ÉDITO. Une reprise des voyages encore fragile

C’est un signal fort de ce mardi 1^er février. Malgré l’omniprésence du Covid-19, le Danemark devient mardi le premier pays de l’Union européenne à lever toutes ses restrictions. Les boîtes de nuit rouvrent, les jauges disparaissent. De très rares restrictions restent en vigueur à l’entrée dans le pays, seulement pour les voyageurs non vaccinés. Tout un symbole.

Pendant ce temps, le Maroc s’apprête enfin à rouvrir ses frontières, le 7 février. Les stations de ski font le plein, par des journées quasi (trop) printanières. L’horizon s’éclaircit sur bien des fronts, même dans le ciel. EasyJet entame même un programme de formation et de recrutement de 1000 pilotes. En France, le discours « libérateur » de Jean Castex a réveillé la belle endormie du voyage, anesthésiée par le combo Delta-Omicron.

Depuis, on a presque envie de se réjouir des mauvaises nouvelles qui tombent. L’industrie renoue ainsi avec ses vieux démons, comme l’attente dans les aéroports (raillé par Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, sur Twitter). Le tourisme redécolle, et des territoires reprennent leurs vieux combats. Colmar s’active pour freiner les locations type Airbnb. Les Calanques instaurent un permis de visiter.

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé recommande de « lever ou d’assouplir les interdictions de circulation internationale, car elles n’apportent aucune valeur ajoutée et continuent de contribuer au stress économique et social des États parties ». L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) n’aurait pas dit mieux. Pour une simple et bonne raison : le voyage contribue à la santé mentale des voyageurs et économique des pays.

Il reste des irritants et des grains de sable dans la mécanique du voyage, comme la peur de rester bloquer à destination.

Le monde d’avant de retour ? Pas vraiment. Si l’année 2022 démarre avec plusieurs bonnes nouvelles, il ne faut pas s’enflammer non plus. Il reste des irritants et des grains de sable dans la mécanique du voyage, comme la peur de rester bloquer à destination, d’un nouveau variant, de nouvelles restrictions sans préavis. Et des tests à tout bout de champ, qui exaspèrent les pros du secteur… Sans parler des problème de recrutement dans cette phase de fragile reprise. 

Pour les vacances de printemps, le retard des réservations atteint 57% par rapport à 2020, notent les Entreprises du Voyage (EdV). Les professionnels du voyage constatent néanmoins une embellie depuis seulement 15 jours . La reprise est plus marquée chez les agences de voyages en ligne (que nous avons interrogées à netManagers), qui semblent plus vite profiter de la reprise. Une raison supplémentaire pour encourager toute la stratosphère du voyage à se positionner sur Internet.

Yannick Faucon, président des EdV Centre Est, s’étonne de voir des agences traditionnelles toujours dépourvues de site web… Nous aussi, surtout en 2022 ! Car la digitalisation est un marronnier depuis plus de 30 ans. Et si les clients ne poussent pas les portes des agences, c’est bien aux agences d’aller les chercher là où ils sont à longueur de journée, sur Internet. Le monde d’après, c’est aussi des prises de risques sur les réseaux sociaux, pour renouveler sa clientèle.

Les EdV préparent une campagne sur les réseaux sociaux pour le printemps, et elles ont bien raison. Ce sera l’occasion de rappeler l’expertise des agences, leur capacité d’accompagnement même en temps de galère. Et de rajeunir leur image.