Jean-Marc Siano (ex-NF) passe en correctionnelle demain
Jean-Marc Siano et Patrick Lebufnoir comparaîtront jeudi 19 juin devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour présentation de comptes frauduleux et escroquerie, à l'origine d'un trou comptable de 36 millions d'euros chez Nouvelles Frontières.
Jean-Marc Siano, ancien président du directoire de NF, et Patrick Lebufnoir, ex-directeur financier, font l'objet d'une citation directe par le parquet de Bobigny, qui les soupçonne d'avoir "dissimulé directement ou en qualité de complice la véritable situation financière" de Nouvelles Frontières, entre juillet 2009 et mars 2011.
Un report d'audience probable
Selon l'accusation, cette manoeuvre comptable, qui porte sur un montant de 36 millions d'euros, leur aurait permis de toucher quelque 800 000 euros de primes indues, dont 460 000 euros pour l'ex-dirigeant et 324 000 pour l'ancien responsable financier.
Le procès, prévu devant la 15ème chambre du tribunal, pourrait toutefois être renvoyé. L'avocat de Jean-Marc Siano, Maître Christophe Llorca, a en effet demandé un report de l'audience, n'ayant "pas reçu la copie de tous les scellés, pour des raisons techniques".
La justice avait été alertée en juillet 2011 par les commissaires aux comptes du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) d'irrégularités comptables sur plusieurs exercices sous l'égide de Jean-Marc Siano, qui a dirigé Nouvelles Frontières de 2006 à fin mai 2011.
Pascal de Izaguirre, actuel patron du groupe TUI France qui coiffe Nouvelles Frontières, avait lui aussi écrit un courrier d'alerte à la justice, après son arrivée à ce poste en juin 2011.
Des primes, mais pas de malversations ?
Mon client "n'a en aucun cas touché de primes indues", assure de son côté l'avocat de Jean-Marc Siano. "Il a touché des primes comme les autres dirigeants, qui sont sans rapport avec les résultats de la société".
Jean-MarcSiano a contre-attaqué en annonçant via son avocat son intention d'engager des poursuites contre la maison mère britannique de TUI France, et contre les commissaires aux comptes du groupe, qu'il estime responsables des irrégularités dans le bilan.