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PortAventura World : « Nous voulons accueillir 30% de visiteurs français supplémentaires »

Le complexe de loisirs catalan a ouvert un bureau en France pour augmenter sa présence auprès du marché. Entretien avec David Garcia, le directeur général de PortAventura World.

L’Echo touristique : Il y a quelques mois, PortAventura World a ouvert un bureau à Paris. Le marché français est toujours aussi stratégique pour vous ?

David Garcia : En 2019, nous avons accueilli 5,1 millions de visiteurs, et un million d’entre eux étaient Français. Le marché représente, en année normale, entre 18 et 20% de notre total de visiteurs. C’est donc un marché stratégique, en effet. Et nous pensons que nous pouvons faire mieux. C’est la raison pour laquelle nous avons ouvert un bureau, à Paris, avec deux commerciaux. 80% de nos visiteurs français viennent du sud de la France. Nous devons conquérir le marché en Île-de-France, qui est un important bassin de population, et qui se prête bien aux formules packagées avec vols, hôtel et entrées dans nos parcs. Nous avons également nommé deux personnes en charge des comités d’entreprise, un segment bien spécifique à la France, et du MICE. Et nous avons deux personnes, en Espagne, qui pilotent toute cette activité.

C’est un déploiement de moyens inédit pour la France ?

David Garcia : Oui, nous n’avons jamais été aussi présents. Mais cela montre à quel point nous investissons sur le marché français. En deux ans, nous voulons accueillir 30% de visiteurs français en plus. Donc, dès cette année, nous devons en recevoir 1 150 000. Nous devons donc être plus présents, sur tous les segments, et notamment auprès des comités d’entreprise. L’année dernière, nous avons organisé un événement, pendant notre saison d’Halloween, où 250 d’entre eux étaient nos invités. En 2022, ils seront 500. Nous avons également visité 500 agences de voyages du sud de la France au début du printemps. C’est ce qui nous rend confiants. La toute première famille qui a franchi les portes du parc, à son ouverture il y a quelques semaines, était française… C’est la première fois depuis l’ouverture de PortAventura World, en 1995, que cela se produit. J’y vois un signe très positif quant à l’année qui vient.

La saison a bien démarré ?

David Garcia : Nous observons les mêmes tendances que celles constatées pendant le dernier trimestre de 2021 : de très bonnes tendances. Nous avons accueilli plus de 500 000 visiteurs pendant notre saison thématique autour de Pâques, la première de notre histoire. C’est 20% de plus qu’à la même période, en 2019, qui était une année record pour PortAventura World. Nous sommes ravis, car cela prouve le succès de notre événement. Mais nous savons aussi que le marché a un appétit très fort pour les parcs de loisirs, au sortir de la pandémie. D’ailleurs, 200 000 Français nous ont déjà rendu visite cette année. Pour l’été, nous observons une croissance des réservations dans nos hôtels de 30 à 40% par rapport à 2019, en fonction des semaines. Si nous n’avons pas de mauvaises surprises par rapport à la pandémie ou à la situation géopolitique internationale, nous devrions accueillir 5,3 millions de visiteurs, et donc battre notre record historique de fréquentation. Or, récupérer notre clientèle, c’était notre principal défi après la pandémie.

Quels sont les autres défis de PortAventura World ?

David Garcia : Nous devons accélérer la digitalisation de l’expérience. Le monde du divertissement change, et notre clientèle cherche de nouvelles façons de s’amuser. Nous devons être en mesure de leur offrir ces possibilités. Par exemple, nous avons lancé The Beat Challenge, un jeu accessible gratuitement via un smartphone qui permet de relever des défis, en réalité augmentée, dans son salon ou dans les parcs de PortAventura World. Avec ce genre d’initiatives, nous voulons toucher des clientèles différentes. C’est aussi la logique de notre nouveau restaurant, en partenariat avec LaLiga, le championnat de football espagnol. Nous allons également nous installer dans le métaverse d’ici à la fin de l’année, et nous testons les paiements en bitcoin dans nos hôtels. Nous essayons d’être visibles partout où nous pouvons l’être. Nous faisons du divertissement, et nous devons donc offrir au public ce qu’il attend.

Cela passe également par des investissements plus traditionnels, comme de nouvelles attractions ?

David Garcia : Un parc de loisirs se doit de proposer, chaque année, des nouveautés. Il y a peu, j’échangeais avec l’un de mes concurrents, qui a utilisé l’image du feu pour notre industrie. Si on n’entretient pas assez le feu, il s’éteint… et les clients ne viennent plus. Nous devons donc toujours proposer de nouvelles expériences, y compris pour nos 70% de clients fidèles, qui sont venus au moins une fois dans leur vie. Cette année, nous avons investi dans de nouveaux spectacles. Nous jouerons jusqu’à 45 représentations par jour cet été. Nous avons noué de nouveaux partenariats, comme avec MTV par exemple, qui va organiser des concerts à PortAventura World. Et nous travaillons sur les nouveautés de notre saison d’Halloween, qui accueillera une nouvelle « maison hantée », et sur la saison de Noël. Un grand chantier a également commencé dans la zone Far West du PortAventura Park… C’est le chantier de notre prochaine grande attraction, qui sera inaugurée en 2023, et qui proposera une expérience unique en Europe.

La pandémie n’a pas annulé ou retardé certains de vos projets ?

David Garcia : Nous avons un plan de développement qui n’a pas été impacté. Y compris sur des projets qui ne concerne pas le produit pur et dur, comme notre politique RSE. En fin d’année, nous inaugurerons notre centrale photovoltaïque, qui va générer un tiers de la consommation électrique de PortAventura World. Nous voulons aussi construire six maisons supplémentaires pour notre projet « PortAventura Dreams » d’ici deux ans. Dans ces maisons, nous accueillons des enfants malades, et leurs familles, pour un séjour d’une semaine qui leur permet de se retrouver après des moments communs souvent difficiles. Cette année, nous en accueillerons plus de 200. Ce genre de projets nous motive et nous rend fiers. C’est aussi une demande de plus en plus forte de nos clients… et de nos salariés ! Lors d’un entretien, on m’a récemment posé la question de savoir quelles étaient les initiatives que nous prenions en la matière, et de quelle façon nos 3 000 salariés y sont associés.

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