Un quota de 4 vols « dans toute notre vie », la proposition choc de Jean-Marc Jancovici
Jean-Marc Jancovici, ingénieur et président du think tank The Shift Project, était l’invité du Grand entretien de France Inter ce mercredi.
Quatre jours après la fin de la COP27 en Égypte, l’ingénieur Jean-Marc Jancovici était l’invité du Grand entretien de France Inter ce mercredi 24 novembre 2022. Interrogé sur le seuil d’1,5 degré de réchauffement, le président de The Shift Project estime que cet « objectif de rester sous les 1,5 degré est mort ».
La journaliste Léa Salamé l’a questionné sur sa vision de l’aérien à l’heure des dérèglements climatiques.
Riche ou pauvre, a-t-elle expliqué, vous auriez droit dans la vision de l’ingénieur à 3 ou 4 vols dans toute votre vie, dont deux dans votre jeunesse. Y compris les expatriés qui retournent régulièrement dans leur pays, et les voyageurs d’affaires.
Les personnes qui ont de la famille au Brésil ou au Maroc – « je suis désolé de le dire » « verront moins leur famille », ajoute Jean-Marc Jancovici.
Découverte d’une autre civilisation ? Un terme « un peu exagéré »
« Quand je dis 4 (vols), cela peut être 2, cela peut être 5. Je n’ai pas fait les calculs. L’idée, c’est de gérer par les quantités plutôt que par les prix. »
Et Léa Salamé d’ajouter : « Donc, philosophiquement, l’idée, c’est qu’on reste chez soi. On ne va pas découvrir d’autres civilisations. » Ce à quoi l’ingénieur rétorque : « Vous savez, les gens qui prennent l’avion pour se mettre dans un hôtel dans une autre ville, ou qui se mettent dans un voyage organisé ou dans un village de vacances, je pense que la découverte d’une autre civilisation, c’est un terme qui peut être un peu exagéré. »
« Aujourd’hui, l’avion, c’est 8% du pétrole mondial, souligne Jean-Marc Jancovici. Il est né, et il mourra avec le pétrole. (…) Il n’y a pas de solution technique à l’échelle. »
Un voyage à tous les deux ans, je dirais bon pourquoi pas. Essayons, mais dans une vie, ouf! De plus, il y a bien d’autres manières pour faire sa part écologiquement. Plusieurs personnes, par exemple, se passeront de l’achat d’une voiture. D’autres personnes se passeront d’avoir une piscine. D’autres limiteront leur consommation de viande rouge. En fait, le tourisme permet de développer non connaissances et d’être ouvert à d’autres cultures. Il y a combien de personnes qui gagnent également leur vie grâce au tourisme ?
C’est le traffic aérien qui doit se réguler de lui mêle mais la notion de quota individuel est juste maladroite pour le voyageur qui doit adopter un comportement vertueux libre et dénué de toute notion de limite dans sa soif de découverte. A charge des pros du tourisme de prendre conscience et de proposer des solutions qui soient dans le respect de l’environnement et des populations locales. Éduquer le voyageur par des produits ´respectueux’
Savez vous que la majorité de l’humanité n’a jamais pris l’avion ? 50% des vols sont effectués par 1% de la population mondiale.
Ce que vous appelez liberté, j’appelle simplement ça dépendance aux énergies fossiles, qui nous envoie dans le mur. Le contraire de la liberté quoi en fait. « Privilège d’une minorité de la population au détriment du reste » serait probablement un terme plus exact.
Oui super, ainsi qu’un quota de voyages dans l’espace, de kilos de viande à manger, de vêtements à acheter, de km à parcourir , de téraoctets à télécharger etc… Ce qui nous amènera fatalement à un quota de jours à vivre.
On devrait surtout instituer un quota de conneries à dire. Ça empêcherait à certains et certaines de polluer l’existence des jeunes générations et de nous en faire un peuple de névrosés.
On est passé d’une analyse pertinente des causes de la situation par le club de Rome dans les années 70, à trente ans d’élucubration sur la réduction de l’un de ses effets pour en arriver à la grande conclusion de la mise en place d’un quota de vols et de barbecues pour la survie de l’espèce humaine. Car personne par idéologie ne veut remettre directement en cause la croissance économique et démographique.
Plus de petrole, plus d’avion. Assez simple en fait.
Le très médiatique Jancovici a une idée de génie : limiter à 4 le nombre maximal autorisés de vols à bord d’un avion au cours d’une vie.
Cela appelle deux remarques :
1) La limitation à 4 vols s’appliquera à tout le monde, y compris les pilotes d’avion. Leur premier vol sera aussi leur dernier. Ce sera amusant.
2) M. Jancovici cherche une solution technique pour empêcher les gens de se déplacer. Or chacun sait qu’il coûte bien plus cher d’empêcher les autres de se déplacer que de se déplacer soi-même.
En effet, pour empêcher les autres de se déplacer, il faut construire des murs partout. C’est très cher, et plus cher que de franchir ces mêmes murs.
Qui peut croire 5 minutes que l’on pourra limiter à 4 vols dans une vie les citoyens de la planète ? Tout ceci est tout bonnement impossible ! Attention aux réactions en chaîne contre ces privations de liberté…
Vous etes très énervé contre Jancovici, et vous, vous proposez quoi pour stopper le réchauffement climatique ?
La lecon qu’il donne sera plus efficace que la question que vous posez. Si vous n’avez jamais pris l’avion, très bien, merci. Vous aurez droit à quelques vols, ne vous plaignez pas. Ce qu’il faut, c’est introduire la honte de prendre l’avion, un changement de culture.
Penser au reste de la planête c’est humain, non ? Pour ma part, j’ai pas mal pris l’avion dans le passé. J’essaie maintenant d’autres modes de transport. C’est moins amusant, mais il faut bien être cohérent avec ces nouvelles réalités. Les libertés d’émerttre du CO2 devront bien être fortement réduites.
Airbus et Boeing travaillent surement sur l’avion a hydrogène, mais il ne sera prêt qu’après 2030. Et l’hydrogène vert produit par des futurs parcs photovoltaïques, combinés à des parcs éoliens bien placés coutera cher, il faudra aussi produire les eoliennes elles même et panneaux PV avec des enèrgies renouvelables. Tout un programme. En attendant, il faut en effet se limiter à quelques (4?) Vols : il a bien raison. Trop de gens croient que réduire ses émissions de CO2 suffira. Alors qu’il faut les arrêter pour éviter que la couche de CO2 s ‘épaississe. Les compagnies aeriennes organiseront moins de vol, ce n’est pas un drame.
On verra bien qui aura raison à la fin.. moi j’adere complètement à sa façon de voir les choses… mais la plupart des gens se voilent la face, pensant que tout va se poursuivre comme avant… pauvre de vous… mieux vaut être prévenu et convient du problème… la chute sera plus douce pour les personnes avertis et réalistes…
Tout-à-fait. Mais on peut aussi mettre en jeu le biais cognitif d’une société de boomers pour qui la croissance individuelle du revenu était une évidence, permettant l’essor progressif des droits et une confiance dans l’avenir individuel et familial. Basé sur l’économie comme gestion de la rareté. En citant Adam Smith, « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’il apporte à la recherche de leur propre intérêt ». Ce que Jancovici avance, c’est un changement de paradigme sur le lien intérêt individuel / intérêt général. Un lien que l’économie sociale de marché, avec une redistribution pilotée par l’Etat, ne permet pas. Alors que le souci de l’épuisement des ressources ou bien du changement climatiques sont établis depuis longtemps. Et que la solution est finalement assez simple: la société terrienne dispose de tous les outils techniques pour vivre correctement, longtemps, heureusement.
On parle beaucoup de guerre, d’armée, de service militaire depuis quelques années. Le paradigme de la guerre est justement différent du paradigme économique. Comment faire coïncider un intérêt général fondamental (la défense physique et par la violence de ses intérêts vitaux) avec la négation de l’intérêt individuel vital (mourir pour sa patrie)? La réponse a été sociétale, avec par exemple à l’époque contemporaine la conscription mâles des citoyens de 20 ans dans des organisations militaires nationales et la valorisation du sacrifice. Il s’agit d’être cohérent ensuite dans un cadre donné, d’être proportionné dans cet emploi et d’être légitime.
Le monde a en face de soi un enjeu vital, difficile à nier. Les solutions d’ingénieur sont assez simples. 4 vols par vie, fois quelques milliards d’individus. Il reste à le faire accepter socialement. Ce n’est plus le boulot de l’ingénieur. Le fait d’être riche ou d’être soldat est (plus ou moins) débattu largement dans la société actuelle. Les conséquences en sont intégrées. Mais le paradigme changera.
Je salue d’emblée les mariés qui accepteront de faire leur voyage de noces à Melun parce que l’un des deux a déjà épuisé son quota de voyages en avion. Mais pas l’autre.
Certaines réactions ressemblent à celles d’enfants trop gâtés à qui ont dit non pour la première fois. La physique n’est pas juste et ça fait 40 ans qu’on sait ce qui va advenir. On est à une époque où on a plus le temps de prendre en compte les petites fragilités et défauts d’éducation de chacun.
Enfin, un expert reconnu, qui a le courage de dire la réalité qui nous attend tous sur un grand média.
Il est vraiment temps d’arrêter de faire les autruches, et de croire que notre confort actuel sera préservé, car il ne le sera pas.
Les expatriés devront choisir définitivement un pays de vie (comme autrefois), les voyages d’affaires seront remplacés par des réunions virtuelles rendues possibles grâce aux nouvelles technologies, et les échanges culturels seront appauvris … c’est sûr, mais de toutes façons lorsque les avions n’auront plus de kérosène pour voler, au final nous n’aurons plus le choix, et aucun atermoiement n’y changera rien !
Cela fait des décennies que l’on sait que notre vie va être bouleversée à cause de notre inconstance et de notre futilité, alors ne faisons pas les surpris …
Il y a deux aspects : les déplacements de retour post immigration. On retournera au stade 1900-1950 : une immigration sans retour.
L’autre aspect est le tourisme. Il n’y a aucun autre intérêt qu’économique au tourisme, l’intérêt humain du tourisme tel qu’il est pratiqué est plus que limité. Si l’intérêt du tourisme est le partage ou l’aération des esprits des masses laborieuses, nul besoin d’aller aussi loin qu’un vélo peut vous porter… Mais ça pour le comprendre, il faut juste se sortir les neurones de la télé et autres médias dont le rôle est de vous indiquer le mode de vie qui vous rendra heureux sans que vous ayez à y penser.
Bah, cette régulation se fera quoiqu’il arrive. Elle se fera soit par le fric, soit par le partage. Janco propose le partage. Mais il est évident qu’on préférera la régularisation par le prix.
En fait, c’est juste qu’on habite pas un petit village, mais une planète entière. Bah, ça se fera, plus ou moins douloureusement par non-préparation, mais ça se fera.
Limitons les vols ( souvent a vide) des compagnies aériennes…. Taxons le kérosène des avions privés.
Commençons par ne plus envoyer nos véhicules polluant et nos déchets dans les pays pauvres,…
Et donc avec cette proposition, les avions partiront moitié vide? Ou alors devront nous tous prendre nos vacances en même temps ? Combien de temps tiendront les compagnies aériennes avant de faire faillite? Est ce juste humainement et démocratique d’empêcher les familles de se rejoindre ? Bref encore une proposition qui n a pas été réfléchie… continuons à proposer de telles mesures et rien ne changera
Ce qui est amusant c’est qu’il sait tout mieux que tout le monde. Airbus, Boeing et les autres proposent des solutions, mais lui sait que cela marche pas. C’est dommage parce que au début c’était intéressant son approche.
C’est dur pour les personnes concernées. C’est d’autant plus dur qu’il n’y aura pas assez de clients pour rentabiliser les coûts de l’exploitation des avions avec ces règles. Donc l’avion sera stoppé rapidement pour les tourismes. Bien sûr il n’en est pas question. JMJ que j’adore est comme un responsable fonctionnaire qui voit le budget suivant selon le CA du budget précédent sur 12 mois, sa compréhension est pareille, car se basant sur l’existant scientifique et technologique du jour, il omet la résilience des entrepreneurs… Oui les résultats sont longs. La faute à une gestion sur 12 mois. Un glacier émissaire va bientôt ravager les villes côtières du monde. Oui cela fera des milliards de morts. l’Inde, la côte est des usa, les Européens, les iles, les asiatiques, un sacré ménage. Cela fera tellement peur, que la résilience sera renforcée. C’est triste. On n’y peut plus rien. Car on n’a pas su créer selon les temps de gestion scientifique, technologique, de formation, etc, des gestions plus longues. Pourtant BPI France en est un exemple sauf qu’elle aurait dû fonctionner 20 ans plus tôt au moins. Il s’agit d’une épreuve pour l’espèce superdominante du moment. Si elle réussit elle deviendra stellaire, sinon elle disparaitrera. Elle ne sera pas remplacé de sitôt car il faut du pétrole pour tenter d’être stellaire. L’hydrogène l’énergie quantique l’antimatière etc ne sont pas exploitables sans énergie primaire. Notre échec sera celui de notre étoile. Elle aura brûlée pour rien.
On peut discuter sur le nombre, sur le type de vols, courts ou moyens ou longs courriers, mais sur le principe, j’approuve. En reorientant en paralleleles jobs du tourisme et des moyens de transport.
Léa Salamé n’a toujours pas compris. Elle interpelle Janco comme un enfant qui va bouder parce qu’on lui pique son jouet, et comme si c’était lui le coupable. Il venait pourtant d’expliquer par A + B que l’époque de l’énergie à bas prix et « illimitée », c’est terminé.
C’est pourtant simple !
Depuis 100 ans notre civilisation se saoule d’énergie pas chère, abondante, facile à transporter.
Et c’est FI-NI !
Des personnes comme elle (aisées et globe trotteuses) se sont fait très très très plaisir.
Les générations suivantes seront restreintes en énergie, donc en voyages, en confort, en facilités etc … et elles auront à plein les conséquences de la pollution et du réchauffement conséquences des 100 ans passés.
Merci qui ?
Et Léa Salamé (qui commence l’interview en disant, je cite : « on est moins con »), voudrait pourtant continuer ?
Ce donneur de leçons, combien de fois a-t-il pris l’avion dans sa vie ?
Je suis très énervé…J’ai d’abord cru à une erreur (ce qui arrive parfois) en pensant « 4 vols par semaine ». Mais non, un quota de 4 vols dans notre vie nous dit un sexagénaire qui a déjà passé statistiquement 78% de sa vie sans aucune contrainte de voyage, qui est favorable à une limitation démographique (Ca me rappelle un passé pas si lointain, mais la c’est avec les seniors) et qui considère que les gens voyagent comme des débiles sans chercher à s’enrichir et apprendre des peuples et cultures . Quand je regarde sa fiche Vikipedia, je découvre un homme qui a gagné sa vie a parler d’emprunte carbone à travers sa société de conseil, qui considère la démocratie comme inefficace et le modèle chinois comme un bon compromis. Je découvre aussi qu’il aurait été sollicité pour entrer dans le gouvernement Borne. Ouf, il a refusé. Quelle chance avons nous eu, un peu de plus on allait passer les prochaines vacances chez mamie dans la creuse (N’y voyez rien de personnel). Chez ce monsieur, la provocation et le cynisme n’ont pas de frontières.
QJean Marc Jancovici réfléchit en ingénieur à partir des faits puis propose un principe qui s’appuie sur une notion d’egali, le rationnement et plus juste que la sélection par l’argent. Maintenant la société doit y réfléchir
Concernant la dépendance de l’avion au kérosène, JM jancovici a raison (j’ai travaillé toute ma vie dans la recherche aéronautique ; les motorisations électriques ou à l’hydrogène ne permettront pas les transports de masse d’aujourd’hui, notamment pour des raisons énergétiques). Seuls quelques riches pourront continuer à »voler » sans compter, si on les y autorise !!