Périer Voyages : « Nous devons beaucoup aux tour-opérateurs, qui ont géré au mieux les rapatriements »

« C’est un vrai tsunami pour nous », explique Anne-Sophie Lecarpentier, directrice générale du réseau Périer Voyages (Cediv). « Il a fallu agir dans l’urgence. Nous attendons que la tempête passe, et que l’ordonnance sur les avoirs soit publiée. Nous avons besoin de ce texte pour répondre aux 5% de clients récalcitrants. » Les courriers recommandés de ces voyageurs, qui souhaitaient être remboursés suite à l’annulation de leurs voyages, attendent sur son bureau. « Heureusement, 95% des clients nous comprennent, ils ont aussitôt accepté les reports. »

Anne-Sophie Lecarpentier se réjouit du fait que le Premier ministre Édouard Philippe ait évoqué le système des avoirs qui sera mis en place par ordonnance pour les voyages annulés. « C’était la fête hier soir, sur le groupe WhatsApp du Cediv », explique-t-elle. « Notre secteur est reconnu, et le principe de l’avoir aussi. » La dirigeante avance toutefois dans le suivi des voyages à forfait avec prudence : « Nous avons stoppé l’émission des contrats, nous attendons les textes relatifs aux modalités de report. »

Concernant la gestion des dossiers depuis le début de la crise liée à l’épidémie de nouveau coronavirus, Anne-Sophie Lecarpentier tient spontanément à remercier les voyagistes. « Nous devons beaucoup aux tour-opérateurs, qui ont géré au mieux les rapatriements. C’était un souci de moins pour nous, ce qui nous a permis de nous concentrer au mieux sur les clients en partance, notamment. »

Pour Périer Voyages, qui compte 13 agences de voyages en Normandie, une cinquantaine de rapatriements étaient à prévoir. « Dans l’ensemble, nos partenaires ont joué le jeu, mais pas tous. Et nous saurons nous en souvenir. »

Périer Voyages a perdu son avance

L’année 2020 s’annonçait prometteuse. Le réseau normand affichait une progression de 22% de son carnet de commandes, au 27 janvier. « Aujourd’hui, nous sommes à -12% sur l’exercice clôturé au 31 octobre prochain, sans compter les éventuels reports. Il faut que l’activité reparte dès le mois de mai, pour effectuer un rattrapage. Pour l’instant, nous enregistrons très peu de dossiers, essentiellement sur les mois de septembre et d’octobre. »

La cinquantaine de salariés est soit au chômage partiel soit en arrêt de travail pour garde d’enfant. « La majorité d’entre eux sont en télétravail avec des horaires très réduits, pour assister les clients par mail et téléphone. »

Le volet social comporte toujours des zones d’ombre, du fait des nouvelles mesures d’accompagnement aux entreprises. « Pour nous aider, nous avons un call ce midi avec l’avocate en droit social du Cediv, à travers notre groupe WhatsApp. C’est un outil génial pour les adhérents. Nous avons des réponses en temps réel. Nous observons une belle entraide entre agences, petites ou grandes. L’un des points positifs qui va rester de cette crise, c’est la solidarité et l’humain. Nos salariés sont exemplaires dans leur engagement. »

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