur le site internet du constructeur américain, rapporte l’AFP.

Même démarche pour l’Indonésie : dix Boeing 737 Max 8 sont exploités par la compagnie indonésienne à bas prix Lion Air et un autre par la compagnie nationale Garuda.

En Corée du Sud, le ministère sud-coréen des Transports a annoncé l’immobilisation des deux appareils de la compagnie locale à bas prix Eastar Jet dans l’attente des résultats d’une inspection.

En Mongolie, l’autorité de l’aviation civile a également ordonné au transporteur national Mongolian Airlines de ne pas faire voler l’unique  737 MAX 8 de sa flotte.

L’aviation civile d’Oman a annoncé mardi la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de tous les vols de Boeing 737 MAX de et à destination des aéroports du sultanat.

Mardi midi, La Grande-Bretagne a à son tour décidé de clouer au sol les 737 MAX 8 et de leur interdire son espace aérien, devenant ainsi le premier pays en Europe à prendre de telles mesures.

Certaines compagnies aériennes ont également pris la même initiative. En premier lieu Ethiopian Airlines, la compagnie concernée par le crash survenu dimanche. Toute sa flotte  de Boeing 737 MAX est clouée au sol jusqu’à nouvel ordre. La compagnie éthiopienne dispose de quatre appareils et a passé commande de 29 autres.

Gol (Brésil, 7 avions), Aeromexico (Mexique, 6 avions), Comair (Afrique du Sud, 1 avion) et Cayman Airways (Iles Caïmans, 2 avions) ont immobilisé leurs Boeing 737 MAX 8. La compagnie aérienne argentine Aerolineas Argentinas a décidé la « suspension temporaire de l’exploitation commerciale » de ses cinq Boeing 737 MAX 8.

Les Etats-Unis demandent à Boeing de prendre des mesures

A l’inverse, d’autres ont décidé de poursuivre leurs activités sur ces appareils. Aux États-Unis, l’Agence fédérale de l’aviation (FAA) a dit être prête à prendre « des mesures immédiates et appropriées », si « un problème affectant la sécurité » était identifié. La FAA a demandé à Boeing d’effectuer des changements « au plus tard en avril » sur des logiciels et sur le système de contrôle MCAS conçus pour éviter les décrochages. Boeing doit également actualiser le manuel destiné à la formation des pilotes. « Si nous identifions un problème affectant la sécurité, la FAA prendra des mesures immédiates et appropriées », a répété lundi soir le régulateur. En quarante ans, Washington n’a cloué au sol toute une flotte d’avions qu’en deux occasions. La dernière fois remonte à janvier 2013, lorsque les 787 Dreamliner de Boeing ont été immobilisés pour des problèmes de batteries, rappelle l’AFP.

En Inde, les autorités ont imposé des mesures de sécurité supplémentaires aux équipes de maintenance au sol et aux équipages des avions. Deux compagnies indiennes exploitent l’appareil: Spicejet (12 avions) et Jet Airways (5), cette dernière, en difficultés financières, assurant qu’aucun de ses Boeing 737 MAX n’est actuellement opérationnel.

Les compagnies américaines Southwest (34 appareils) et American Airlines (24) ont fait savoir que les vols de leurs Boeing 737 MAX se poursuivaient pour le moment, de même que la compagnie à bas prix Norwegian (18), Turkish Airlines (11), l’italienne Air Italy (3), l’islandaise Icelandair (3) et la russe S7 (2).

Au Canada, Air Canada (24 appareils) et Westjet (13) n’ont pas annoncé qu’elles interrompaient les vols, tout comme flydubai (10), la polonaise LOT (six appareils) ou encore la compagnie à bas prix TUIfly (13).

Les boîtes noires retrouvées lundi

L’enquête permettant de définir les raisons de l’accident est encore en cours. Les deux boîtes noires ont été retrouvées lundi. Si les causes de cet accident ne sont pas encore connues, le crash de Lion Air en Indonésie avait braqué l’attention sur les capteurs d’incidence (AOA) dont un dysfonctionnement peut conduire l’ordinateur de bord, pensant être en décrochage, à mettre l’appareil en piqué alors qu’il faudrait au contraire le redresser.

Les conséquences du crash risquent en tout cas d’être catastrophiques pour Boeing. Les 737 MAX 8 sont la locomotive des ventes et des bénéfices du constructeur. 350 exemplaires de cet avion, entré en service en mai 2017, volent actuellement. Après l’accident d’octobre en Indonésie, la compagnie « Lion Air avait déjà dit qu’elle envisageait d’annuler sa commande de 737 Max. (…) D’autres compagnies commencent à y réfléchir, même si elles sont encore loin de prendre cette décision », prédit ainsi Gerry Soejatman, un analyste de l’aviation de Jakarta interrogé par l’AFP.  Le gouvernement malaisien a déjà indiqué qu’il allait réexaminer le carnet de commandes de la compagnie nationale Malaysia Airlines pour plusieurs Boeing 737 MAX.

L’action de Boeing en Bourse cédait plus de 4% dans les premiers échanges à Wall Street mardi.

« Spéculer sur la cause de l’accident et en discuter sans avoir tous les faits importants n’est pas approprié et pourrait compromettre l’intégrité de l’enquête », a écrit aux 150000 employés de l’entreprise Dennis Muilenburg, le
PDG de Boeing, selon un document interne obtenu par l’AFP.

Sur son site, Boeing indique que 4700 appareils de ce type sont actuellement en commande pour une centaine de clients différents à travers le monde.

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