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Hyperloop d’Elon Musk : pourquoi un tel raté ?

Alors que l’idée a déjà dix ans, l’Hyperloop n’existe toujours pas. Ce projet né dans la tête d’Elon Musk verra t-il le jour ou est-ce simplement de la poudre aux yeux ?

Que s’est-il passé pour l’Hyperloop ? Depuis qu’Elon Musk a lancé ce futuriste projet industriel en 2013, peu de choses ont avancé. Ou si peu. Il n’existe en tout cas toujours pas de villes reliées par ce train supersonique censé rouler à 1200 km/h dans des tubes pleins de vide. Pire, les entreprises qui se sont lancées dans ce projet, notamment en France, semblent être à la peine, voire pire.

Comment maintenir le vide dans les tubes ? Quelles solution pour établir et maintenir une communication entre les capsules et le système de contrôle ? Comment faire pour freiner les capsules en cas d’urgence ? Voilà autant de questions qui restent insolubles dix ans après les ébauches d’Elon Musk.

Partout, des projets Hyperloop au point mort

Selon le média France 3, à Toulouse, le centre d’innovation et d’essais de la start-up américaine Hyperloop TT, « était une coquille vide ». Installée en 2017, le conseil de la Métropole Toulousaine a voté la résiliation du bail le 16 décembre 2021, après que celle-ci a annoncé l’abandon de son projet de piste d’essai.

Même cas de figure dans le Limousin où la société canadienne TransPod devait s’implanter depuis trois ans pour construire une piste d’essai. Pour l’instant, rien n’a poussé de terre. Et ces ratés ou retards ne sont pas spécifiques à la France. Aux Etats-Unis, les projets sont également au point mort.

Dans un article paru en septembre 2022, le New York Times décrit parfaitement le marasme dans lequel se situent les projets américains. Même chose en Italie ou encore à Dubaï où les premières lignes ne devraient pas être opérationnelles avant 2030-2035.

L’Hyperloop trop onéreux ?

Un des gros écueils de l’Hyperloop, c’est son budget. Selon le média Veridik et une note publiée en 2018 par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifique et technologique (OPESCT), le coût de construction de l’Hyperloop serait de 20 millions d’euros par kilomètre. « Soit 60 à 100% du coût d’une ligne à grande vitesse » selon la note. 

Ce coût plus faible devrait dans l’absolu être répercuté sur le porte-monnaie des consommateurs par un prix du billet inférieur ou égal à celui d’une ligne de train à haute vitesse. Mais ne pourrait être qu’une illusion car la capacité de l’Hyperloop est dérisoire comparée à celle du TGV : 4 800 passagers par heure avec une fréquence de départ de 30 secondes, contre 12 000 passagers par heure pour le TGV.

Et comme le rappelle Veridik, ce coût pourrait être largement sous-estimé, puisqu’il dépend de nombreuses hypothèses et incertitudes « comme le coût des terrains et des infrastructures, des technologies de propulsion et de sustentation, des normes et des réglementations, des risques liés aux aléas techniques ou humains ».

Enfin, l’étude “Assessing Hyperloop Transport Optimizing Cost with Different Designs of Capsule”, publiée en 2023 explique qu’un kilomètre d’Hyperloop requiert jusqu’à 1 900 MWh par jour d’énergie électrique pour transporter du fret lourd à 900 km/h, et entre 500 et 600 MWh par jour pour transporter des passagers à 600 km/h. Une consommation monstrueuse qui au prix de l’énergie actuel demanderait des ressources financières énormes.

Les gens n’y croient plus

« On voit régulièrement des innovations technologiques attirer beaucoup d’investissements, et on peut gagner beaucoup d’argent pendant cette phase d’engouement », a déclaré Juan Matute, directeur adjoint de l’Institute of Transportation Studies de l’université de Californie à Los Angeles, au New York Times. Cependant, la technologie n’anticipe pas les défis techniques importants associés à la création d’une infrastructure entièrement nouvelle. « C’est alors que l’intérêt diminue », poursuit Juan Matute.

Bien que ces problèmes financiers puissent éventuellement être résolus, certains observateurs du secteur estiment que les obstacles réglementaires, financiers et politiques pourraient condamner l’Hyperloop en tant qu’alternative viable au transport aérien à grande vitesse.

Un projet mort dans l’oeuf ?

Hormis le financement, l’obstacle principal reste structurel : alors que les nouveaux types de transport, tels que les véhicules électriques, peuvent facilement être intégrés au réseau routier existant, un système Hyperloop nécessite la création d’une infrastructure complète. Cela signifie qu’il faut construire des systèmes de tubes et de stations sur des kilomètres, acquérir des droits de passage, respecter les réglementations et les normes gouvernementales et éviter de modifier l’écologie le long des itinéraires…

Et dire que, selon le Time, Elon Musk a admis qu’il n’a jamais eu l’intention de construire l’Hyperloop. Selon les informations du journal, le vrai but du dirigeant de Tesla était de faire annuler le projet de TGV en Californie.

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1 commentaire
  1. Quévremont dit

    Ça n’a pas marché parce que c’est infaisable. Des spécialistes l’ont dit dès le début.

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