L’édito de Dominique Gobert : Air France, champion du monde, le rêve de Ben !

En tout cas, du côté de l’Inde, décarboner et réduire les aéroplanes, c’est pas franchement à l’ordre du jour. La preuve, cette compagnie aérienne, low cost semble-t-il, qui vient de passer une commande record de 500 aéroplanes chez Airbus. Classe !

Faut bien que tout le monde vive, n’est-il pas, jeune Greta ? En revanche, que les aéroplanes volent « plus propre », c’est le but du jeu et chacun cherche. Président Macron, jamais en reste et quoi qu’il en coûte, vient d’annoncer que l’Etat allait aussi participer à hauteur de 200 millions d’euros en investissant dans la « filière du carburant durable ». C’est bien, rassurant et d’ailleurs, la FNAM s’est « félicitée » (j’aime quand on se félicite, ça fait jamais de mal) de cette annonce. A condition toutefois, précise la FNAM et son président Izaguirre, que ces « efforts en faveur de la décarbonation du transport aérien s’inscrivent dans la durée…  » Il n’a pas tort !

Benjamin Smith, mon oncle Ben favori, veut aller encore plus loin et il y va très fort dans cet entretien accordé à nos confrères du Parisien.

Uncle Ben ne veut ni plus ni moins que faire d’Air France, « le champion du monde de l’aviation durable ». On pourrait dire champion du monde simplement… Et, bien entendu, de citer ce « carburant bio et durable », le « SAF » qui semble actuellement être la panacée en matière d’énergie aéronautique. Encore faudrait-il que les différents experts soient d’accord entre eux : pour certains, le « SAF » permet de réduire de moitié les émissions carbones, pour d’autres, tels Marc Rochet, le « SAF » émet autant de carbone que les autres. N’étant moi-même pas un expert, j’avoue être dubitatif…

Toujours est-il que la fabrication de ce carburant coûte pratiquement dix fois plus cher que le fossile. D’autant que, chaque pays cherche à fabriquer son propre carburant et que la concurrence promet d’être rude. Benjamin se met d’ailleurs en colère lorsqu’il indique que les Etats-Unis subventionnent activement ce nouveau carburant, alors que, chez nous… D’où, certainement l’annonce de président Macron !

Mais il n’a pas fini, tabernacle, le Ben Smith. Parce que, pour faire d’Air France la championne du monde, il faut peut-être aussi que les taxes et autres charges, mises en place en France, ne perdurent pas trop. Et que ces taxes ne servent pas, comme le veut le ministre de la SNCF à financer le ferroviaire.

Il le dit haut et clair chez nos confrères et je cite : « Quand j’entends l’appel de Jean-Pierre Farandou (PDG du Groupe SNCF) pour que l’aérien finance le train, cela n’a pas de sens et n’est pas juste. Décarboner notre secteur demande des efforts et des investissements énormes. Nous taxer pour subventionner d’autres industries, c’est contre-productif et rend nos objectifs encore plus difficiles à atteindre ».

Tout est dit. Chacun ses problèmes, mais pas question de payer pour les autres !

Ainsi soit-il !