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En pénurie de personnel, l’aérien britannique n’arrive pas à redécoller

La pénurie de personnel dans l’aérien au Royaume-Uni a contraint plusieurs compagnies à supprimer des vols ces derniers jours.

Vols annulés ou files d’attentes à rallonge dans les aéroports : les pénuries de personnel, liées au Covid-19, grèves ou difficultés à recruter ont grippé ces derniers jours le redécollage du secteur aérien au Royaume-Uni.

Le syndicat britannique Unite pointait mercredi sur Twitter « un gros problème de recrutement » touchant en particulier l’aéroport de Manchester, très perturbé ces dernières semaines. « Il est temps de tout mettre en place, sinon l’été s’annonce très difficile », a-t-il averti.

Le secteur aérien a été l’un des plus durement touchés par la pandémie, qui a cloué au sol une grande partie du trafic au fil des confinements et des restrictions au voyage, conduisant compagnies et aéroports à licencier des milliers d’employés.

Le trafic redémarre et les professionnels misent sur la saison estivale, mais le syndicat prévient que les candidats ne se bousculent pas pour travailler dans un secteur « où le salaire est maigre et les conditions (de travail, ndlr) lamentables ».

Conséquence : l’aéroport de Manchester a connu « des semaines de chaos », qui ont poussé à la démission mardi soir, selon les médias britanniques, de la directrice de ce hub aérien du nord-ouest de l’Angleterre, Karen Smart.

Des heures d’attente à Manchester

Manchester Airports Group, qui gère aussi l’aéroport de Stansted à Londres, a confirmé mercredi à l’AFP la démission de Karen Smart, indiquant toutefois que celle-ci avait « décidé que le moment était venu de retourner dans le sud de l’Angleterre, où sa famille est basée, pour poursuivre de nouvelles opportunités de carrière ».

Elle est remplacée par Ian Costigan, qui « assumera le rôle de directeur général par intérim et sera responsable de mettre en oeuvre les programmes de recrutement nécessaires pour accroître la capacité opérationnelle au cours de l’été », a précisé le groupe.

Ces dernières semaines, les voyageurs transitant par l’aéroport de Manchester ont été confrontés à des files s’étirant jusqu’à l’extérieur de l’aéroport pour s’enregistrer, à des heures d’attente pour passer la sécurité ou récupérer ses bagages.

Interrogé par l’AFP sur ces perturbations, l’aéroport de Manchester n’avait pas répondu mercredi en début d’après-midi, mais il s’était excusé vendredi sur son compte Twitter.

« Alors que nous continuons à nous remettre de la pandémie et que le nombre de passagers augmente, les files d’attente au passage de la sécurité peuvent parfois être plus longues que d’habitude », justifiait l’entreprise, recommandant à ses passagers de prendre beaucoup d’avance.

Une épidémie pour tout empirer

Ces perturbations s’ajoutent à de récentes annulations de vols dues en grande partie à des employés malades du Covid, notamment chez EasyJet, qui ont bousculé un peu plus le transport aérien britannique.

EasyJet a ainsi annulé quelque 300 vols entre le week-end dernier et le début de cette semaine, mais seule « une petite proportion » des vols prévus mercredi était annulée, a assuré l’entreprise à l’AFP.

La compagnie British Airways était elle aussi concernée par quelques annulations de dernière minute, et d’autres de plus longue date en raison du contexte général de restrictions sanitaires ou encore de la guerre en Ukraine.

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Wizz Air menacée par une grève du personnel

Unite a aussi annoncé une grève du personnel bagagiste et d’enregistrement à l’aéroport londonien de Luton entre le 14 et le 19 avril en raison d’un conflit lié aux indemnités de maladie et de « salaires régulièrement payés en retard », qui impactera selon le syndicat particulièrement l’activité de la compagnie Wizz Air.

Le syndicat met les perturbations rencontrées par les aéroports et les compagnies aériennes sur le compte des conditions de travail des employés, disant avoir « averti à plusieurs reprises le secteur aérien de ne pas utiliser l’excuse du Covid pour tailler dans les emplois et les salaires ».

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