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L’édito de Dominique Gobert : donnons du temps… au temps

Tout le monde est d’accord, sauf Donald Trompette : le réchauffement climatique est en cours et, si nous voulons laisser à nos enfants une planète heureuse, il faut agir. Mais pas n’importe comment…

Comme vous, j’ai découvert, dubitatif, les « recommandations » de ce brillant scientifique en climatologie qu’est Jean-Marc Jancovici. Il reconnaît que le transport aérien ne représente que 3% des émissions mondiales de CO², mais 8% de la consommation mondiale du pétrole. « L’avion est né avec le pétrole et va mourir avec lui ».

Jean-Marc Jancovici oublie de dire que le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre. Allons-nous pour autant supprimer tout ce qui touche au digital ?

Jancovici ne croit pas à la « limitation » du transport aérien par le prix. Pour lui, une seule solution, limiter à 3 ou 4 le nombre de vols par personne « pour toute une vie ».

Et hop, emballez, c’est pesé. Donc, si j’entends bien, plus d’avions ou quasi plus. Plus de voyages, plus d’industrie, plus rien.

Inutile de vous dire à quel point je reste sceptique sur cette affirmation. Pour une fois, je partage l’avis du camarade Rial,

Dominique Gobert, éditorialiste

lequel remarque à juste titre que Jancovici fait l’impasse sur, je le cite, « le numérique, le ciment, l’agriculture, les mobilités au sens large… personne ne peut aujourd’hui affirmer qu’il arrivera à ses objectifs dans les délais et à l’échelle ».

L’avion est aussi un vecteur de paix dans le monde. Un facteur d’échanges et de rapprochement de cultures, de civilisation, de découverte entre les peuples.

Mais trêve de digression. Le problème est beaucoup plus conséquent. Depuis des décennies, transporteurs et avionistes cherchent des solutions afin de limiter l’impact écologique de ce mode de transport et, reconnaissons-le objectivement, d’énormes progrès ont été accomplis. C’est loin d’être fini.

Là où je rejoins totalement Jean-François Rial c’est lorsqu’il dit, ce dont nous avons besoin, c’est d’acheter du temps, et donc de capter du carbone. Personne ne sait le faire dans l’océan, ni sur terre à grande échelle. « Reste donc les arbres. » 

C’est un fait indéniable. Seulement voilà, il faut du temps, beaucoup de temps. Un arbre, ça met quelques années, pour ne pas dire des dizaines avant de pouvoir être « efficace ». Certes, en attendant, car le temps ne s’achète pas, ne se compresse pas ou, tout simplement, ne s’arrête pas.

D’autant que la suppression, ou du moins la réduction drastique du transport aérien mettrait en danger l’existence même de millions de personnes, tant sur le plan social qu’économique.

Il existe des solutions, ne serait-ce que ce carburant de synthèse, encore très cher. Ou, bien sûr, balancer de la purée ou de la soupe sur des œuvres d’art…

Mais à mon sens, la meilleure solution serait une ambition « mondiale » de la planète afin que, tous, nous travaillions dans l’intérêt commun. La France ne peut, à elle seule, soulager toute la misère du monde. Il faut du temps.

En revanche, je ne suis pas sûr que Poutine ou l’oncle XI pensent la même chose.

1 commentaire
  1. CB dit

    Contrairement à ce que vous affirmez,
    Jancovici ne fait l’impasse sur rien : on l’interroge sur le transport aérien alors il répond sur ce point. Sur l’agriculture, le ciment, le numérique, il a aussi bcp à dire. C’est un des rares à avoir une vision transversale sur le sujet.

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