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Vacances 2023 : « On part plus souvent, moins longtemps » selon Olivia Grégoire

La saison 2023 a tenu ses promesses, mais avec des changements de comportements, selon le bilan touristique présenté ce matin par Olivia Grégoire.

Même si plusieurs professionnels du tourisme évoquent une saison 2023 mitigée, Olivia Grégoire a partagé ce matin un bilan optimiste. « Nous avons une très bonne saison touristique cette année, dans la lignée de 2022 », a souligné Olivia Grégoire, ministre délégué au Tourisme, lors d’une conférence à Bercy. « Les Français ont sacralisé leurs vacances malgré le contexte inflationniste. » François de Canson, président d’ADN Tourisme, a enfoncé le clou : « La saison 2023 le confirme, les Français sont attachés aux vacances ». N’en déplaisent au « pessimistes » et « au tourisme bashing qui a émaillé nombre d’articles cet été », a-t-il ajouté.

Vacances et week-ends : 88% des Français ont choisi la France

Environ 67% des Français sont partis en vacances ou en week-end entre juin et septembre. Et 88% d’entre eux ont choisi la destination France cet été, précise Olivia Grégoire. Un pourcentage qui ne renvoie pas seulement aux vacances, donc, mais intègre aussi les courts séjours. « On part plus souvent, on part moins longtemps. Les fameuses grandes vacances d’été – juillet/août – laissent de plus en plus la place à une pratique touristique qui s’étale de mai à octobre. »

« On part moins souvent 8 jours, plus souvent 4 jours », d’où notamment les bons chiffres de mai et de septembre. L’arrière-saison s’annonce très prometteuse.

D’après un sondage réalisé par OpinionWay en juin 2023 pour ADN Tourisme et Atout France, 73% des Français devant plier bagages cet été comptaient séjourner en France (-4 points versus 2022), et 23% à l’étranger (+ 4 points). Les agences de voyages ont d’ailleurs enregistré une belle saison, surtout en termes de volume d’affaires, comme le confirme le baromètre Orchestra pour L’Echo touristique.

Retour progressif des clientèles asiatiques

La ministre a également insisté sur le retour des clientèles internationales lointaines (+29% d’ arrivées de vols long-courriers par rapport à 2022). A commencer par les Américains et les Asiatiques, nettement plus nombreux qu’en 2022, mais toujours moins qu’en 2019.

« Les clients asiatiques retrouvent le chemin de la France », notamment grâce au retour d’une partie de la clientèle chinoise, ou encore des Japonais (+140% versus 2022).

En 2023, la France devrait atteindre 64 à 67 milliards d’euros de recettes internationales, soit plus que le record de 58 milliards d’euros de 2022. Sont attendus 78 à 82 millions de clients étrangers (contre 75 millions l’an passé). Une belle performance, qui ne doit pas occulter la concurrence de destinations très dynamiques comme l’Espagne ou l’Arabie Saoudite.

« La diagonale du vide touristique se remplit peu à peu »

Olivia Grégoire a aussi évoqué des modifications dans la consommation touristique, en raison des caprices de la météo, du réchauffement climatique et de l’inflation. Pour 40% des Français qui n’ont pas pu partir en vacances, les motifs financiers restent le premier facteur d’explication. 

« Cette année plus que les autres marque un changement dans le comportement des consommateurs-touristes, dans le choix de leurs destinations et leurs pratiques. Les gens n’hésitent pas à changer de destinations à l’aune des épisodes climatiques. La diagonale du vide touristique se remplit peu à peu et les destinations varient. »

En clair, le tourisme français a été plus homogène qu’habituellement au niveau géographique. Même si le littoral attire la majorité relative des vacanciers, les territoires de montagne et de campagne montent en puissance. Ce que confirme une étude de la société MKG : la montagne gagne en effet du terrain dans l’hôtellerie, notamment les Alpes du Nord (+13,2% de chiffre d’affaires par rapport à l’été 2022), les Pyrénées (+7%) ou la moyenne montagne (Jura, Vosges, Massif Central : +7,7%). La campagne aussi tire mieux son épingle du jeu, comme la Bourgogne-Franche-Comté (+5% de fréquentation sur juillet-août 2023).

Inflation et explosion des locations saisonnières

Bien sûr, l’été 2023 est aussi marqué par l’inflation généralisée « Si les Français ont sacralisé les vacances, ils ont fait plus de choix dans leur manière de consommer. Face à des prix jugés parfois élevés, les Français sont toujours allés au restaurant cet été, mais ont parfois ou souvent consommé un peu moins ou autrement. »

L’hôtellerie de plein air (soit les campings) anticipe une légère hausse de fréquentation (+2% sur la saison), alors que l’hôtellerie classique affiche un taux d’occupation en recul de 2%. Malgré ce repli de fréquentation dans l’hôtellerie, les chiffres d’affaires ont légèrement progressé (+1,7% versus 2022).

Le locatif, lui, explose les compteurs (+11,8%).

Création d’un observatoire des prix sur les locations saisonnières

C’est notamment le cas en Corse, où les offres de locations saisonnières ont augmenté de 113% en 5 ans… Cet été, l’hôtellerie affiche un recul de 15% sur l’île de Beauté (-5% pour les traversées en ferries), pénalisée aussi par les prix élevés des transports… et la concurrence d’îles méditerranéennes.

Bercy compte justement surveiller de près les dérives tarifaires constatées cet été. Comme prévu, un observatoire des prix sur les locations des plateformes doit voir le jour avant la fin de l’année 2023. Objectif : repérer des prix trop élevés, et en informer si possible le consommateur. « Les pratiques commerciales trompeuses font l’objet de sanctions qui peuvent être lourdes, jusqu’à 300 000 euros d’amende et deux ans de prison », rappelle Olivia Grégoire.

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