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Malgré le manque de chambres, la Polynésie bat son record de fréquentation

C’est loin, c’est cher, mais ça n’a jamais été autant demandé. La Polynésie française a attiré 261 813 touristes en 2023 : un record.

La Polynésie française est une destination qui fait rêver le monde entier. Malgré la distance et les paniers moyens qui s’envolent, l’archipel est l’un des succès incontestables du paysage touristique français post-crise sanitaire. En 2023, la Polynésie a attiré 261 813 touristes internationaux. C’est 20% de plus qu’en 2022, et 11% de plus qu’en 2019, dernier record en date.

L’économie polynésienne, qui repose en partie sur le tourisme, en profite à fond. En effet, et même si la durée moyenne de séjour est passée de 17,1 jours en 2022 à 15,8 en 2023, les dépenses par touriste ont, elles, augmenté de 18% en 5 ans. En 2023, les recettes touristiques s’établissent à 712 millions d’euros (+21% par rapport à 2019). « Cette augmentation s’explique, en partie, par la hausse des tarifs hôteliers », indique Jean-Marc Mocellin, le directeur général de Tahiti Tourisme.

« Il nous manque 500 chambres par rapport à 2019 »

Car la Polynésie souffre d’un déficit de capacité hôtelière. Un problème structurel pour le développement de l’activité touristique… « en tout cas sur la haute saison touristique, concentrée en juillet et en août », confirme Guillaume Linton, le PDG d’Asia, qui a lancé la destination en 2021. Et hormis la clientèle française, qui pèse 30% de parts de marché, « il est difficile de convaincre les autres marchés de voyager en dehors de la très haute saison », concède Jean-Marc Mocellin.

Seule la clientèle asiatique voyage en janvier, période traditionnelle de vacances, comme la clientèle canadienne, qui cherche à fuir le froid. Pour les autres, et notamment les Américains, l’idée de partir en dehors de l’été de l’hémisphère Nord n’est pas concevable. La question du manque de chambres constitue donc toujours le défi principal des autorités touristiques en Polynésie. « Il nous manque 500 chambres par rapport à 2019 », chiffre le directeur général de Tahiti Tourisme.

Des chambres qui seront bientôt disponibles, avec l’ouverture et la réouverture d’une dizaine d’hôtels prévues en 2024. Mais cela ne sera pas suffisant pour que la destination atteigne son objectif de 280 000 visiteurs annuels en 2027. « Nous devons convaincre des investisseurs locaux et étrangers d’investir », explique Jean-Marc Mocellin, tout en favorisant le développement d’autres formes d’hébergements (pension de famille, meublés touristiques…). « Le tout en réaffirmant notre volonté de proposer une offre touristique plus qualitative que quantitative ».

Un nouveau terminal de croisières pour de nouvelles ambitions

Pour pallier temporairement à ce déficit tout en développant son activité, la Polynésie veut également favoriser le tourisme de croisières. « Notre objectif final, c’est de faire de Tahiti un port d’embarquement, et plus seulement une étape », assume Jean-Marc Mocellin. Et si la croisière a parfois mauvaise presse en Europe, la Polynésie, elle, estime pouvoir en profiter. « Certaines de nos îles sont totalement isolées. Lorsqu’un navire de 300 passagers accoste, l’économie de l’île en profite immédiatement », analyse Jean-Marc Mocellin.

Les autorités veillent donc à « la taille des navires » et règlementent au maximum leurs opérations. Mais elles n’entravent pas leur croissance, bien au contraire. Un nouveau terminal de croisières pouvant accueillir trois navires simultanément sera inauguré, d’ici quelques semaines, dans le port de Papeete (Tahiti). « La Polynésie compte cinq archipels et s’étend sur une surface aussi grande que l’Europe. En termes de produit, il ne sera pas difficile, pour les compagnies, de monter des itinéraires variés de 7 ou 14 jours, en passant par des îles totalement différentes », s’enthousiasme Jean-Marc Mocellin.

Silversea Cruises a d’ailleurs déjà prévu de positionner le Silver Whisper dans le port de Tahiti en 2026, et pour toute la haute saison. Une autre compagnie de croisière devrait suivre. Et le terrestre, lui, retrouvera de la capacité.

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1 commentaire
  1. Anonyme dit

    On voudrait justement dépendre moins du tourisme et des importations pour que nos coraux ne grillent pas trop vite.

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