La Réunion : la baisse du nombre de sièges va-t-elle faire monter les prix ?
Face au recul du nombre de sièges déployés entre la France métropolitaine et La Réunion, les professionnels du tourismes s’inquiètent.
Selon Patrick Serveaux, le président de l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) de la Réunion et vice-président de l’Ile de La Réunion Tourisme (IRT), la destination a perdu 10 000 sièges sur le marché métropolitain en janvier 2024, par rapport à 2023, 6 000 sièges en février. Et elle devrait en perdre entre 10 000 et 11 000 en mars. Inquiet, il s’est exprimé au micro de la Matinale de Réunion La 1ère pour tirer un signal d’alarme.
« Mon souci sur la capacité en sièges est sur l’ensemble des compagnies, notamment une compagnie qui va redéployer ses moyens sur d’autres destinations et les enlève de La Réunion pour les envoyer ailleurs. Mécaniquement, ça a fait monter les prix, et ils deviennent rédhibitoires pour la clientèle. Il faut faire en sorte que pour le reste de l’année, on n’ait pas une diminution de la capacité en sièges. Le touriste européen, notamment métropolitain, est habitué à des tarifs sur l’Europe qui ne sont pas ceux sur l’océan Indien. »
Le président de l’Umih a confirmé que la clientèle allemande, « qui représente 10 à 15 % de la clientèle qui vient de l’extérieur », pouvait être intéressante . « Il faut travailler pour des vols directs vers l’Allemagne », notamment en travaillant avec l’Île Maurice, car les Allemands « aiment les combinés ».
Une année 2023 record pour La Réunion
Face à ce risque de perte d’attractivité de l’île intense, l’Umih de La Réunion souhaite rester vigilante. Notamment sur la situation d’Air Austral, toujours en difficulté. « C’est important pour nous d’avoir une compagnie régionale qui est notre outil de développement touristique. »
D’autant plus que le bilan touristique 2023 avait témoigné d’une “année record”. D’après les études de l’Observatoire régional du tourisme, 556 089 visiteurs touristiques extérieurs ont voyagé à La Réunion l’an dernier, soit une hausse de 12,2% par rapport à 2022.
Attention cependant à ne pas basculer dans l’excès. Patrick Serveaux, en est conscient. L’île « est petite, on ne pourra pas non plus, comme sur certaines destinations, dépasser le million de personnes. Il vaut mieux avoir un tourisme de qualité plutôt que de viser uniquement le nombre ».
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