Face à la pénurie de personnel, l’hôtellerie-restauration cherche des saisonniers en Tunisie
Des discussions sont en cours depuis six mois entre l’Umih, le ministère français de l’Intérieur et l’équivalent de Pôle Emploi en Tunisie.
C’est un sujet qui taraude les professionnels du tourisme et qui se fait de plus en plus insistant à mesure qu’approche la saison estivale. D’après une information rapportée par Franceinfo, craignant de manquer de bras face à d’importantes difficultés de recrutement, « l’Umih envisage d’embaucher pour l’été des jeunes Tunisiens diplômés d’écoles spécialisées de l’autre côté de la Méditerranée et qui ne trouvent pas de travail dans leur pays. Ils pourront déposer leur candidature sur une plateforme de recrutement ». « On commence par la Tunisie, parce que c’est eux qui sont demandeurs », a expliqué à Franceinfo Thierry Grégoire, le président de l’Umih saisonniers qui porte le projet. « Puis il y a de bonnes pratiques administratives et juridiques avec eux, et l’objectif, c’est qu’en 2023, on ait des milliers et des milliers de candidatures. » Les saisonniers tunisiens viendront travailler jusqu’à cinq mois maximum, détaille la radio. Ils seront payés au moins au Smic, en respectant les grilles de salaire établies dans la branche de l’hôtellerie-restauration.
Une nouvelle grille salariale depuis avril
Pour Olivier Guivarch, secrétaire général de la CFDT Services, le recours aux saisonniers tunisiens « est la révélation d’un manque d’attractivité globale » du secteur. En septembre 2021, Elisabeth Borne avait prié les employeurs « massivement aidés pendant la crise » de mettre des propositions sur la table pour revaloriser les salaires, notamment dans l’hôtellerie-restauration. En décembre, le patronat de l’hôtellerie-restauration a proposé une nouvelle grille des salaires assurant une rémunération minimum supérieure de 5% au Smic et « une augmentation moyenne de 16,33% » de l’ensemble de la grille actuelle des salaires. Cette nouvelle grille est applicable à tous les secteurs du HCR depuis le 1er avril 2022.
Face à la pénurie de main d’œuvre dans le secteur du tourisme, le président de la République a également lancé officiellement en juin 2021 la plateforme Monemploitourisme.fr, lors de son déplacement dans le Lot.