Jordanie, Egypte, Slovénie : Top of Travel affrète 50 000 sièges en 2024
Terminées, les difficultés liées à la pandémie. Le voyagiste Top of Travel aborde la saison 2024 avec une production musclée. Et un défi concomitant : vendre plus de 50 000 sièges engagés.
Dole, Bergerac, Rodez ou même Châteauroux : toutes ces villes disposent d’un aéroport. Et cela fait vingt-cinq ans que Top of Travel les utilise pour envoyer des Français en vacances en Jordanie, à Madère ou encore au Cap-Vert. « Les départs de province, c’est notre ADN historique », réaffirme Helmut Stückelschweiger, le fondateur et dirigeant du TO. Et cela ne devrait pas changer.
Le voyagiste a élaboré « un plan de vol ambitieux » pour 2024, avec plus de 50 000 sièges engagés (contre 35 000 en 2023). Un stock XXL qui détonne dans le paysage touristique B2B, où le package dynamique prend de plus en plus d’importance. « C’est vrai que nous ne sommes plus beaucoup à affréter », souligne Helmut Stückelschweiger. D’ailleurs, le tour-opérateur a, lui aussi, son outil de vente qui puise dans le stock des compagnies aériennes low cost. Il vient compléter la proposition commerciale de Top of Travel, et permet de jouer les prolongations – ou les avant-premières – dans certaines destinations.
70% de clients partent de province
Mais c’est bien l’affrètement qui est au cœur du modèle économique du voyagiste. « 70% de nos clients partent de province. La possibilité de décoller depuis l’aéroport du coin sans passer par Paris demeure très recherchée. Alors, peut-être que nous sommes considérés comme étant « traditionnels », mais lorsqu’on remplit un avion de 180 places à 96 ou 97%, et même à 100% à certaines dates, c’est bien la preuve que notre proposition est pertinente », analyse Helmut Stückelschweiger.
En appliquant cette formule dans ses destinations majeures (Jordanie, Madère, Croatie…), Top of Travel a réalisé 54 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. « C’est un peu mieux que prévu, tant pour les groupes (21 millions) que pour les individuels (33 millions) », précise le patron. L’EBITDA, lui, devrait se situer entre 2 et 2,5% de ce chiffre d’affaires. L’objectif 2023, qui était de « recréer la valeur de l’entreprise, récupérer ce [qu’on a] perdu pendant la crise sanitaire », est donc atteint.
Désormais, la priorité est mise sur le retour à la croissance. Mécaniquement, avec de tels engagements aériens, Top of Travel n’a pas vraiment le choix : il doit séduire plus de clients. « Parce que le siège qui coûte le plus cher, c’est le siège vide », rappelle Helmut Stückelschweiger. Pour aller chercher ce volume supplémentaire – et atteindre les 70 millions d’euros de chiffre d’affaires – le voyagiste ouvre notamment cinq nouvelles destinations.
Cap sur la Slovénie
Dans les Pouilles (Italie) ou encore en Turquie (3 500 sièges vers Izmir), Top of Travel déploie sa gamme complète de produits avec Top Clubs, circuits, en étoile depuis un club ou non, autotours et offres de séjours. Le tour-opérateur programme également la Slovénie, en utilisant Ljubljana comme porte d’entrée vers l’Europe. « Ça nous permet notamment de proposer un circuit permettant de découvrir cinq capitales comme Ljubljana, Budapest, Vienne », illustre Cyril Roucout, le directeur du développement de Top of Travel.
Et même de proposer différents combinés avec la Croatie ou le nord de l’Italie. « La Slovénie est une destination magnifique qui, en plus, permet de rayonner facilement dans la région », estime Helmut Stückelschweiger. En affrétant 3 000 sièges entre la France et la capitale slovène, le voyagiste se montre même audacieux. « Ça prouve qu’on peut être traditionnel et créatif à la fois », sourit le dirigeant. « Plus sérieusement, nous sommes en train de travailler notre offre en profondeur sur la Slovénie ». Et si la destination pourrait être, pour le moment, difficile à vendre seule, le tour-opérateur devrait y avoir « une forte présence » à l’avenir. « Nous pourrions même y ouvrir un club un jour. »
Deux clubs en Jordanie
Sur les autres axes, Top of Travel a renforcé ses positions. « C’est indispensable pour demeurer leader* » à Madère, où le Top Club Pestana Royal Ocean est désormais accessible toute l’année, et en Jordanie (5 600 sièges supplémentaires par rapport à 2023). Dans cette destination très tendance, le voyagiste se montre, encore au fois, pionnier puisqu’il programme deux clubs à Aqaba. « La Jordanie est désormais une destination mature, qui peut accueillir la gamme complète de produits de Top of Travel », analyse Cyril Roucout. « Même si nous savons que nous ne remplirons pas nos charters avec des clients 100% clubs », concède Helmut Stückelschweiger. Mais le produit, qui permet notamment de découvrir Petra et le Wadi Rum en rayonnant depuis les deux clubs, pourrait se distinguer cet hiver.
Parce qu’il faut réussir la saison hivernale pour espérer réussir l’année 2024. En plus de son offre élargie en Jordanie et à Madère, Top of Travel investit notamment l’Egypte (4 000 sièges), la destination star de la saison pour les tour-opérateurs. Le voyagiste commercialise une croisière Top Clubs, des itinéraires en dahabeyas ou des combinés Nil/Mer Rouge, Nil/Louxor… « La destination marche déjà très bien sur les groupes », qui devront peser, toutes destinations confondues, 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024.
Pour l’instant, la commercialisation tourne à plein régime. « Nous avons une belle avance par rapport à l’année dernière, tant sur les groupes que les individuels », conclut Helmut Stückelschweiger… sans crier victoire trop vite. « C’est notre prudence qui nous a permis de rendre l’entreprise de nouveau attirante ».
*Selon le périmètre Seto
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