Calendrier scolaire : Macron prêt à raccourcir les vacances d’été
En déplacement à Marseille, le chef de l’Etat a évoqué la possibilité d’ouvrir une concertation sur le sujet de la pause estivale. Les professionnels du tourisme émettent des réserves.
C’est un sujet sensible, récurrent et complexe pour les écoles, les familles et les professionnels du tourisme.
Le chef de l’Etat a critiqué le calendrier scolaire qu’il juge inadapté aux enfants des quartiers d’éducation prioritaire. « Quand on a des vacances de trois mois, l’inégalité revient », a déclaré hier Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Marseille.
Aucune réforme du calendrier scolaire n’interviendra à la prochaine rentrée. Mais le débat est (re)lancé à quelques jours des congés d’été.
La CAT plutôt contre
Jean-Virgile Crance, le président de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT), est plutôt défavorable à un resserrement des vacances d’été. Et ce, pour plusieurs raisons.
« Réduire la période de vacances scolaires d’été représenterait une démarche contre-productive par rapport à la volonté d’améliorer la gestion des flux touristiques, indique Jean-Virgile Crance. De plus, cela conduirait mécaniquement à une hausse des prix, alors que la filière s’engagé dans un « tourisme pour tous ». Troisième point, d’un point de vue sociétal, il ne faut pas oublier que des étudiants travaillent comme saisonniers, et nous avons du mal à combler les postes vacants. Enfin, les vacances constituent un moment important de retrouvailles en famille et de découverte. »
Le patron de la CAT reste néanmoins dans une démarche constructive : « Nous interpelons le président de la République. Mais les professionnels du tourisme feront au mieux pour s’adapter s’il s’agit de contribuer à améliorer significativement l’éducation des enfants. »
Les pros du tourisme appellent à la concertation
Egalement interrogé sur le sujet, René-Marc Chikli espère que le gouvernement associera les professionnels à sa réflexion. Et le président du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) invite également à regarder l’exemple allemand. Outre-Rhin, les dates des vacances d’été, d’environ six semaines, varient en fonction des différents Landers, rappelle-t-il.
Une idée à suivre, pour également lisser la fréquentation touristique ? Selon René-Marc Chikli, l’étalement des vacances est « une bonne chose dans l’industrie du voyage, surtout si nous voulons lutter contre le surtourisme. La haute saison reste concentrée sur la période du 15 juillet au 15 août, ce qui crée des difficultés de stocks et fait grimper les prix. » Or le gouvernement cherche justement des leviers afin de mieux gérer les pics de fréquentation touristique.
Casser les codes
De son côté, l’Alliance France Tourisme a récemment proposé la création d’un organisme de réflexion et de concertation entre l’Éducation nationale et la filière touristique sur la question des dates de vacances scolaires. Une idée qui arrive à point nommé.
De son côté, Evaneos suggère une autre piste de réflexion : autoriser un nombre de 10 jours de voyage au maximum hors des vacances scolaires.
D’après cette plateforme d’agences locales, 60% des Français pensent que l’Éducation nationale devrait le permettre. Partir en décalé coûte moins cher, et représente ainsi une option plaisante pour les familles les moins fortunées.
