Mariage entre Lufthansa et ITA : l’Europe toujours pas d’accord
Selon Bruxelles, l’acquisition par Lufthansa d’une participation dans ITA Airways pourrait fausser la concurrence et faire grimper les prix.
On suit le dossier depuis maintenant plusieurs années. Lufthansa lorgne sur ITA Airways. La compagnie allemande souhaite acquérir une participation de 41% dans l’ancienne Alitalia. Et ce, pour un montant de 325 millions d’euros dans le cadre d’une augmentation de capital.
Mais la Commission européenne traîne des pieds. Chargée de veiller à la bonne application de la réglementation en matière de concurrence, Bruxelles estime que l’opération menace la concurrence sur les liaisons court-courriers entre l’Italie et les pays d’Europe centrale et long-courriers entre l’Italie et les États-Unis, le Canada et le Japon. Elle renforcerait également la position dominante d’ITA sur le principal aéroport de Milan.
ITA sera fixée d’ici fin juin
Attention, l’envoi d’une communication de griefs ne préjuge pas de l’issue de l’enquête, souligne Bruxelles, qui précise que Lufthansa et le ministère italien de l’Économie et des Finances ont désormais la possibilité de répondre à la communication, de consulter le dossier et de demander une audition. Les deux partenaires ont également la possibilité de proposer des solutions aux problèmes de concurrence identifiés par la Commission, d’ici le 26 avril. La Commission doit se prononcer d’ici le 6 juin, mais cette date pourrait être repoussée à fin juin, selon Turicchi Turicchi.
Lufthansa avait déjà proposé des mesures correctives lors de l’examen préliminaire de l’opération par l’Union européenne. Mais celles-ci ont été rejetées car elles ne permettaient pas d’apaiser les craintes des autorités de régulation.
Cette opération met de nouveau en lumière les tentatives de consolidation du secteur aérien, appelées de leurs vœux par les compagnies européennes la semaine dernière. IAG, propriétaire de British Airways et d’Iberia, cherche également à racheter la compagnie aérienne espagnole Air Europa, sur laquelle Bruxelles doit également donner son avis avant le 15 juillet.
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