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L’Europe partagée sur l’ouverture des stations de ski

A l’approche de l’ouverture de la saison hivernale, le flou demeure encore concernant l’ouverture des stations de ski européennes.

Partir en France, mais sans remontées mécaniques ? En Autriche, et sans skieurs allemands à ses côtés ? En Espagne ou en Italie ? L’organisation de vacances au ski pour ce début d’hiver peut se révéler un vrai casse-tête, pandémie et lutte contre la Covid-19 oblige. Alors que l’Allemagne réclame une interdiction générale du ski – ce que l’Union européenne n’entend pas imposer – les violons sont loin d’être accordés entre les différentes destinations qui dominent le marché.

De l’autre côté du Rhin, la décision est donc actée : il n’y aura pas de ski en fin d’année. L’ensemble des stations de ski allemandes seront fermées. Et les Allemands qui seraient tentés de traverser les frontières pour aller skier, notamment en Autriche, se verront imposer une quarantaine de 10 jours à leur retour. Une position encore plus forte que la France, qui autorisera l’ouverture des stations de skis… mais pas celle des remontées mécaniques. Une « aberration » selon les professionnels du secteur, et la perspective d’annulations « gigantesques » selon Alexandre Maulin, le président de Domaines skiables de France (DSF).

Autriche et Suisse font de la résistance

La position d’autres pays européens est tout aussi tranchée, mais dans le sens contraire. En effet, en Autriche, confinée jusqu’au 7 décembre, une fermeture pour Noël « serait catastrophique non seulement pour nous, mais pour le pays tout entier », selon le député conservateur Franz Hörl, directeur de l’Association des exploitants de remontées mécaniques. L’Autriche, dont l’activité touristique dépend largement de la saison hivernale, perdrait plus de deux milliards d’euros si les stations ne devaient pas ouvrir en fin d’année. Une facture que le gouvernement autrichien demandera à Bruxelles de régler, si une décision européenne venait empêcher la réouverture.

La Suisse, qui ne fait pas partie de l’Union européenne, entend également opérer normalement, ou presque, pendant les semaines qui viennent. Certains domaines ont d’ailleurs déjà ouvert leurs portes, et la Suisse entend combiner protocoles sanitaires et impératifs économiques pour trouver le juste équilibre et ouvrir l’ensemble de ses stations pendant les fêtes. La Suisse vient même de lancer une campagne de pub baptisée « Tous en piste ! » pour inciter les Suisses qui n’ont jamais skié à se lancer… et compenser l’absence de la clientèle étrangère.

Bruxelles ne tranchera pas

En Bulgarie, la station de Bansko, paradis européen du ski « low cost », prévoit également d’ouvrir pour Noël, alors même que le pays fait face à une flambée de l’épidémie et à la saturation de ses services hospitaliers. Dans les Pyrénées, la principauté d’Andorre va, elle aussi, opérer normalement ou presque. Stations, remontées, bars, restaurants et hôtels seront ouverts, et aucun test ou aucune quarantaine n’est exigée pour traverser la frontière andorrane. En Espagne, les stations devraient être ouvertes, même si « les conditions restent à définir entre le gouvernement central et les régions », selon le ministre de la Santé espagnol, Salvador Illa.

Enfin, en Italie, un autre poids lourd du ski européen, la situation est encore incertaine. Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a évoqué l’idée d’une coordination avec la France et l’Allemagne en vue d’un « protocole européen commun » sur la saison de ski. « Il n’est pas possible de permettre des vacances à la neige, nous ne pouvons pas nous le permettre », a-t-il affirmé. Les principales régions de ski (Piémont, Lombardie ou Haut-Adige) se trouvent actuellement en zone épidémique « rouge » où tous les déplacements en dehors de sa propre commune sont interdits, sauf raisons motivées.

Quoiqu’il en soit, la perspective d’un arbitrage par Bruxelles n’est pas à l’ordre du jour. La Commission européenne estime que la décision d’ouvrir les stations revient aux gouvernements. « La première chose à savoir est que la décision d’autoriser ou non le ski est une compétence nationale. Ce n’est pas une compétence européenne », a mis au point un porte-parole de la commission Stefan de Keersmaecker. Et « de toute évidence, a-t-il ajouté, il n’y a pas d’approche unique pour la levée graduelle, scientifique et efficace des mesures de confinement ».

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