L’édito de Dominique Gobert : quand la maire Hidalgo va, tout va
Parce que c’est le week-end, que la situation générale du monde est plutôt morose. Et parce que l’on n’a pas souvent l’occasion de rigoler, voici un petit moment de détente que je vous offre bien volontiers.
Ce sont des remerciements, sincères et dénués de toute flagornerie, que je tiens à adresse à la maire Hidalgo, édile de Paris et sublime représentante de la promotion du Tourisme français. Particulièrement, de cette terre lointaine mais néanmoins française que sont la Nouvelle-Calédonie et surtout la Polynésie.
Il est vrai que la Dame ne recule devant rien pour mettre en avant la destination polynésienne. Elle paye de sa personne en y allant « visiter officiellement les installations olympiques destinées à accueillir les épreuves de surf » en cours de réalisation dans ces îles.
Pour bien montrer non seulement son attachement à la promotion du tourisme dans cette région, mais également pour affirmer son esprit de famille, elle va aller passer quelques (longs) jours à Raiatea… tout en profitant d’un voyage officiel.
Bon, après tout, pourquoi pas, la dame soutenant que la partie « famille » de son voyage était payé sur ses propres deniers. Comme quoi, les futurs Jeux Olympiques ont bon dos. De même d’ailleurs que les finances de la Ville de Paris, dont les dettes sont abyssales.
Et puis, en Polynésie, le sable blanc, l’eau turquoise (comme on dit dans les excellentes brochures de voyagistes), c’est quand même plus propre que les rues sales de la bonne capitale de la Gaule. Je ne crois pas non plus que l’on y trouve beaucoup de rats énormes. Mais c’est une autre histoire.
Toujours est-il que, selon nos confrères du Parisien, la maire Hidalgo (et son équipe de Gentils Membres, 6 personnes) n’auraient jamais visité le site olympique de surf à Teahupoo à Tahiti, parce que et je cite les propos de la maire : « Des habitants et associations de Teahupoo s’inquiètent en effet des retombées environnementales de l’installation d’une tour des juges en aluminium sur le littoral ». Mais oui, tout s’explique : la maire, championne de l’écologie, ne veut pas choquer et aura émis quelques tonnes de carbone pour une visite invisible.
Je comprends mieux, maintenant, pourquoi Jean-François Rial (Voyageurs du Monde) a préféré quitter la présidence de l’Office de tourisme de Paris. Mais, joie, il sera remplacé par Pierre Rabadan, adjoint aux JO de la mairie de Paris. Accessoirement, cet homme de bien faisait partie de l’équipe tahitienne de Dame Hidalgo. On sait maintenant que le tourisme sera bien géré à Paris.
Fallait le dire, c’est pas compliqué.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, de la part de la Reine de Paris, laquelle se consacre de plus en plus à la tenue de ces JO 2024. Bien que, selon Clément Beaune, notre excellent ministre des Transports, elle semble bouder les réunions interministérielles concernant l’organisation de ces jeux.
Car, catastrophe, la maire Hidalgo estime, chez nos confrères de TMC Quotidien, que l’« on ne va pas être prêt sur les transports publics dans la capitale (…) parce qu’il n’y aura pas le nombre de trains et la fréquence nécessaires ».
Ce à quoi notre bon Beaune (désolé, je ne peux pas m’empêcher), ministre délégué aux Transports, répond sur X (Twitter) que la maire, au lieu de buzzer sur Quotidien, aurait mieux fait de « participer aux huit comités stratégiques sur les transports pour préparer Paris 2024 ».
Ça promet !
Sincèrement, Jean-François Rial, lui qui aime le « beau », a bien fait de quitter ce grand bazar.
bien écrit comme toujours. Parisienne depuis bientôt 60 ans, je fais le même constat que vous : dans la capitale, les piétons, touristes ou pas, doivent slalomer entre les poubelles (vides ou pas), les vélos mal garés, prendre garde aux diverses plaques de tôle posées au sol, vérifier si une horde de pigeons ou de goélands ne va pas leur foncer dessus et enfin, prendre garde à ne pas se retrouver nez à nez avec une famille de « surmulots »…Et je tais le danger, lorsque un piéton s’avise de traverser une rue : beaucoup de conducteurs d’engins, motorisés ou pas, vous foncent allégrement dessus même lorsque vous êtes sur un passage piéton ou à un feu rouge. Paris est devenu une ville dangereuse et désagréable…Elle n’est plus la plus belle ville du monde depuis trop longtemps.