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René-Marc Chikli (Seto) : « Pour l’été, les commandes ne sont pas au rendez-vous »

Nous avons fait le point sur la saison estivale et les conseils aux professionnels avec René-Marc Chikli, le président du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto).

L’Echo touristique : Les voyagistes vont-ils pouvoir sauver une partie de l’été ?

René-Marc Chikli : Il y a quelques semaines, il y a eu des prémices de reprise. Les informations étaient positives, les destinations s’ouvraient au fur et à mesure… Mais malheureusement, les prises de commandes ne sont pas au rendez-vous. Les incertitudes -conditions sanitaires, absence de trafic aérien, conditions d’entrée sur les territoires, …- sont beaucoup trop nombreuses et empêchent la concrétisation des réservations. Les taux ne sont pas satisfaisants en Espagne ou en Italie par exemple. Même en Grèce, la destination la plus vendue l’été dernier, et celle qui semblait avoir toutes ses chances pour cet été. Mais les autorités ont semé le trouble avec les conditions d’accès au territoire grec pour les visiteurs étrangers, et le soufflet est vite retombé. Tous ces éléments n’animent absolument pas le marché.

Les gens n’ont pas envie de passer une batterie de tests pour avoir le droit voyager.

L’été sera donc aussi noir que le début d’année 2020 ?

René-Marc Chikli : Aucun signe extérieur ne nous pousse à l’optimisme. Il y a un léger vent de reprise sur certaines destinations, comme les Antilles françaises, mais l’été sera vraiment très calme. Nous n’avons aucune raison de modifier à la hausse nos prévisions d’activité pour les tour-opérateurs, à savoir 5% de l’année dernière pour le mois de juillet, et 15% pour le mois d’août. Les gens n’ont pas envie de passer une batterie de tests pour avoir le droit voyager. Selon moi, nous allons observer ce que nous constatons à chaque crise majeure, peu importe sa nature : les Français vont se reporter sur l’hébergement non-marchand, en France, et partiront en vacances dans leurs familles ou chez des amis. Et ce malgré les tentatives de plusieurs tour-opérateurs de construire une offre française pour l’été. C’est un substitut qui est loin de combler le manque de clientèle des uns et des autres.

Quels conseils donneriez-vous aux tour-opérateurs ?

René-Marc Chikli : Ils doivent rester à l’affût de toutes les opportunités, tout en restant prudents. Il n’est intéressant d’ouvrir une destination qu’à condition que cela puisse rapporter de l’argent à l’entreprise. Rouvrir, ça veut dire prendre des engagements hôteliers, aériens, mobiliser des salariés, … Ce sont des arbitrages très difficiles à faire avec le manque de visibilité. Et il est plus facile de rouvrir que de fermer une destination. De toute façon, nous avons acté il y a longtemps que 2020 serait une année blanche. Ce n’est pas la peine d’y aller trop fort. La priorité reste de préserver les entreprises, et d’assurer leur survie. Il faut continuer de s’appuyer sur le dispositif de chômage partiel, qui devrait être prolongé, sans doute avec d’autres modalités. Le ministre de l’Economie et des Finances est toujours le même, donc il n’y a pas de raison qu’il mène une politique différente.

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