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Fairmoove : Betterfly lance le Nutri-score environnemental des hôtels

Le plateforme Fairmoove a récemment fait l’acquisition de Betterfly Tourism. L’Echo touristique a mené une interview croisée de Jean-Pierre Nadir et Hubert Vendeville afin de comprendre les raisons de ce rapprochement et le nouveau Green-score de Betterfly Tourism.

L’Echo touristique : Avez-vous acquis la totalité du capital de Betterfly ? Et surtout, quelle sont les synergies envisagées ?

Jean-Pierre Nadir (cofondateur de Fairmoove) : Fairmoove détient 80% du capital, Hubert (Vendeville) 20%. Betterfly représente une très belle solution pour que les hôteliers mesurent leur impact sur l’environnement et s’engagent dans un plan d’économies vertueux.

Fairmoove distribue 3000 hôtels sur les 650 000 vendus par Booking. Nous avons mis en place des critères de durabilité des hôtels. Mais Betterfly est beaucoup plus avancé sur le sujet, puisque c’est sa vocation de faire des bilans de performances environnementales et économiques. Il accompagne les hôteliers dans la mise en œuvre de plans de réduction des coûts, la recherche de financements et la formation aux écogestes. Et il intervient sur l’information, pour faire connaître aux clients les efforts entrepris par les hébergeurs.

Et pour vous Hubert (directeur général de Betterfly Tourism, Ndlr), quelle était la raison du rapprochement avec Fairmoove ?

Hubert Vendeville : Betterfly, c’est une équipe de seulement 15 salariés. Nous voulons passer à la vitesse supérieure. Nous avons la volonté de déployer notre expertise sur d’autres métiers. Fairmoove nous permet de toucher un plus grand nombre d’acteurs, avec davantage de moyens financiers et marketing. A terme, nous comptons faire converger nos scores.

La nouvelle étiquette environnementale de Betterfly

Hubert, comment fonctionne votre nouveau Green-score* ? N’avez-vous le sentiment de déployer un énième label ?

Hubert Vendeville : Nous ne développons pas un label classique avec des critères à cocher. Nous sommes sur une méthode de calcul d’impact, dans l’esprit du bilan carbone. Tout ce qui rentre et sort d’un hôtel, et a un impact, est analysé. Nous collectons 200 à 1000 données par établissement, comme des factures d’eau, d’énergie, de linge, d’équipements et de produits alimentaires servis au petit déjeuner. Nous avons aussi 7000 données métiers permettant par exemple de distinguer l’impact d’un croissant surgelé d’un croissant frais à l’emballage différent. Notre nouveau format d’étiquette environnementale vient de sortir. Il ressemble visuellement au Nutri-score avec des lettres de A à E, allant du vert au rouge, pour garantir une meilleure lisibilité. Ce qui donne des éléments de comparaison. C’est une V3, d’envergure plus européenne, et répondant à la réglementation à venir. Nous avons ainsi fait évoluer l’étiquette, qui est aujourd’hui la propriété de Betterfly, et s’appuie toujours sur les calculs de l’Ademe. Nous travaillons sur le sujet depuis 2011. 

Jean-Pierre Nadir : Les consommateurs ont besoin de lisibilité et de comparaison, ce que garantit justement ce nouvel indicateur. Aujourd’hui, comme le dit votre édito (Avis de greenwashing dans l’hôtellerie, Ndlr), il n’existe pas de score de ranking référent sur les hôtels, chacun dit un peu ce qu’il veut, même s’il existe des labels. Le Green-score répond à cette problématique, avec une grille très simple de lecture. C’est une manière de réconcilier les enjeux de l’hôtelier, de la planète et du client.

Nous allons investir deux millions d’euros sur deux ans pour faire de Betterfly la plateforme de référence.

Vous parliez de la réglementation obligatoire. Laquelle ?

Hubert Vendeville : L’affichage environnemental sera obligatoire en 2026 en vertu de l’article 2 de la loi Climat et énergie de 2021. Dans ce cadre, il faut que nous rendions le process le plus simple possible pour les hôtels, d’où la nécessité d’automatiser des saisies. Notre démarche repose sur les factures et des performances exploitables. Nous avons en complément des méthodes de vérification.

Betterfly aide les hôteliers à faire des économies et aussi à diminuer son empreinte carbone. Mais il faut commencer par investir, vous ne travaillez pas gratuitement. N’est-ce pas ?

Hubert Vendeville : Cela coûte moins cher d’être engagé que ne pas l’être. En moyenne, un hôtelier économise avec nous un euro ainsi qu’un kilo CO2, pour chaque nuitée. 

S’agissant de notre étiquette environnementale qui repose sur 4 indicateurs – carbone, eau, énergie, biodiversité -, nos prestations sont facturées environ 700 euros. Nous avons par ailleurs un partenariat avec Bpifrance, pour 18 jours de conseil avec un reste à charge 5000 euros. Nous pouvons ainsi proposer aux hébergeurs un plan d’actions individualisé et chercher des financements incluant des subventions.

Quel est l’intérêt de Fairmoove, au niveau de ce nouvel affichage ?

Jean-Pierre Nadir : Fairmoove se positionne comme la vitrine des acteurs qui agissent, au niveau B2B, B2C et auprès des CSE. Aujourd’hui, Hubert a 500 clients hôteliers, sur 17 500 hôtels en France. Notre objectif, c’est notamment de faire en sorte que les hôtels mis en avant par Fairmoove soient audités et notés par Betterfly. C’est une démarche différente et complémentaire du FairScore sur les destinations touristiques. Ma vision globale, c’est de faire de la RSE un levier offensif et positif, dans un modèle de réinvention. Avec Hubert, nous allons aider le secteur à accélérer dans la décarbonation. Nous allons investir deux millions d’euros sur deux ans pour faire de Betterfly la plateforme de référence.

*Il s’agit d’une étiquette environnementale pour les hôteliers, dont le nom n’est pas définitif.

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