L’édito de Dominique Gobert : la violence n’est jamais une solution

Pas question ici d’émettre un quelconque avis sur ce qui s’est passé à Nanterre la semaine dernière. Je n’en sais rien. Seule certitude, la violence n’est jamais une solution et rien ne peut justifier la mort d’un gamin.

En revanche, nous qui œuvrons dans ce secteur, généralement dédié à la paix, à la découverte, à l’échange, quelle catastrophe, quelle déception. D’autant que l’image du pays, alors que la saison débute, que nos visiteurs étrangers revenaient petit à petit en France, est à nouveau abîmée.

Dans une longue interview accordée à nos confrères du Point, Jean-François Rial, le président de l’Office de tourisme de Paris, s’inquiète et regrette ces mouvements et surtout, avec une certaine délicatesse, reconnaît que ces émeutes « font fuir » les touristes étrangers.

Rial ne se prononce pas non plus sur les causes de ces manifestations. Il a raison, ce n’est pas son rôle.

En revanche, ce sont des milliers d’annulations qu’enregistrent les différentes entreprises de tourisme à Paris, alors que la saison s’annonçait plutôt bonne, après des années de déprime touristique. D’ailleurs, ces mêmes touristes, dont beaucoup d’Américains, faisant fi de la malpropreté de la ville-lumière, avaient bien décidé de « revenir ». Selon l’OT de Paris, les réservations étaient largement en hausse.

Dommage, car il semble que les visiteurs avaient déjà oublié les durs mouvements d’il y a à peine trois mois, les manifestations intenses de ceux qui protestaient contre la réforme des retraites.

Au passage, je remarque que toutes ces poubelles brûlées, ces voitures incendiées, n’auront rien changé à la face du monde : la réforme des retraites est actée et, si je puis dire, circulez, y’a plus rien à voir !

Le problème, maintenant, reste entier et le monde nous regarde. Pas toujours avec objectivité d’ailleurs…

Les autorités américaines ont d’ailleurs émis des incitations à la prudence envers les ressortissants américains désireux de se rendre en France.

Rial, pourtant assez positif de nature, me paraît bien inquiet, je le cite : « On aurait pu espérer que les gens oublient très vite, les gens voient des images puis ils oublient. Au moment de l’histoire des poubelles brûlées en avril, il y avait eu une vague d’annulations et un arrêt des inscriptions pour des voyages à venir en France. Mais au bout d’un mois, l’émotion s’était estompée et les réservations avaient repris. Là notre gros problème, c’est la répétition. Concrètement, on avait une croissance de 25% de la clientèle américaine à Paris depuis le début de l’année, qui compensait l’absence des Chinois et des Russes et on faisait notamment un carton plein sur le haut de gamme, avec beaucoup de retombées économiques. Là, dans les palaces, on a maintenant des annulations. »

Bien évidemment, ce constat est valable pour l’ensemble du pays !

Encore une fois, le tourisme est affecté. Encore une fois, il va falloir tout recommencer.

Et je n’ose pas envisager ce qui pourrait se passer pour les Jeux Olympiques…