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Etats-Unis : la justice ne veut pas de la fusion entre JetBlue et Spirit

Il n’y aura pas de nouveau gros acteur dans le ciel américain. Un tribunal a rejeté le projet de fusion entre Spirit et JetBlue.

Un tribunal fédéral de Boston, dans le nord-est des Etats-Unis, a rejeté mardi le projet de fusion entre les compagnies aériennes Spirit et JetBlue, qui devait permettre de créer la cinquième plus grosse compagnie américaine, estimant que l’opération serait négative pour les consommateurs américains.

Selon la décision du juge William Young, que l’AFP a pu consulter, l’opération entraînerait « des prix en moyenne plus élevés pour les clients » et « l’élimination de Spirit nuirait aux voyageurs soucieux des coûts et qui comptent sur les tarifs bas » de la compagnie.

La décision fait suite à une plainte déposée en mars par le département américain de la Justice. « La compagnie créée par la fusion de JetBlue et Spirit viendrait sûrement ajouter de la concurrence sur les plus grandes compagnies du pays. Néanmoins, dans le même temps, les consommateurs qui comptent sur le modèle bas coût spécifique de Spirit seraient touchés », a détaillé le juge Young dans sa décision.

Spirit Airlines et JetBlue n’ont pas dit leur dernier mot

Dans un communiqué commun, les deux compagnies ont déclaré être « en désaccord » avec la décision judiciaire. « Nous pensons toujours que notre rapprochement est la meilleure solution pour améliorer la concurrence nécessaire et apporter des prix faibles et un service de qualité aux clients tout en augmentant notre capacité à lutter face aux transporteurs américains dominants », écrivent-elles dans le communiqué.

Les deux entreprises ont par ailleurs précisé étudier « la décision ». « Nous évaluerons quelles sont nos options dans le cadre du processus légal », ont-elles souligné. « Cette décision est une victoire pour les dizaines de millions de voyageurs qui auraient dû faire face à des prix plus élevés et moins de choix », a réagi dans un communiqué le ministre de la Justice, Merrick Garland.

Sur son compte X (ex-Twitter), le président américain Joe Biden a également salué une « victoire pour le consommateur » et assuré sa volonté de « continuer à se battre pour protéger les consommateurs et appliquer les lois visant les pratiques anticoncurrentielles ».

La décision a entraîné des réactions diverses de la part des marchés, à la clôture de Wall Stret, le titre JetBlue terminait en hausse de 4,91%, à 5,13 dollars, alors que celui de Spirit chutait lourdement de 47,12%, à 7,92 dollars.

470 millions de dollars perdus pour JetBlue ?

Les deux compagnies à bas coûts ont dévoilé leur projet fin juillet 2022 après plusieurs mois de rebondissements et de surenchères entre JetBlue et sa concurrente Frontier pour mettre la main sur Spirit. C’est finalement JetBlue qui l’a emporté, avec une offre à 3,8 milliards de dollars.

La nouvelle entité se serait placée derrière le « Big Four » en nombre de sièges proposés. Selon les chiffres fournis par les deux partenaires à l’époque, elle aurait détenu 9% de parts du marché américain. Mais le ministère de la Justice estimait que le nouveau groupe entraînerait une hausse du tarif moyen et réduirait l’offre proposée aux passagers. Il avait déjà visé JetBlue en 2021 concernant un accord de partenariat conclu l’année précédente avec American sur les lignes partant et à destination de Boston et New York.

La compagnie à bas coûts a renoncé à ce partenariat début juillet, après une décision de justice en sa défaveur, préférant se concentrer sur sa fusion avec Spirit plutôt que faire appel. JetBlue s’est notamment engagée à payer des frais de résiliation de 70 millions de dollars à Spirit et de 400 millions de dollars aux actionnaires de Spirit si les régulateurs mettaient leur veto à l’opération.

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