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ÉDITO. Airbnb à Paris : pourquoi pas des quotas ?

Nous jetons clairement un pavé dans la mare, qui nous semble salutaire pour installer un tourisme durable dans nos villes et campagnes.

La location saisonnière type Airbnb n’est pas le loup qui débarque dans la bergerie. N’en déplaise à ses détracteurs, le groupe californien et ses cousins français comme Abritel ont créé un modèle nouveau qui présente des vertus. Je me souviens d’un voyage familial à Cuba, en 2019. Nous avions pu dormir chez un ancien musicien, un agriculteur, un pêcheur, et largement échanger avec eux. Sans parler de ce professeur d’histoire qui nous a raconté le passé de l’île au volant de sa Lada, au milieu des « mogotes » du sud. Pensée émue pour ce peuple qui souffre, aujourd’hui, d’une chute drastique des recettes touristiques.

La location saisonnière, au plus près des habitants, n’est ni une chimère ni un pur concept marketing. Mais cette image d’Epinal prend l’eau… Les logements type Airbnb amènent aussi à des dérives. Leur prolifération, parfois sous l’impulsion de groupes immobiliers, a entraîné avant la pandémie une inflation des loyers et une pénurie de logements pour les Franciliens. Sans parler des nuisances de voisinage. Il est effectivement nécessaire de mettre des balises. Nul quartier ne peut vivre en harmonie avec ses habitants s’il y a trop de locations touristiques, d’hôtels, de restaurants ou de boutiques de souvenirs. Sinon, il perd son âme.

Alors sur ce sujet, un système de quotas, que nous avons abordé avec Jean-François Rial, le président de l’Office de tourisme et des congrès de Paris, n’est pas un gros mot. En tout cas dans les arrondissements où le nombre d’annonces dépasse l’entendement.

En tant que citoyen, nous avons tous un seuil de tolérance. Les excès ne sont pas souhaitables, surtout si l’on veut éviter une hostilité croissante de la population locale. Avec la crise, la pression est pour l’instant retombée. Des propriétaires, en mal de touristes, se tournent vers la location longue durée. Mais le Covid-19 ne doit pas faire oublier les rejets des touristes à Barcelone, Amsterdam ou Venise. Autant profiter de cette période pour repartir sur des bases plus solides. Car Paris va retrouver ses touristes et ses problèmes de surtourisme qu’elle n’assume pas souvent.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, semble d’ailleurs bien décidée à revenir au front, avec une « consultation citoyenne » qui pourrait démarrer au printemps. « Il faut absolument qu’on réduise le nombre de locations » Airbnb, déclarait-elle en janvier 2020. Le débat n’est toutefois pas sur la quantité absolue, mais sur le nombre acceptable par 1000 habitants. Frédéric Hocquard, l’adjoint à la Maire de Paris, chargé du tourisme et de la vie nocturne, plaide à juste titre pour « une meilleure répartition territoriale » des meublés touristiques. Facile à dire, mais plus difficile à mettre en musique, surtout quand Frédéric Hocquard explique qu’il faut par conséquent développer une offre hôtelière capable de « contrer Airbnb ». Il ne faudrait pas déplacer le problème…

Quant à passer la durée maximale de location pour une résidence principale de 120 à 30 jours par an, comme le souhaite Anne Hidalgo, c’est une coupe franche, pour ne pas dire à la serpe. Réguler, oui, mais sans excès non plus. Des revenus complémentaires sont en jeu pour certains habitants de la capitale.

1 commentaire
  1. Adrien dit

    Des quotas ? On se croirait revenu au temps du communisme municipal. La mairie de Paris ferait mieux de respecter la loi : chaque résidence principale a le droit de louer jusqu’à 120 jours. Le conseil constitutionnel ne laisserait jamais passer une loi qui dirait : « toi, oui, toi non parce que ton voisin le fait déjà alors tu comprends, à cause du quota… ». Hidalgo et Brossat nourrissent une obsession pour AIRBNB, il faudrait peut-être consulter un psy à ce stade… Déjà les résidences secondaires en sont privés (contrairement à l’Italie, par exemple). Il suffit de faire appliquer la loi qui est équilibrée et qui impose déjà beaucoup de contraintes : déclaration fiscale automatique, taxe de séjour maximale (qu’Hidalgo a fait grimper autant qu’elle a pu), obligation d’inscription sur fichier, interdiction des résidences secondaires, durée maximale de 120 jours. Ca suffit, non ?

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