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Dans le parc national des Calanques, il faudra réserver sa place dans une crique

Pour limiter la surfréquentation estivale d’une de ses criques emblématiques menacée d’érosion, le Parc national des Calanques va mettre en place un système de réservation limitant l’accès à 400 personnes par jour.

Habituellement, la crique accueille jusqu’à 2 500 visiteurs par jour. Mais, dès le 26 juin, puis le 3 juillet, puis du 10 juillet au 21 août, l’accès aux plages de Sugiton et des Pierres tombées ainsi qu’à leur environnement immédiat, dans la calanque de Sugiton, ne sera désormais possible qu’après avoir réservé gratuitement sa place à la journée.

Ce dispositif d’accès limité à un espace naturel ouvert au public est une première en France, même si de telles mesures existent déjà ailleurs, notamment dans les parcs nationaux américains. Les réservations, limitées à 5 personnes par dossier, pourront se faire à compter de trois jours avant la date souhaitée et jusqu’à 18h la veille, sur le site ou l’application du Parc national des Calanques.

« Il y a urgence »

« On intervient parce qu’il y a urgence », explique François Bland, directeur du Parc national des Calanques, situé entre Marseille et Cassis, où se succèdent ces criques rocheuses baignées par la Méditerranée. Un paysage de carte postale qui a toujours suscité les convoitises – plus de 3 millions de personnes visitent le massif des calanques chaque année – mais dont la fréquentation a explosé depuis la crise sanitaire et son lot de confinements.

« Ces deux dernières années, on a battu des records », avec une « fréquentation qui a pu augmenter sur certains sites de 50 à 100% », précise Alain Vincent, délégué à l’action territoriale du Parc national des Calanques. Et, si certaines criques sont capables d’absorber un tel afflux sans menace directe pour leur milieu naturel, ce n’est plus le cas de la calanque de Sugiton », explique-t-il, au sujet de ce « chaudron très étroit » accessible au terme de 45 minutes de marche.

Un dispositif expérimental

A Sugiton, « il y a encore beaucoup de terre et très peu de zones rocheuses, contrairement aux autres calanques comme En-Vau ou Port-Pin », détaille-t-il. Résultat : en raison de cette configuration en entonnoir, « les gens se concentrent tous sur une bande très étroite du bord de mer et ont tendance, lorsque la fréquentation augmente, à déborder sur les pentes et à remonter dans la végétation pour s’étaler ».

Ce problème d’érosion connu de longue date avait déjà conduit le Parc national des Calanques, après sa création en 2012, à restructurer les sentiers d’accès au fond de la calanque pour y contenir les visiteurs, à juguler les zones d’érosion avec de petites clôtures de bois, ou encore à créer des zones de régénération naturelle de la végétation. « On a regagné sur le territoire environ 80% de la surface érodée, mais lors des pics de fréquentation, qui montent à 2 500 personnes, les gens débordent », déplore Alain Vincent. D’où le recours à la réglementation, même si François Bland espère que ce dispositif expérimental de réservation, quoique contraignant, sera compris du public.

« On n’exclut pas le visiteur de l’espace naturel »… pour l’instant

Pour ce faire, une importante campagne de communication, notamment par voie d’affichage, sera lancée en amont de l’opération. Des agents du parc seront présents tout l’été le long du sentier d’accès à la Calanque, pour informer les visiteurs de la nécessité de disposer d’un permis de visite, avant que ceux-ci n’atteignent les points de contrôle des QR codes. « On veut croire qu’une grande partie du public est sensible au fait qu’on veuille préserver le milieu », plaide François Bland. En cas de contrôle, les resquilleurs écoperont d’une amende de 68 euros.

L’objectif est de « limiter l’érosion de la pinède, protéger les sols et maintenir la capacité de renouvellement de ce paysage » mythique, poursuit-il. Et éviter ainsi « un processus irréversible », alors que la « renaturation peut prendre plusieurs siècles ». Pour autant, insiste-t-il, « on n’exclut pas le visiteur de l’espace naturel, on ne met pas sous cloche le territoire ».

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