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Ski : la station de Chamrousse invitée à s’adapter au changement climatique

La station familiale de Chamrousse (Isère) risque de se voir fragilisée par le changement climatique si elle n’adapte pas son modèle économique très dépendant du ski alpin, avertit la Chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-alpes dans un rapport rendu public mardi.

La Chambre explique avoir examiné les comptes et la gestion de la commune de Chamrousse et de sa régie de remontées mécaniques dans le cadre d’une enquête nationale portant sur « les acteurs publics locaux du tourisme hivernal face au changement climatique en montagne ».

Chamrousse, située près de Grenoble, est la troisième plus grande station de l’Isère en termes de fréquentation et de chiffre d’affaires avec un domaine skiable d’une quarantaine de pistes entre 1.400 et 2.250 mètres d’altitude, et une population permanente d’environ 400 habitants.

Une dépendance croissante à la neige artificielle

Mais « plus de la moitié du chiffre d’affaires annuel est réalisée sur seulement six des 24 semaines d’ouverture du domaine skiable. Cette concentration du chiffre d’affaires sur quelques semaines accentue la grande sensibilité du modèle économique aux épisodes météorologiques défavorables s’ils surviennent pendant cette période », souligne le rapport.

Pour s’en prémunir, Chamrousse a acquis 206 canons à neige qui assurent l’exploitation de près de 45% de la surface des pistes, et sont alimentés par trois retenues collinaires de près de 180.000 m3.

Les prélèvements en eau destinés à la neige artificielle sont passés de 45.000 m3 pour la saison 2013-2014 à 170.000 m3 pour la saison 2022-2023, note le rapport, appelant à ce que ces usages soient « évalués au regard de leur impact sur le grand cycle de l’eau ».

Si la station semble, avec ces palliatifs, pouvoir bénéficier d’une viabilité de son enneigement au moins jusqu’en 2050 malgré le réchauffement climatique, elle devrait « préparer les conditions d’une mutation de son modèle économique, pour le rendre beaucoup moins dépendant du ski alpin », selon le rapport.

Fragilité économique

Pour l’heure, la commune s’appuie sur une « double stratégie » : outre la sécurisation de l’activité de ski alpin grâce à la neige artificielle, elle s’efforce de développer des projets du type pôle de loisirs ou de tourisme d’affaires.

Mais ce deuxième volet peine à aboutir et « la difficulté à financer la partie publique de ces projets interroge sur la capacité de la commune à les porter », estiment les auteurs du rapport.

Pour la Chambre, un « transfert de la compétence du domaine skiable de Chamrousse » à la communauté de communes Le Grésivaudan, qui en gère déjà plusieurs autres et dispose d’une meilleure capacité de financement « serait l’une des solutions les plus cohérentes pour lever cet obstacle ». « Cette option n’est toutefois pas envisagée pour l’heure », relève le rapport.

Contactée par l’AFP, la station de Chamrousse n’a pas réagi dans l’immédiat au rapport.

1 commentaire
  1. No mad dit

    Cette neige artificielle, une fois créée, après des prélèvements d’eau, elle finie bien par fondre ? Et l’eau provenant de cette fonte repart bien dans le cycle de l’eau ? Rivières, nappes phréatiques..? Merci

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