Le Maroc tient le choc
Même s'il ne pèche pas par excès d'optimisme pour la saison d'été, le royaume a plutôt bien résisté cet hiver avec des ventes qui sont restées dans le Top 3 pour les TO du Ceto.
Le Maroc fait figure de rescapé du Printemps arabe. Même les attentats de Marrakech il y a presque un an, qui auraient pu charger la barque, ont finalement eu moins de conséquences qu'escompté. Le royaume a ainsi terminé une année 2011, certes sans éclat, mais épargnée comparé à la Tunisie et à l'Égypte touchées de plein fouet par la désertion touristique. 9,34 millions de touristes internationaux ont été accueillis soit une augmentation de 1 % par rapport à 2010. Avec 1,77 million de Français, le marché hexagonal n'a chuté que de 3 %. La saison d'hiver 2011-2012 a marqué le pas avec un recul des touristes français, à fin février, de 9 % mais « la saison d'été s'annonce plutôt positive avec des réservations qui reprennent activement », note l'office du tourisme à Paris. Les voyagistes confirment cette tendance. Selon l'Association de tour-opérateurs/Ceto, le Royaume chérifien est resté cet hiver en deçà de ses performances passées (34,6 % de pax en moins rien que pour le mois de février) mais toujours dans le Top 3 des ventes de l'hiver avec, alternativement, les Antilles françaises, Maurice et la République Dominicaine. « En cumulé depuis le mois de novembre, les ventes Maroc étaient en retard de 18 % fin février », note-t-on chez Fram. Mais elles s'affichent en positif sur les 4 dernières semaines, à plus de 10 %. Même évolution chez Donatello et Mille Lieux, l'un et l'autre spécialistes, disent avoir retrouvé ces deux derniers mois le niveau des ventes d'il y a deux ans. « On est loin des années records 2007-2008, mais c'est très acceptable », se félicite Nadir Ben Kiran, directeur général de Mille Lieux.
LE MAROC « GARANTIT LE RESPECT DES LIBERTÉS INDIVIDUELLES »
La récente polémique suscitée par les déclarations du ministre de la Justice marocain accusant des gens du monde entier de venir « pour passer beaucoup de temps à commettre des péchés et s'éloigner de Dieu » peut-elle alors inverser la tendance, surtout à Marrakech, directement visée, et où la surcapacité hôtelière devient problématique ? « Les clients avertis savent à quoi s'en tenir », tempère Alain Le Scouezec, directeur commercial de Donatello. « Les autres sont déjà très attentistes depuis un an ». « Nous n'avons de toutes les façons pas de visibilité au-delà du mois de mai », ajoute Nadir Ben Kiran. « C'est un marché de toute dernière minute ». Les autorités marocaines, par la voix du ministre du Tourisme, ont en tout cas réagi rapidement rappelant que « le secteur constitue une priorité », que le Maroc « garantit le respect des libertés individuelles » et que les touristes « sont soumis aux lois officiellement en vigueur, à l'instar de tous les pays du monde » « Les propos du ministre de la Justice étaient déplacés et sont condamnables », réagit Nadir Ben Kiran. « Je ne pense pas qu'il y ait au Maroc une recrudescence de pratiques déplacées, pas plus qu'ailleurs. Mais à nous aussi professionnels d'être vigilants, de bien choisir nos prestataires. Il nous est arrivé de ne pas reconduire un contrat avec un riad après un changement de propriétaire ».
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