L’édito de Dominique Gobert : sauver la planète : oui, mais…
Nous aurons des vacances cet été… ou pas ! Toute la presse en parle et ce n’est pas la peine que je m’y mette aussi. Edito un peu spécial pour ce week-end, juste pour faire répondre à Alain Capestan, que j’aime beaucoup, qui a raison mais qui rêve… grave !
Exceptionnellement, nous ne referons pas la semaine ce week-end, ce qui est bien dommage mais je n’ai pas beaucoup de place.
Jean-François Rial a exprimé dans nos colonnes, récemment, sa vision du monde de demain, ses objectifs et un avis que je qualifierais de « doux rêve », à la limite de l’iconoclastie. Mais parfaitement recevable et plein de bonheur. Comme me le disait récemment Jacques Maillot, « tous les engagements sont respectables ».
Réaliste, la vision de Rial ? Pas sûr.
Alain Capestan, son complice, ami, associé, brillant et discret comme il se doit pour un homme de convictions, reste cependant plus mesuré. Tandis que le premier dit qu’il « faut réinventer le tourisme pour sauver la planète », le second s’exclame « il faut réinventer le fonctionnement de la planète pour sauver le tourisme ».
Non, cher Alain, le média pour lequel je travaille me permet justement d’avoir un vrai dialogue avec toi, et, sois rassuré, tu ne « prendras pas cher » !

Bien au contraire, seulement, tu démarres, comme ton acolyte JF Rail, très mal. Et j’explique, parce que, l’un et l’autre, vous oubliez un point essentiel de votre discours : la nature humaine, l’évolution extraordinaire qu’a connue, depuis des millénaires, l’être humain, comme se plaisaient à nommer ainsi les Indiens des plaines américaines…
Eux avaient déjà ressenti, à l’arrivée des premiers colons, que, je cite tes propos, « notre planète est un monde fini et fragile ».
Je n’ai pas la place ici de reprendre point par point ton brillant discours, pour lequel je suis globalement d’accord, pour ne pas dire enthousiaste. Et, contrairement à ce que tu écris, je pense que le tourisme ne « porte pas la responsabilité d’un comportement coupable de l’humanité ». Bien au contraire, le tourisme aura été utile, je persiste et je signe, pour établir un véritable lien d’humanité sur cette planète.
C’est d’ailleurs ce qui me gêne dans vos discours, à toi et à Jean-François. Humanistes, attachés au bonheur de l’humanité, vous confondez, mais c’est bien normal, économie, mondialisation et écologie, au sens propre et vertueux du terme.
Mais pour « réinventer le fonctionnement de la planète », cher Alain, il aurait fallu remonter des siècles, que dis-je, des millénaires en arrière.
Nos enfants, petits-enfants, paieront nos erreurs. Fallait-il, dans ce cas, laisser les inventeurs découvrir l’électricité, le pétrole, la voiture, le train, exploiter le charbon, puis le nucléaire, passer de l’ère glaciaire à la montée des eaux et que sais-je encore ?
Et, comme mon temps d’écriture est hélas réduit, croyez-vous vraiment qu’une fiscalité « durable », pour employer des termes totalement débiles, sera la solution ?
Utopique, économiquement irréalisable et politiquement impossible. N’oublions jamais que le CAC 40, le Dow Jones, et autres tiennent le monde ! Ne l’oublions jamais.
Parce que, vous qui pensez « sauver la planète », vous croyez qu’une Trompette débile ou un Bolsomachin qui détruit ses propres forêts, massacre ses autochtones, participera à cette incroyable croisade qui vaudrait largement celle de ce pauvre Bouillon de Godefroy (ou l’inverse) ? Et le Ping (Pong Xi Ji) chinoa, vous croyez qu’il s’en préoccupe de la planète ?
En revanche, rassurez-vous, les démunis que vous voulez responsabiliser resteront toujours aussi démunis… Ils ne voyageront plus. Et du coup, fini le surtourisme.
Laquelle, si j’en juge par ces derniers mois, semble tout à fait capable de faire son ménage elle-même.
Là, j’ai vraiment plus de place et c’est bien dommage !
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Oui, et il faut ajouter les banques, dont la richesse et les avoirs reposent sur l’économie carbonée ! Comment pourraient-elles accepter une cure de maigreur drastique ?
Nous autres les démunis ne pourront jamais contribuer, par nos comportements vertueux et « responsables », qu’à 30% des réductions de CO2 nécessaires.
VU JUSTE il faut voir les hommes qui font le monde économique en face, on ne rétropédale pas dans le temps les discours de JF RIAL et son acolyte sont faits pour défendre leur job et attirer les clients qui resteront vers leur centre de profit comme les autres
Ouaou, tu sombres Gobert… et le Ping Pong final ! Majesteux !