EDITO. Et si les agences de voyages et les travel planners enterraient la hache de guerre ?
Depuis de nombreux mois, la guerre est déclarée entre les agences de voyages et certains Travel Planners, accusés d’exercer une forme de concurrence déloyale.
Travel planners et autres créateurs de contenus enlèvent-ils le pain de la bouche des agences de voyages ? Prennent-ils des clients aux professionnels aguerris, alors même qu’ils ne disposent pas d’immatriculation ni de garantie financière ?
Aujourd’hui, ce sentiment domine. Pourtant, ces « deux mondes » peuvent travailler ensemble. En témoigne la collaboration conclue, sur deux départs en groupe, par la conseillère Myriam Tord (Helpdesk) avec une Instagrammeuse (Le petit monde de Caroline, 13 000 followers). Myriam apporte justement ses garanties d’agent de voyages pour sécuriser les voyageurs.
Mais il est vrai que ce contrat de confiance fait plutôt figure d’exception.
Aujourd’hui, les travel planners, à travers leur blog et/ou leurs réseaux sociaux, séduisent les jeunes générations. Ils aident les consommateurs dans l’organisation d’un voyage sur-mesure, puis le voyageur réserve en général les prestations sélectionnées. Encore une fois, ces « conseilleurs » n’offrent pas les nombreuses garanties apportées par les agences de voyages. Un réceptif en Asie qui fait faillite, et le voyageur se retrouve dans la panade, sans recours. Le client en a-t-il vraiment conscience ? Pas sûr.
A long terme, une hybridation des deux profils – agent de voyages et travel planner – n’est pas totalement exclue
Les agences de voyages, dont la responsabilité conjointe avec le voyagiste est forte, vont au contraire assister et prendre en charge le client. C’est une sécurité et une tranquillité d’esprit incommensurable. Le client en a-t-il vraiment conscience ? Pas sûr du tout non plus.
Mais plutôt que de pester sur les travel planners, la profession doit justement s’en inspirer, en partie. Et améliorer ainsi sa communication sur les réseaux sociaux. Pour faire rêver le client, bien entendu, mais aussi rappeler à quel point elle prend soin de ses clients, en toutes circonstances. A long terme, une hybridation des deux profils – agent de voyages et travel planner – n’est pas totalement exclue.
Quant aux patrons d’agences, ils doivent soutenir les éductours, pour que leurs salariés aient au moins autant d’expérience « terrain » que les travel planners… Ces voyages de familiarisation ne sont pas des vacances gratuites, mais des formations souvent au pas de course permettant ensuite de mieux convertir des prospects en clients. Le récit d’une destination fait mouche auprès des consommateurs.
Enfin, pour les travel planners, il faut sans doute poser un cadre précis. Lors de l’événement « Confluence du tourisme » de Yannick Faucon, les Entreprises du Voyage (EdV) Centre-Est évoqueront justement le sujet du statut des travel planners… Valérie Boned, présidente des EdV, participe à cet événement réunissant des agences et des partenaires. Affaire à suivre, donc, courant mars.
Linda Lainé, rédactrice en chef
@Linda_Laine