Bilan touristique de l’été 2023 : « Ne versons pas dans l’euphorie »

« La saison est assez satisfaisante, mais pas formidable, estime Dominique Marcel, président de l’Alliance France Tourisme. Nous constatons une stagnation de l’activité en termes de volume. En chiffre d’affaires, nous sommes un peu au-dessus de 2022 en raison de l’inflation. Mais nous ne sommes pas encore revenus aux niveaux pré-Covid, en termes de fréquentation. »

L’inflation a joué les trouble-fêtes, tout comme la météo capricieuse. « Les restaurateurs n’ont pas connu un été exceptionnel », ajoute le patron de l’Alliance Tourisme France, qui regroupe de grandes entreprises comme Accor, SNCF Connect, Pierre & Vacances, les Galeries Lafayette. Les consommateurs ont commencé à faire des arbitrages, en diminuant certaines dépenses à destination.

La clientèle française « stagne »

« Nous avons une très bonne saison touristique cette année, dans la lignée de 2022 », a déclaré cette semaine Olivia Grégoire, ministre délégué au Tourisme, lors d’une conférence à Bercy.

Cette photographie d’ensemble serait-elle trop optimiste ? « A ce stade, c’est un peu optimiste, oui », répond Dominique Marcel. « Il est compliqué de donner des tendances de la saison estivale au 29 ou au 30 août. Ne versons par dans l’euphorie, comme j’ai pu le lire dans différents titres de presse. La saison n’est pas terminée, il faut du temps pour disposer de résultats définitifs et fiables. Ne crions pas cocorico. »

La France profite d’un retour « significatif » des visiteurs étrangers (80 millions de touristes étrangers, attendus en 2023). « Mais la clientèle française stagne, complète Dominique Marcel. Les prix élevés risquent à terme de nuire à l’accès aux vacances. » En France, 40% des Français ne partent pas en vacances. Les contraintes financières comptent parmi les raisons le plus souvent invoquées.

Les bilans des régions tombent au compte-goutte

S’agissant du bilan de l’été, les résultats varient en fonction des catégories d’hébergement, notamment. L’hôtellerie de plein air (soit les campings) anticipe une légère hausse de fréquentation (+2% sur la saison), alors que l’hôtellerie classique affiche un taux d’occupation en recul de 2%. Malgré ce repli de fréquentation dans l’hôtellerie, les chiffres d’affaires ont légèrement progressé (+1,7% versus 2022). Le locatif, lui, explose les compteurs (+11,8%), notamment en Corse, où les hôteliers font grise mine.

Les premiers bilans sont également à géométrie variable en fonction des régions. Paris annonce une fréquentation touristique internationale estivale stable versus 2022, mais en dessous de 2019. « Le printemps dynamique compense un cœur de saison décevant pour les professionnels », résume pour sa part le Comité régional du tourisme de Bretagne. De son côté, la région PACA a vécu un été meilleur qu’en 2019, moins bon qu’en 2022. « La région PACA/Sud fait -6% chez les Français », précise Christian Mantei, président d’Atout France, au Figaro.

Si les côtes françaises demeurent plébiscitées, plusieurs destinations du littoral enregistrent une stagnation ou un recul de fréquentation. A contrario, la montagne et la campagne tirent mieux leur épingle du jeu.

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