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« La situation des agences s’améliore »

Élu en avril à la présidence de l’APS, Raoul Nabet a ouvert de nombreux chantiers : révision des statuts, gouvernance confiée au conseil d’administration, contrôles financiers renforcés, changement de nom de l’association… Dans un contexte moins morose qu’en début d’année.

Vous avez été élu le 8 avril par surprise avec une voix d’avance. Comment a été accueillie votre arrivée au sein de l’Association professionnelle de solidarité du tourisme (APS) ?

Au fur et à mesure, les choses se sont mises en place. Quand vous êtes élu avec la moitié des voix plus une, vous êtes mis sous surveillance. Mais il faut savoir que mon élection a changé quelque chose à l’APS : pour la première fois, un candidat se présentait en dehors du candidat pressenti. C’est tout à fait sain pour la démocratie qu’il y ait pluralité de candidatures.

Vous voulez dire que d’autres candidats n’osaient pas se présenter avant vous ?

Auparavant, les habitudes avaient la vie dure. Olivier Delaire est resté vingt-six ans président de l’APS, Bernard Didelot, qui a été son vice-président pendant de longues années, trois ans. Donc pendant vingt-neuf ans, il n’y a jamais eu d’autre candidat que le candidat pressenti. Au XXIe siècle, ça ne se fait plus d’être président pendant vingt-cinq ans. Bernard Didelot avait déjà fait évoluer les statuts de l’APS en prévoyant une limitation du mandat du président à six ans. Ce qui est une bonne chose.

Comment comptez-vous faire évoluer le mode de gouvernance ?

J’avais très clairement spécifié dans ma profession de foi que sous ma présidence, le conseil d’administration serait l’organe de gouvernance comme le prévoient les statuts, qui n’étaient pas appliqués jusque-là. Nous avons donc divisé par deux le nombre de bureaux et augmenté le nombre de conseils, soit six réunions de chaque, donc une par mois.

Y a-t-il d’autres changements prévus dans les statuts ?

Il y a différentes sortes d’évolutions. Il y a d’abord des évolutions techniques, pour adapter nos statuts à la nouvelle loi et à ses décrets. Par exemple, la disparition des habilitations, des autorisations et des licences au profit de l’immatriculation est à prévoir dans les statuts. Il va également y avoir une évolution des montants des grilles de garantie avec une harmonisation autour de deux niveaux. La caution minimum serait de 100 000 E pour les agences et les transporteurs et de 30 000 E pour les anciens habilités, autorisés et agréés. D’autres sujets vont aussi évoluer, suite à la synthèse des questionnaires remplis cet été par nos adhérents dans lesquels ils expriment leurs attentes.

Comment évolue le nombre d’adhérents ?

Actuellement, les demandes se maintiennent au même rythme que l’an dernier. Par contre, on risque d’être saisi de plus de demandes quand la nouvelle loi sera appliquée. Si on veut faire des progressions en nombre, on aura plus de chance chez les hôteliers ou les organismes locaux de tourisme que chez les agents de voyages, qui représentent 84 % des adhérents.

Après le départ de Jet tours, la fusion entre Afat et Selectour pourrait aussi avoir des conséquences, puisque l’adhésion à l’APS ne sera plus obligatoire pour les membres du nouveau réseau. Qu’en pensez-vous ?

Je ne suis pas au courant. Chez Afat, l’adhésion n’était déjà pas obligatoire, contrairement à Selectour. Je doute que les adhérents nous quittent pour changer d’organisme. Sur le premier semestre, la variation du nombre d’adhérents était de 0,6 % sur 3 100 adhérents, soit 18 adhérents en six mois.

Il y a eu une forte croissance des sinistres début 2009. Comment ont-ils évolué ?

Du 1er octobre 2007 au 30 septembre 2008, 32 sinistres ont impacté le fonds de garantie contre 42 sinistres du 1er octobre 2008 au 30 septembre 2009. Le début de l’année a été particulièrement difficile, avec 25 sinistres au premier semestre. L’été (juillet-août) a été plus calme, avec sept défaillances. Ce sont surtout des distributeurs, même si le plus gros sinistre reste 1001 Soleils, avec un coût d’environ 200 000 E. La situation des agences s’améliore, elle est finalement moins catastrophique que ce qu’on s’était imaginé en début d’année. Mais ça peut encore évoluer dans les trois mois qui restent. On n’est pas à l’abri de quelques surprises, car l’APS a un regard a posteriori sur les bilans. Ce qui doit changer.

Comment ?

Statutairement, nos experts comptables peuvent faire des contrôles de comptabilité. Je veux aller encore plus loin. Car s’il est impossible d’éviter les sinistres, en revanche, on peut les limiter en faisant du préventif. Ces derniers mois, nous avons identifié et listé les adhérents qui perdent de l’argent de manière récurrente. Il y a moins de 100 cas. Nous allons les accompagner et les conseiller davantage. Et si nous ne sommes pas écoutés, ils seront radiés de l’association. Par ailleurs, avec la nouvelle loi, il va falloir connaître le montant des mouvements de trésorerie qui se font en dehors des voyages pour déterminer le montant de la partie à garantir. Nous demanderons donc aux adhérents à chaque fin d’exercice de préciser leurs activités hors voyage. Et nous mettrons en place les contrôles nécessaires avec des analyses financières plus pointues et un compte rendu mensuel au conseil d’administration.

Des économies sont-elles aussi prévues dans le budget de fonctionnement ?

Elles ont déjà commencé. Le nombre de formations a été diminué pour se recentrer sur notre mission première : la garantie financière des consommateurs. Nous allons donc continuer à organiser des stages de gestion, car on touche au secteur économique. Je revois globalement nos principaux contrats. Par exemple, je n’ai pas souhaité renouveler le partenariat avec l’émission de Julien Courbet Ça peut vous arriver, sur RTL.

Des actions de communication vers le grand public sont-elles prévues ?

Une campagne de communication à destination du grand public est prévue dès l’an prochain. Nous devons, d’une part valoriser l’appartenance de nos adhérents à l’APS, mais aussi faire davantage connaître son rôle. Cela pourrait passer par un changement de nom. APS ce sont des lettres qui ne parlent qu’aux gens du métier. La « garantie solidaire du tourisme » aurait bien plus de sens si on veut s’adresser au grand public.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Ma rencontre avec Hervé Novelli est prévue le 1er octobre. J’espère que les décrets seront alors sur le point d’être publiés. Une fois qu’ils seront connus, je convoquerai une assemblée générale extraordinaire pour faire voter les nouveaux statuts (avec possibilité de vote électronique) afin qu’ils soient appliqués au 1er janvier 2010 en même temps que la nouvelle loi.

« On n’est pas à l’abri de quelques surprises, car l’APS a un regard a posteriori sur les bilans. Ce qui doit changer »

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