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ÉDITO. Les aéroports en état de surchauffe

Il n’y a pas que le planète Terre en état de surchauffe ! CDG et les autres grands aéroports saturent.

Jeudi 5 mai, mon vol décolle à 13h15. La compagnie aérienne demande de se « présenter » à 11h pour ce long-courrier. Avec mon unique bagage en cabine, je passe à travers de longues files d’attente, pour arriver à la porte d’embarquement 15 minutes avant le décollage. Un peu juste quand même !

Nous sommes pourtant au printemps, bien avant le rush estival. Autant dire que, sur le papier, une « convocation » 30 minutes plus tôt, pour être sûre de ne pas rater l’avion, n’aurait pas choqué.

Avis aux voyageurs et aux pros du secteur, la situation risque d’empirer cet été. C’est tout le paradoxe de la situation actuelle : la reprise est là, et les aéroports n’ont pas réussi à l’anticiper… D’ailleurs, ils ne s’en cachent même plus.

« Il ne faut pas se faire d’illusions, on sera en sous-effectifs pour passer l’été. Clairement, il y aura des attentes supplémentaires aux contrôles et ailleurs », a prévenu Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français.

Fin avril, le PDG du groupe ADP Augustin de Romanet reconnaissait sur BFM Business « d’énormes » difficultés de recrutement, avec 4 000 postes à pourvoir. « Ce qui nous préoccupe, c’est la bonne expérience du passager », a-t-il déclaré. Du bon langage de communicant. « La bonne expérience client », il faudrait qu’elle sorte un peu plus souvent des présentations PowerPoint, et qu’elle s’installe enfin dans la vraie vie.

Si par miracle bon nombre d’emplois sont bientôt comblés à CDG comme à Orly, le manque de temps de formation et de personnel risque de plomber l’ambiance aux contrôles.

Marc Rochet, le patron d’Air Caraïbes et de French bee, dit sobrement que « nous allons avoir un été très difficile sur le plan opérationnel. Dans les aéroports, les ateliers de maintenance, les compagnies, quelque chose a changé dans les comportements sociaux et humains. »

Cette situation, c’est aussi le résultat d’un problème plus général : le manque d’attractivité des emplois concernés, après deux années de crise, de chômage partiel, de baisse de salaires. D’ailleurs les aéroports parisiens ne sont pas des cas isolés. À Amsterdam-Schiphol, le week-end du 1er mai a été marqué par d’interminables files d’attente et l’annulation d’environ 70 vols par la compagnie néerlandaise KLM. Des entreprises comme Thalys doivent apprécier ce genre de publicité bien involontaire et gratuite pour le train.

La critique est aisée, l’art difficile. Mais mieux vaut prévenir que guérir, pour reprendre un autre adage. Alors cet été, par sécurité, pour un vol long-courrier, mieux vaut arriver à l’aéroport trois heures en avance avec un bon bouquin… Histoire d’éviter un Remake de « Chéri, j’ai encore raté l’avion ».

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