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Croisières : on a testé Ponant, de Venise à Athènes

Après une première croisière en Bretagne, Ponant, la luxueuse compagnie de croisière de l’Ouest, a fait escale sur les côtes dalmates. Mesures rigoureuses à bord, pass sanitaire et trois fiches de circulation (italienne, grecque et… Ponant) permettent de voyager en toute sérénité malgré le contexte sanitaire. Mais insistons plutôt sur la politique intelligente de l’entreprise, accordant 20% de bonus à tous ceux qui ont reporté leur croisière. Résultat ? Les 13 unités de la flotte ne sont pas toutes en service, mais les habitués sont du voyage.

Les points positifs

1# L’enthousiasme des équipes à bord

135 « crews » pour 95 clients : tout est dit ! A son maximum, le Lyrial embarque 244 passagers pour 145 personnels en tout genre. On a été presque bouleversé par cet équipage jeune, énergique, attentif et vite rodé, venu de Marseille, La Rochelle ou Thonon. 

Ponant
Indonésiens et Philippins ont un vrai sens du service. © Dominique de La Tour Pentadom

Avec des chanteuses ukrainiennes des conservatoires de Kiev ou de Kharkov, des Mauriciens et des Canariens aux petits soins, des Philippins et des Indonésiens à la manoeuvre mais aussi en salle. Et ce, « pas pour des questions salariales, précise Sylvain Zurita, directeur de l’hôtellerie à bord, mais pour leur sens du service et leur capacité à sourire »… Travailler sur Ponant était pour beaucoup un but qu’ils ont eu la persévérance ou la chance de réaliser. 

 

 

2# Un bateau bien pensé

Le Lyrial, commandé par un Rémi Genevaz rôdé aux croisières polaires, a été conçu pour les croisières en Arctique et Antarctique. La taille humaine fait partie du concept, qui permet à beaucoup de se retrouver, repeaters obligent (lors de notre passage, il y aurait eu à bord un couple dont c’était la centième croisière Ponant !). En all inclusive : un restaurant à la place et un buffet –  le plus apprécié parce qu’ouvrant sur le pont-piscine (très petite); terrasse panoramique avec bars, spa (en supplément), garderie, théâtre-auditorium et boutique. Les 122 cabines (certaines communicantes) et suites sont d’un décor moderne et sobre, la plupart avec balcon sur la mer, douche (certaines avec baignoire). Points forts : literie modulable et beaucoup, beaucoup de rangement.

Le Lyrial ancré à Katakolon, port d’Olympie © Dominique de La Tour Pentadom

3# La variété des escales

Pour les abonnés aux croisières entre les iceberg Ponant, le programme était très méditerranéen, très dépaysant, donc : au départ de Venise (avec option pré-tour), 4 pays en 7 escales (dont une technique à Igoumenitsa, Epire) : en Croatie, la charmante île de Hvar et Dubrovnik, les labyrinthiques bouches du Kotor au Monténégro ; en Grèce, Parga et sa forteresse vénitienne, Katakolon, le port d’Olympie et, juste avant Athènes (visite du musée de l’Acropole), l’intimiste île d’Hydra. Les guides sont appréciés, mais lorsque Le Lyrial n’est pas à quai, une navette permet de rallier librement la terre ferme toutes les demi-heures, jusqu’à ce que le bateau appareille.

Ponant
L’escale à Hvar, Croatie © Dominique de La Tour – Pentadom

4# Un oeil gardé sur les critiques

C’est le secret de Ponant : chaque questionnaire – un le premier soir de la croisière, l’autre à la fin – est minutieusement épluché par les plus gradés à bord. Et Ponant met un point d’honneur à publier sur son site les critiques, mauvaise foi incluse. Ce débriefing, parfois rigide, porte ses fruits, la souplesse institutionnalisée et la pédagogie rectifiant le tir en temps réel. « Qui ne s’est pas plaint, assume » s’amuse un membre de l’équipage.

Les points négatifs

1# Le Wifi capricieux

On a enregistré de fréquentes coupures dans l’Adriatique. La télévision du bord rencontrait quelques faiblesses, à vrai dire, signalées sans faux semblant dès le début de la croisière.

2# Un conférencier à l’ancienne

Choisi pour sa connaissance incontestable du monde méditerranéen, l’historien de l’art Arnaud de Sullé n’a cependant pas forcément le souffle nécessaire pour lui redonner vie. Certes, ses conférences « à l’ancienne » restent très courues, mais ce côté docte mériterait plus de fantaisie, d’imaginaire – obstacles que Batsheva Bonnet, la conférencière « concurrente », a su mieux gérer, avec ses leçons de biologie plus austère – en apparence.

3# Un choix culinaire bridé par la crise

Est-ce en raison du nombre plus restreint de passagers ? A en croire les habitués de Ponant, le choix des mets semble s’être restreint. En tant que néophyte, on a apprécié la remarquable exécution des plats. Notons par exemple un délicieux croquant aux artichauts, et une purée si parfaite qu’on en a pris une cuiller à chaque repas. On aurait cependant rêvé d’un peu plus d’interaction avec les spécialités locales (jambon dalmate, taramosalata, vins monténégrins, huîtres plates croates…). Le chef Tom Brossard l’excusait par une moins grande souplesse dans le ravitaillement, due aux mesures sanitaires. Une partie des recettes étant fournie par Ducasse selon un contrat assez rigoureux, cela bride aussi un peu la créativité du maître coq, qui entre un projet au Japon et une affaire au Mexique a bien roulé sa toque. 

Le bilan

Comme on dit dans le milieu, il y a les compagnies de croisières et il y a Ponant. On est bien dans la upperclass de ce marché très particulier. Mais la qualité des prestations ne se jauge ni ne se mesure, elle se ressent. L’essentiel en revient à la disponibilité, la patience, la polyvalence et surtout, la bienveillance du personnel, non feinte – le système d’enveloppe commune pour les pourboires en fin de voyage évite les racolages assez lourdingues d’autres compagnies dans les Caraïbes. Quant aux excursions, elles mêlent intelligemment découverte culinaire, histoire et charme urbain – dont on peut profiter en parfaite liberté lorsqu’on « connaît déjà ». Sachant que le nombre des repeaters Ponant en dit plus long que tout.

A lire aussi : Ponant n’exige plus d’être vacciné pour embarquer

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