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La SNCM sur la voie du démantèlement ?

L’éviction des dirigeants de la compagnie, ce lundi, avec le soutien passif de l’Etat, permet au principal actionnaire de reprendre les commandes. De quoi faire craindre un dépôt de bilan.

Marc Dufour est désormais hors-jeu. Après avoir défendu pendant des mois le plan de redressement de la SNCM, et s’être opposé à tout dépôt de bilan, le président du directoire de la compagnie de ferries n’a pas été reconduit à la tête de l’entreprise lors du conseil de surveillance qui s’est tenu lundi 12 mai à Marseille.

Les trois représentants de l'Etat (qui détient 25% du capital de l’entreprise) se sont abstenus lors du vote, permettant donc à Transdev (actionnaire majoritaire à 66%, filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts) de précipiter la chute de Marc Dufour.

Bruxelles exige toujours le remboursement de 440 M€

Un conseil de surveillance doit désormais se tenir le 28 mai, afin de nommer un nouveau directoire. Mais le scénario d’un démantèlement est à nouveau dans toutes les têtes, car Veolia, qui détient 50% de Transdev, ne cache pas, depuis des mois, sa volonté de sortir du capital de la SNCM. Quitte à mener la compagnie au dépôt de bilan afin de solder ses dettes et d’évacuer les 440 millions d’aides publiques dont Bruxelles exige le remboursement.

"Nous souhaitons permettre à la SNCM de se construire un avenir, qui ne soit ni la liquidation, ni la fuite en avant", a tenté de rassurer, dans un communiqué, le PDG de Transdev, Jean-Marc Janaillac. "Nous allons donc désormais pouvoir travailler sereinement dans l'intérêt de la compagnie, de ses salariés et de ses clients", assure-t-il.

Le jeu trouble de l'Etat

De son côté, l’Etat, après avoir tout fait pour retarder l’incendie au cours des derniers mois, et éviter ainsi une explosion sociale avant les élections municipales, a finalement choisi de laisser Transdev reprendre les commandes. "Il était important de mettre un terme à la quasi-paralysie qui menaçait la société", justifie le secrétariat d’Etat au Transports dans un communiqué.

Dans une interview au quotidien La Provence, ce mardi, le secrétaire d’Etat, Frédéric Cuvillier, appelle cependant à "sauver" la continuité territoriale avec la Corse et demande "à l'actionnaire majoritaire d'assumer le poids et le sens de ses responsabilités", estimant que "Transdev aura un devoir de résultat".

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