Kuoni France regagne son indépendance
Rachetée par ses dirigeants, la filiale française du groupe suisse retrouve la liberté qui a fait sa prospérité avant la crise. Retour sur plus de 80 ans d'histoire.
1906 Cette année-là, le Suisse Alfred Kuoni se met en tête de faire voyager ses compatriotes. D'abord pas très loin. Puis il franchit les Alpes, ouvre en 1927 son premier bureau réceptif à Nice et deux ans plus tard ses premières agences de voyages sur la Côte d'Azur et à Paris. Le voilà installé dans l'Hexagone.
Le tour-opérating ne démarre qu'en 1958 mais c'est au début des années 70 que Guy Desfrançois, en charge de la production à Paris, arrache à Zurich son indépendance – la première – et l'autorisation de lancer du long-courrier 100 % français. La brochure Circuits sort en 1975, puis les années 80 ouvrent l'ère des tours du monde en Concorde. De quoi coller à Kuoni l'étiquette « chéro, culturo, vieillo ».
Pour la gommer, le TO inaugure en 1989 une gamme plus accessible, sous la marque Voyages Diffusion. Une vraie révolution, poussée par Jean-Paul Veslot, premier président de Kuoni France « non suisse », qui mise aussi sur la croissance externe : acquisition de Voice en 1995, Scanditours et Celtictours en 1996. Arrivé aux commandes en 2002, Emmanuel Foiry poursuit sa démarche en rachetant Vacances Fabuleuses en 2003 et les Ateliers du Voyage en 2007. En parallèle, le TO lance, en 2003, le catalogue Émotions. C'est l'époque de la gloire.
Puis vient la crise. En octobre 2008, la maison mère annonce la centralisation de toutes ses filiales, avant de faire machine arrière quatre ans plus tard. Le tour-opérating, malmené, n'est plus sa priorité, alors qu'elle a acquis le réceptif GTA. Voilà donc Kuoni France libre de reprendre sa indépendance. Pour le meilleur et pour le pire.
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