La Polynésie relance le Village tahitien, un projet hôtelier à 500 millions d’euros
Le gouvernement polynésien a relancé un projet de six hôtels à Tahiti, pour près d’un millier de chambres et un demi-milliard d’euros, visant à accueillir un nombre grandissant de touristes.
La Polynésie a des objectifs de développement touristique raisonné, et se heurte, pour le moment, au manque de chambres pour y parvenir. Ce mardi, le gouvernement local a relancé le projet hôtelier dit du Village tahitien, qui prévoit la construction de six hôtels en bord de mer, soit 943 clefs, et dont le coût est estimé à 60 milliards de francs pacifique (500 millions d’euros).
Le projet s’installera sur la commune de Punaauia, sur la côte ouest de Tahiti, à une dizaine de minutes de voiture de Papeete. Le ministre polynésien des grands travaux, René Temeharo, a présenté les investisseurs locaux sélectionnés à l’issue d’un appel d’offre, alors que de précédentes négociations avaient des investisseurs étrangers étaient tombées à l’eau.
La desserte aérienne en pleine croissance
L’économie polynésienne est fondée sur le tourisme et a déjà retrouvé les chiffres d’avant-crise, avec 218 000 touristes en 2022 et des prévisions encore plus optimistes pour 2023. Les pensions de familles et les logements Airbnb se développent, mais le tourisme haut-de-gamme reste la priorité dans les îles les plus visitées, comme Bora Bora et Tahiti.
La desserte aérienne en provenance des Etats-Unis s’est encore accrue ces derniers mois, avec l’ouverture d’une nouvelle ligne directe depuis Seattle par la compagnie locale Air Tahiti Nui, qui a désormais quatre concurrentes entre Papeete et la côte Ouest des Etats-Unis : Air France, French Bee, United Airlines et Delta Airlines.
1 000 clés perdues pendant la pandémie
L’offre de sièges est donc importante, alors que certains hôtels ont fermé pendant la crise : la Polynésie veut rapidement retrouver les mille clefs perdues, à Tahiti mais aussi dans les nombreuses autres îles polynésiennes, réparties sur une surface aussi grande que l’Europe dans l’océan Pacifique. C’est aussi un enjeu social : le tourisme génère 5 000 emplois directs et l’exploitation du Village tahitien permettra la création de 1 846 nouveaux emplois d’ici 2028, selon le gouvernement local.
René Temeharo a toutefois reconnu que ce projet hôtelier était une « Arlésienne » : il a été maintes fois annoncé puis repoussé ou revu à la baisse depuis dix ans. Pour rassurer les investisseurs, la Polynésie a proposé « l’établissement des baux emphytéotiques privés de 99 ans, au lieu de 35 ans renouvelable une fois, afin d’être en adéquation avec l’importance des investissements ».
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